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Extrait d’article

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Compléments Revue Reflets

Extrait d’article

Compléments Revue Reflets

Extrait d’article
Mode vestimentaire ultra-fast-fashion = ultra-consommation
Christian ROESCH

Mode vestimentaire ultra-fast-fashion = ultra-consommation

En peu d’années, la consommation vestimentaire s’est accélérée. Au rythme de la mode été-hiver s’est substituée la fast-fashion avec les grandes marques internationales. Le renouvellement est devenu quasi hebdomadaire. Avec une demande des consommateurs qui en veulent plus et à un moindre coût, ainsi qu’une qualité moindre des vêtements produits et des tendances toujours plus éphémères, le phénomène de surconsommation s’en trouve amplifié. La fast-fashion séduit 45 % des Français. Selon une étude de l’ADEME(1), le critère économique l’emporte largement sur les considérations environnementales. Ainsi, 45 % des Français s’habillent dans des enseignes de fast-fashion, connues pour renouveler leurs collections à un rythme rapide (Zara, H&M, Primark). Ces marques proposent des vêtements à bas prix, très accessibles, mais à forte empreinte carbone. Et récemment, sous l’effet de gros producteurs chinois pour la plupart, vendant en grande partie sur le Net, le renouvellement est devenu continu. C’est l’ultra-fast-fashion. 24 % des personnes interrogées déclarent acheter sur des sites d’ultra-fast-fashion (Shein, Temu, Asos) qui lancent quotidiennement des milliers de nouveaux modèles. Ces consommateurs se distinguent par leur volonté affirmée de « pouvoir acheter beaucoup et renouveler souvent ». Cette fast (et encore plus, ultra-fast) fashion a provoqué une ultra-consommation, sans nécessité. Les vêtements achetés ainsi sont peu portés, parfois inutilisés, jetés, éventuellement revendus pour en acheter de nouveaux. Toujours selon l’ADEME, qui alerte sur la surconsommation textile, plus de la moitié des vêtements des Français ne sont jamais portés, avec en moyenne 42 pièces neuves achetées par personne en 2024. La fast-fashion, notamment via des plateformes numériques comme Shein ou Temu, favorise les achats impulsifs et une rotation accélérée des garde-robes, touchant particulièrement les jeunes femmes et les ménages modestes. Pendant plus d’un an, avec l’Observatoire des consommations émergentes (ObSoCo), ils ont interrogé quelque 4 000 personnes et analysé le contenu d’une quarantaine de penderies à travers le pays. Résultat : environ 3,5 milliards d’articles textiles ont été achetés en 2024 en France. Parmi eux, près de 120 millions d’articles achetés depuis plus de trois mois n’ont jamais été portés. Cependant « seulement un tiers des consommateurs considère qu’il a trop de vêtements », note Pierre Galio, chef du service consommation responsable de l’ADEME. De plus, la perception des acheteurs est biaisée : le nombre de vêtements est bien plus élevé qu’ils ne le pensent. Les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête publiée fin juillet 2025 affirment acheter en moyenne 13 vêtements par an (hors accessoires, sous-vêtements et mode enfant). Pourtant, les visites effectuées à leur domicile révèlent une tout autre réalité : chaque individu possède en moyenne 175 vêtements, alors qu’il pense en détenir seulement 79. Cet écart montre à quel point la conscience des volumes accumulés est floue. La première motivation à cette frénésie d’achat semble le plaisir d’acheter, suivi de la satisfaction d’avoir une garde-robe importante. Acheter est une activité antimorosité. Plus l’atmosphère est lourde, plus ce besoin se fait sentir. Une autre motivation courante provient de l’illusion du changement extérieur. Le renouvellement de l’habit est confondu avec un renouveau de la personne. Désastre socio-environnemental Mais cette frénésie d’achat a un coût. Acheter beaucoup, pas cher et souvent, coûte finalement plus cher qu’acheter solide et durable. Le fond du problème est global. Cette hyperproduction et consommation sont une catastrophe écologique. Selon Oxfam France, l’industrie du textile engendre des impacts socio-environnementaux désastreux à l’échelle mondiale. Le secteur de la mode compte parmi les industries ayant un des impacts les plus importants sur les changements climatiques et renforce les inégalités socio-économiques à travers le monde. Les multinationales de la fast-fashion (mode rapide, jetable, basée sur l’hyperconsommation) sont les principales actrices de ces catastrophes. Les populations les plus pauvres de la planète sont celles qui en paient le prix fort. Cette production et surconsommation de masse sont à l’origine du désastre socio-environnemental de l’industrie textile. Une personne achète 40 % de vêtements de plus qu’il y a 15 ans et les conserve deux fois moins longtemps, ce qui a de nombreuses conséquences sur notre planète. Selon l’ADEME : en Europe, 4 millions de tonnes de déchets vestimentaires sont jetés par an. Chaque année, un Français achète 9 kg de vêtements et en trie seulement 3 kg. Alors que la production mondiale de vêtements a doublé entre 2000 et 2014, leur durée de vie a diminué d’un tiers. En France, seuls 10 à 12 % sont revendus en seconde main. 80 % finissent enfouis ou incinérés. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Chaque seconde, l’équivalent d’un camion poubelle de vêtements est brûlé ou enfoui. Pas revendu. Pas recyclé. Juste jeté. Pour rappel, près de 6 millions de tonnes de textiles sont jetés chaque année en Europe, soit 11 kg par personne par an. Le coût environnemental de cette frénésie est considérable. Un jean vendu 20 € génère 23,2 kg de CO2 équivalent pour sa fabrication, et mobilise jusqu’à 7 000 litres d’eau sur l’ensemble de son cycle de vie. L’industrie du textile a un impact environnemental considérable, représentant environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Avec près de 4 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année, elle contribue de manière significative au réchauffement climatique. Les sources de ces émissions incluent la production de matières premières, les processus de fabrication, ainsi que les demandes de transport et d’emballage. C’est l’une des industries les plus polluantes du monde. Au coût écologique s’ajoute le coût humain Seulement 2 % des travailleurs du textile touchent un salaire décent qui leur permet de vivre dignement. Source : Dana Thomas, Fashionopolis, 2020. Depuis l’effondrement du Rana Plaza(2) au Bangladesh, nous savons les conditions de travail en Asie, proches de l’esclavage. Les femmes en sont particulièrement victimes. Selon Oxfam France, les femmes représentent 60 millions de travailleurs au sein de l’industrie textile dans le monde, avec un volume

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Christian ROESCH 22 octobre 2025 Aucun commentaire
Le mystère de la solitude
Christian ROESCH

Le mystère de la solitude

8,2 milliards d’individus sur terre actuellement. Et pourtant je me sens seul. Pas toujours, pas toute la journée. Cela ne dépend pas du nombre de personnes autour de moi. Cela ne dépend que de mon état intérieur. Si je regarde plus précisément, le sentiment de solitude n’apparaît pas par hasard. Il résulte d’une rupture. Pas forcément spectaculaire. Il suffit d’une séparation, même en pensée, avec autrui. Par exemple si je quitte une personne en pensant du mal d’elle, c’est une rupture du lien, même si elle n’est que momentanée. Si je la quitte heureux, en pensant du bien, ce n’est pas une rupture et, bien que séparé, je ne pense pas solitude. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Alors quel est le mystère ? Toute situation, lorsque je suis soumis à mon fonctionnement ordinaire, s’achève dans la séparation et, en l’occurrence, par une rupture. Le noyau de ma personnalité, mon « petit moi » a besoin de s’affirmer. Il ne sait le faire que « contre ». À la fois dans l’orgueil et dans le désespoir : « Je suis seul ! » Cette souffrance est vite masquée par un besoin de rencontre afin de recréer un lien. Paradoxe : je suis à la fois soumis à l’esprit collectif – faire société – et à l’indépendance de l’ego. Si bien que constamment, ce bruit de fond « je suis seul » émerge périodiquement malgré les occupations de la journée. Comme tout un chacun, je l’interprète subconsciemment « je suis mal aimé ». Est-ce un mal ? Oui et non ! Oui parce que j’en souffre en interprétant que « les autres ne savent pas m’aimer ». Douleur de fond de ma petite humanité. Non car heureusement je connais l’autre face. La solitude est le prix à payer pour se sentir unique. En me disant « je suis unique », il n’y a plus de souffrance. « Unique » me parle de mes qualités. Il n’y a que moi qui peux les mettre en œuvre. Mais nouveau paradoxe, l’ego seul ne peut pas conduire à des actes de qualité car il ne va que vers la rupture. Il a besoin d’être guidé au-dedans. Par qui ? Peu importe comment on nomme ce guide intérieur : Ange, Lumière, Paraclet, Pareil de Lumière, Jésus, Bouddha, Krishna… Je ne suis plus seul. L’unicité est au-delà de la solitude. Je suis uni. Uni-unique. Comme le Père et le Fils ! Il existe donc deux états de moi-même : Soit je suis seul. Contre tous, contre l’univers entier. Soit je suis unique. Uni avec tous, avec l’univers entier Pour lire l’article en entier, Reflets n°57 page 25

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Christian ROESCH 6 octobre 2025 Aucun commentaire
L'humain est un être de prière
Daniella Litoiu

L’humain est un être de prière, interview Xavier Accart

Xavier Accart est journaliste, écrivain. Rédacteur en chef du magazine Prier, il anime l’émission « À l’école de la prière » sur Radio Notre-Dame. Vous avez publié il y a trois ans L’Art de la prière, 50 méthodes éprouvées pour faire l’expérience de Dieu. Comment vous sont venus l’idée et l’élan d’entreprendre cette recherche et écrire ce livre ? J’ai écrit le livre que j’aurais aimé lire il y a 20 ans quand je ressentais le désir de prier et je ne savais pas comment faire. J’étais un peu comme le personnage de la cosmonaute dans le film d’Alfonso Cuaron : Gravity qui, suite à un accident spatial, se retrouve en imminence de mort et s’exclame : « Je voudrais prier mais personne ne m’a appris à prier. » Plusieurs choses ont convergé vers la décision d’écrire ce livre : je suis devenu rédacteur en chef du magazine Prier et en même temps j’ai créé une émission sur Radio Notre-Dame : À l’école de la prière. Les rencontres faites à travers ces deux activités m’ont permis d’approfondir cette recherche d’un art de la prière. À la base, je suis un chercheur. J’ai souhaité écrire un livre clair et documenté pour retransmettre tout ce patrimoine spirituel qui est très largement ignoré dans le monde catholique. Cela m’a pris une dizaine d’années. C’était une recherche intellectuelle mais aussi existentielle. J’ai interrogé un certain nombre de personnes dont les témoignages figurent également dans le livre aux côtés des grandes figues de la spiritualité chrétienne. J’ai bien évidemment expérimenté pour moi-même différentes formes de prière. Quel a été l’impact sur vous de cette recherche ? Ma recherche et mon expérience personnelle au sujet de la prière ont précédé de beaucoup l’écriture du livre. En l’écrivant, il y a eu bien évidemment une porosité entre ce que je découvrais et ma vie. Par exemple, j’ai intégré à la pratique les métanies de la tradition orthodoxe comme une manière de mise en route par le corps pour entraîner l’âme dans la prière. J’ai découvert également l’importance du Journal spirituel que j’aimerais bien plus intégrer à ma vie. Il s’agit de noter au quotidien brièvement, sans s’épancher, les différentes résonances du jour en nous de la parole de Dieu. En les notant au quotidien, un fil, une direction pour notre vie intérieure se dégage à la relecture. C’est une tradition spirituelle que l’on retrouve chez sainte Élisabeth de La Trinité ou chez Pierre Favre, un des fondateurs des jésuites, et chezbien d’autres figures chrétiennes. La psalmodie, une véritable découverte pour moi, fait aussi partie des expériences qui m’ont marqué et que je tente de mettre dans ma pratique. J’ai fait publier aux éditions du Cerf une recherche du moine bénédictin Anselm Grün avec qui je suis en contact sur les techniques des Pères de l’Église pour faire de la psalmodie une voie contemplative. Il va même jusqu’à dire que cette cantillation entrecoupée et pénétrée de silence conduit plus loin dans le recueillement que la simple méditation silencieuse. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Prier est une pratique assez intime que l’on n’affiche pas aisément. Qu’observez-vous quant à l’actualité de la prière dans le monde bien profane dans lequel nous vivons ? La prière personnelle a une dimension intime, en effet. Mais dans la tradition chrétienne, pour que cette prière personnelle soit juste, qu’elle ne soit pas seulement subjective, elle doit rester connectée à la prière liturgique qui est une prière communautaire que l’on pourrait qualifier d’objective. La prière liturgique, comme la vertu de foi, nous aide à sortir de l’orbite de notre moi pour s’ouvrir au Tout-Autre. Dans notre paroisse, il y avait une jeune femme qui au départ n’était pas baptisée et, ressentant un fort désir de prier mais ne sachant pas comment faire, s’adressait à… la lune ! C’est ainsi qu’elle est rentrée dans la vie de prière et aujourd’hui est devenue chrétienne et carmélite. Ma conviction est que l’humain est un être de prière, qui s’ignore parfois. La prière est inscrite en lui. L’humain n’est pas lui-même sa propre origine. Dans sa dimension de créature il reçoit son être et sa vie d’ailleurs, de Celui qui nous donne « l’être, le mouvement et la vie », comme dit saint Paul. La prière, dans son sens le plus profond, est cette relation à notre origine, à notre Créateur. Elle est méconnue mais elle est vivante dans nos profondeurs. Notre conscience est tournée vers l’extérieur et tellement assourdie par le bruit extérieur qu’elle perd le contact avec ce mystère. La prière, dans un sens plus commun, c’est cette activité volontaire et consciente dont la finalité est de laisser émerger cette relation qui nous précède. Nous avons à nous ouvrir à ce mystère profond qui est une véritable source qui peut inonder toutes nos facultés, tout notre être. Dans ce sens, l’actualité de la prière est permanente. Nous vivons dans un monde où nous sommes envahis et fascinés par les images extérieures de tous les écrans présents dans nos vies. Est-ce que la prière ne serait pas une source d’images intérieures ? J’explique dans le livre ce qu’est la captologie, une discipline basée sur les neurosciences, qui étudie la manière dont notre attention peut être captée et retenue en permanence par des contenus qui défilent sur nos écrans et qui envahissent notre esprit. Pour lire l’article en entier, Reflets n° 56 pages 41 à 43

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Daniella Litoiu 21 septembre 2025 Aucun commentaire
Se relier au sacré
Equipe de rédaction Reflets

Se relier au sacré, entretien avec Michel Jonasz par Caroline Liborio

Michel Jonasz a de multiples facettes : auteur-compositeur-interprète et acteur. Cette année il se donne dans une nouvelle tournée « Soul Tour », avec ses chansons les plus connues réarrangées en version soul. Le blues et la soul coulent dans ses veines et quand il chante, c’est aussi l’acteur qui est sur scène. Il y a quelques années, il a composé une magnifique chanson-prière, jointe à cette interview. https://www.micheljonasz.co Je n’ai pas été élevé dans la tradition religieuse, mais même plus que ça, on ne m’a jamais parlé de D…, on ne m’a jamais parlé de prière. Sauf que je savais que mon grand-père chantait dans les synagogues. Je pense même que mes parents n’étaient pas croyants. Donc ça c’est un mystère… Je ne sais pas d’où c’est venu le fait que, d’un seul coup, j’ai eu la foi. La première fois que j’ai prié, je sortais de l’école communale, je devais avoir sept ans, j’ai prié et j’ai demandé qu’il y ait de la viande hachée à midi, avec de la purée… et il y en a eu… Mais je pense que c’est la seule fois de ma vie où j’ai prié pour avoir quelque chose… On sous-entend dans la prière : je prie pour obtenir quelque chose. Et moi si je prie aujourd’hui, ce n’est pas pour obtenir quelque chose. Donc pour revenir à cette histoire de foi, je ne sais pas comment elle m’est venue. Oui je priais Dieu dans ma tête d’enfant. Mais je ne me souviens pas que mon père ou ma mère m’ait parlé de Dieu. Donc ça m’est venu comme ça. Peut-être que quelqu’un m’en a parlé, je ne sais plus… Mais c’est la seule fois dans ma vie où j’ai prié pour obtenir quelque chose… un résultat. Sans parler « d’obtenir un résultat », il y a toujours « une intention » dans la prière ? Pour moi, prier c’est pour se relier au sacré ; peu importe le nom d’ailleurs… Par exemple, faire de la méditation, pour moi, c’est une prière. Parce que ton mental et ton ego « s’arrêtent », ton esprit n’est plus dans le passé ou dans le futur, et tu vis l’instant présent. C’est une prière parce que tu te relies à ce moment-là à la conscience. Par contre on peut perdre le lien avec le sacré qui est en nous, et qui est la conscience, la pure conscience. Prier, pour moi c’est ça : rétablir un lien ; enfin on n’a pas à « rétablir », il est là, c’est présent, c’est l’amour, c’est la conscience… mais on vit, on oublie… Je pense que les rituels servent à ça : quand on fait Shabbat ou Yom Kippour ou pour les catholiques la messe du dimanche, c’est un moment où on te dit « vous ne faites que ça, maintenant vous ne pensez qu’à Dieu, le reste ne compte plus »… il s’agit de se remplir de ça. Pour moi c’est une énergie. Quand je fais une méditation, même cinq ou dix minutes le matin ou le soir, c’est une forme de prière qui n’est pas pour « obtenir » mais pour se relier au sacré en nous. C’est ça pour moi la prière. Je pense souvent à cet aspect sacré car c’est un travail à faire quotidiennement. Y a-t-il une différence entre un rituel personnel – ce que vous venez de décrire – et les rituels religieux ? Oui, pour moi par exemple, faire le Shabbat ensemble, ça peut relier. Car ce lien dont je parle depuis le début de cet entretien, c’est aussi un lien entre tous les êtres humains… et quand on est autour d’une table et qu’une personne récite les prières, il y a quelque chose qui est fait pour que nous soyons reliés, et entre nous et avec D… Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. – Tiens, il y a une plume qui vient de tomber juste à mes pieds quand je vous parle… Il y a de l’amour dans ces moments-là. Il y a quelque chose qui vibre énergétiquement et qui normalement te relie, entre les gens qui sont là et avec cette énergie-là qu’on peut appeler Dieu qui est la conscience, qui est l’amour, qui est quelque chose, encore une fois, de sacré, qui est en nous et qui n’est plus dans le « hier– demain », les contrariétés…, qui est comme une espèce de chaleur intérieure que l’on peut ressentir. Ce n’est pas inutile le fait d’être ensemble autour d’une table et de rendre un repas de Shabbat sacré pour se rappeler et pour s’unir. Comment est née votre chanson Une prière ? J’étais devant le mur de Jérusalem. Je voyais tous les gens mettre des prières sur des petits papiers entre les pierres du mur. Et j’ai imaginé cet homme, qui est seul, en voyage, et qui met un petit papier pour que l’amour qu’il vit avec sa femme dure tout le temps, que cette histoire d’amour ne s’arrête jamais. Dans mon esprit, l’homme n’avait pas peur que ça s’arrête, il accomplissait cela presque comme un rituel, mais il avait déjà cette conviction que ça ne s’arrêterait pas, il n’avait pas peur. Ça, je ne le dis pas dans la chanson, ce n’est pas la peine… Si la peur ou le doute sont là, ça ne peut pas marcher Pour lire l’article en entier, Reflets n° 56 pages 48 à 51

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Equipe de rédaction Reflets 8 septembre 2025 Aucun commentaire
Un cœur de diamant
Equipe de rédaction Reflets

Un cœur de diamant, Karine Arsène

  Présente à l’écran depuis plus de quinze ans (France Télévisions, TV5 Monde, France 3, France 4, CNEWS), Karine Arsène vient de publier Se forger un cœur de diamant aux éditions Trédaniel, un parcours émaillé de nombreuses épreuves l’amenant à approfondir le sens de la vie et sa définition du bonheur. Pratiquante engagée du bouddhisme (Le Sutra du lotus), elle nous livre ici sa vision de la prière comme un art de vivre, une pratique transformatrice, à la fois spirituelle et profondément ancrée dans la réalité. Pouvez-vous nous parler de la prière dans le bouddhisme ? Le bouddhisme est avant tout une science de la vie, une philosophie du bon sens basé sur la loi de causalité. Il ne s’agit pas d’attendre quelque chose de l’extérieur, mais de devenir acteur de sa propre vie. C’est une voie d’autonomie et de transformation, où chaque difficulté peut devenir une opportunité de croissance. Nous sommes pleinement responsables de ce qui nous arrive. Si une situation me fait souffrir, c’est qu’elle m’appelle à me transformer. La prière, dans le bouddhisme, est un acte vibrant d’amour et de détermination. Elle consiste à réciter en boucle le titre du sutra du lotus Nam-myohorenge- Kyo, qui signifie littéralement : « Je mets ma vie en harmonie avec la vie de l’univers ». Cette phrase sacrée active en un instant notre nature la plus noble : l’état de Bouddha, cet espace en soi gorgé de force vitale, de joie, de pureté et de sagesse et qui n’est pas pollué par nos blessures, nos doutes ou notre karma. Le karma, dans cette tradition, n’est pas une punition mais une empreinte issue de nos pensées, paroles et actions passées. Et la prière est l’outil pour le transformer. Elle permet de changer notre état intérieur, et par résonance, de transformer notre environnement. Comme l’enseignait Daisaku Ikeda, mon maître : « Le bonheur véritable ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de la force de notre cœur ». La prière devient alors le plus beau cadeau que l’on puisse s’offrir et offrir aux autres. Comment vivez-vous la prière au quotidien ? Je ne peux pas commencer ma journée sans prier. C’est une pratique biquotidienne. Comme le lever et le coucher du soleil : le matin, c’est une pratique revitalisante et le soir, une pratique de reconnaissance. Je ressens une immense joie. J’adore prier. Je suis une exploratrice de la prière. Chaque matin, je recommence comme si je ne savais rien. C’est toujours nouveau. C’est une prière pour soi et pour les autres. Ce n’est pas un acte égocentré. C’est un lien invisible et profond que je tisse avec le monde du vivant, mais également en visualisant les personnes qui me sont chères, comme un message d’amour que je leur envoie. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Je prie également pour les personnes qui m’ont parfois blessée ou fait du mal ; à cet instant je sens que mon cœur s’élargit. J’ai le sentiment de développer ma propre humanité en priant pour leur bonheur. La prière me permet également de clarifier mes intentions, de visualiser mes objectifs avec foi. Daisaku Ikeda parle de « devenir le peintre de grand talent qui visualise les moindres détails de son existence ». Comme c’est beau ! C’est ce que nous appelons Ichinen Sanzen : une seule pensée profonde et déterminée transforme toutes les dimensions de notre vie. Et pour que la foi ne devienne pas superstition, nous étudions beaucoup. L’étude est un pilier fondamental. Car une croyance sans compréhension peut nous amener à une croyance erronée. C’est un chemin d’engagement et de transformation. La prière est ce souffle qui ravive le courage. Elle rallume la flamme quand le cœur veut abandonner. C’est un combat intérieur, non contre soi, mais contre cette petite voix qui veut nous faire abandonner. La prière, c’est gorger son cœur de gratitude, c’est un dialogue sacré entre le microcosme et le macrocosme. Elle ouvre ce que j’appelle le palais de la gloire intérieure.     Pour lire l’article en entier, Reflets n°56 pages 36 à 37

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Equipe de rédaction Reflets 25 août 2025 Aucun commentaire
Equipe de rédaction Reflets

Parole aux jeunes, Vivre sa foi dans la communauté de Taizé

Interview de Christine Allaert Sanchez par Christian Geniller Christine Allaert est une jeune femme de 26 ans qui s’est engagée comme volontaire bénévole pour une année dans la communauté de Taizé . Originaire de Dunkerque, elle a obtenu son diplôme d’État de kinésithérapeute en juin 2022. Portée par sa soif de spiritualité et son goût pour la rencontre d’autres cultures, elle fait le choix, en août 2024, de vivre une longue expérience communautaire et chrétienne dans un lieu international et ouvert à toutes les traditions. Elle se confie avec authenticité, joie et pertinence. Son enthousiasme est contagieux de bonne humeur. Qu’est-ce qui vous a conduit à la communauté de Taizé ? D’une famille catholique, j’ai eu un parcours classique avec catéchisme et communions. Mais déjà enfant et adolescente, je me sentais profondément chrétienne avec une soif spirituelle. J’ai participé à des camps de vacances dans l’association parisienne La cité des jeunes, avec des temps de partages et de prières dans un milieu assez libre. Vers 15 ans, je me suis éloignée de ma foi. Ma scolarité et ma découverte du féminisme ne collaient pas avec tout cela. Puis, pour la première fois à l’âge de 17 ans, je suis allée avec mon frère à Taizé, lieu déjà fréquenté par mes parents dans leur jeunesse. Je me suis sentie apaisée dans ce lieu œcuménique et très international qui va aux sources, avec des prières simples et des chants répétitifs souvent tirés des psaumes. J’ai pu reconnecter avec une foi ouverte, simple et non dogmatique. Après mes études de kiné, j’ai travaillé quelques mois, puis voyagé en Amérique du Sud, et actuellement je suis engagée pour un an comme bénévole, logée, nourrie et blanchie. Je vis dans une maison de 15 filles venant de différents pays européens. Il y a deux maisons pour les filles et deux maisons pour les garçons. Quelles sont vos activités à Taizé ? La prière est centrale. Ce sont trois prières d’environ 45 minutes par jour avec au milieu un temps de silence. Nous avons des temps de partage et de service où nous aidons au fonctionnement du lieu, et pour ma part je suis responsable de « cadole » où, par exemple, nous montons et entretenons les chapiteaux. Nous accueillons les pèlerins qui viennent pour une semaine et les accompagnons dans les activités proposées et les différents services. C’est un lieu où le pèlerin goûte à la vie en communauté et à la simplicité. La contribution économique est faible, chacun participe aux tâches quotidiennes. L’été, nous sommes plus de 1 000 chaque semaine et, dans l’église, assis par terre tout au long de la prière. Une semaine est consacrée au dialogue christiano-musulman. Les trois piliers de notre bénévolat sont la prière, la vie en communauté et le service à l’accueil des pèlerins et volontaires. Une sœur m‘accompagne spirituellement et cela me fait beaucoup de bien. Je peux m’exprimer sur mes doutes, mes peurs dans mon volontariat et poser des questions sur les textes bibliques. Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Qu’apprenez-vous de cette expérience à Taizé ? J’apprends dans les trois secteurs. C’est un moment de ma vie où je prie 1 h 30 à 3 h par jour, ce qui est beaucoup ! J’ai besoin de ressentir une intimité avec Dieu. À Taizé, nous aimons beaucoup l’icône du Christ et de l’abbé Ména qui provient d’Égypte où Jésus tient, sous son bras, son ami. Quand je vais prier, c’est comme aller rencontrer un ami à qui je peux livrer ce que j’ai sur le cœur, dans des moments d’écoute ou tout simplement être ensemble. La rencontre interculturelle est aussi importante pour moi car j’ai une âme de voyageuse. En revenant d’Amérique du Sud, j’ai fait le tour de mes amis et des lieux que j’aime. Je suis donc retournée une semaine en silence à Taizé ; j’ai senti un appel et un désir de rester plus longtemps pour approfondir mes connaissances sur la Bible. Avant, elle me faisait peur dans son contenu, avec mes convictions féministes. Les sœurs de Saint-André utilisent la prière ignacienne avec une approche méditative des textes bibliques. J’ai senti, dans ces prières, un dialogue avec Dieu et le besoin d’approfondissement sur un temps plus long. Ici, la vie est intense. Que vous apportent le dialogue avec Dieu et les prières ? J’aime beaucoup parler avec d’autres personnes de spiritualité et religions différentes comme avec une de mes amies tournée vers la tradition celte. J’aime cette image d’une montagne que nous tentons d’escalader avec plusieurs guides pour arriver au même Être. J’aime sentir qu’il y a un sens autre que celui de la réalité, je découvre le mot Éternel beaucoup cité dans l’Ancien Testament. Je vis une foi et une espérance. C’est dans les entrailles. Je vois Dieu comme une entité qui nous relie tous et aussi à l’intérieur de nous. Issue d’une famille chrétienne, j’ai aussi le sentiment de me reconnecter avec ma langue maternelle. La prière amène un grand apaisement chez moi. Dans la prière ignacienne que je découvre avec les sœurs de Saint-André, l’idée est de prendre le temps de lire des textes assez courts, de se mettre à la place de chacun, en essayant de ne pas relier l’histoire à sa vie mais d’aller dans la méditation et le silence du cœur, très présent ici à Taizé. Je crois aussi en un dieu qui ne nous impose pas, mais qui nous aide à discerner quel chemin est bon ; ce qui me rend libre, dans une joie sereine. Pour lire l’article en entier, Reflets n°56 pages 14 à 18. 

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Equipe de rédaction Reflets 11 août 2025 Aucun commentaire
Prière du petit moine
Père André-Marie

Prière du petit moine

Le père André-Marie a plus de soixante-dix ans de vie monastique. La prière a toujours été pour lui le ressort de sa vie. Avec beaucoup d’humour, dans l’un de ses livres Le Petit Moine qui ne Dormait pas la Nuit, il l’exprime ainsi : Il priait, la nuit, pour ses frères les hommes, parce qu’un moine, c’est fait pour ça. Il était toujours là, dans ces insomnies comme un veilleur et il pensait à eux… Bien sûr, parmi eux, il y en avait qui priaient à leur façon et toutes ces façons, si elles n’étaient pas absolument remarquables, n’en étaient pas moins respectables. Alors, il se mit à prévoir un classement aux prières, pour leur permettre d’arriver plus tôt à leur destination finale… Il lui faudrait des « casiers prières » avec des tas de niches comme les trous de la grille du confessionnal. Il pourrait y ranger les prières : celles « porte-bonheur » à sainte Rita, « qui-cherche-trouve » à saint Antoine,celles « assurance tous risques » à saint Christophe. Il y avait nos prières « Je touche du bois », celles sauve-qui- peut, celles goupillons « Bénis-moi ça », les prières bénédicité « Digère-moi ça », les « Exauce-moi ça », les « Annule-moi ça ». Il le fit avec l’attention et le respect dus à la fois à ceux qui les exprimaient et à Celui à qui elles s’adressaient. Si tu étais un homme d’affaires, Seigneur, tu aimerais nos prières qui rapportent. Si tu étais joueur tu aimerais nos prières pile ou face. Si tu étais un hit-parade, tu aimerais nos prières « top 50 ». Si tu étais un maître d’école, tu aimerais nos prières « tiens-toi bien… » Te reste-t-il encore le temps, Seigneur, de dire, comme du temps de la Genèse : « Dieu vit que cela était beau… » ? C’était du temps où la mer dansait le long des golfes clairs. La prière alors était écologique… Si cet article vous plaît, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Et il rangeait… et il classait… notre petit moine, sans moquerie aucune, sans raillerie, sans croire à un sentiment de supériorité, parce que lui savait prier en latin. Il y avait les prières des pauvres à ne pas confondre avec les pauvres prières, les prières d’humilité et les humiliantes, les prières terre à terre et les terre à ciel. Et puis aussi les prières inexauçables du paysan qui voulait absolument du beau temps pour sa moisson, et celles de son voisin qui voulait absolument de la pluie pour ses pommes de terre… Celles des aumôniers militaires qui, de chaque côté de la frontière, bénissaient au nom du même amour, du même Dieu, les armées qui voulaient la victoire plus que la paix. Mais tout cela n’était rien en comparaison des prières de religions. Elles étaient toutes belles, toutes à ta plus grande Gloire. Elles s’adressaient toutes à Toi, mais elles provenaient de religions différentes : celles des protestants, des catholiques, des israélites et des musulmans… Celles des intégristes et des avant-gardistes de toutes ces religions. Toutes te reconnaissaient sous des déguisements différents. Brusquement notre petit moine s’arrêta… Tout cela était la prière des autres, mais la sienne comment s’exprimait-elle ? … Le plus souvent elle était « bénédiction », normal pour un bénédictin ! Mais plus souvent encore elle était mystère, silence. Il découvrait que s’il n’y avait pas d’espaces vides entre les notes du grégorien, il n’y aurait pas de musique possible… S’il n’y avait pas d’espaces libres entre les lettres et les mots, il n’y aurait pas d’écriture. Sa prière était souvent silence, grain de sable capable d’éponger la mer… larmes, c’était la Vie qui pleurait en lui, et lorsqu’elle devenait indignation, c’était Jésus : bénissez ceux qui vous maudissent… Pour lire l’article en entier, Reflets n°56 pages 38 à 39 

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Père André-Marie 30 juillet 2025 Aucun commentaire
Les trois visages de la prière
Equipe de rédaction Reflets

Les trois visages de la prière, Bertrand Vergely

  Bertrand Vergely est philosophe, théologien orthodoxe et écrivain. Ancien normalien, il enseigne à Sciences Po et à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Son dernier ouvrage vient de paraître aux éditions Guy Trédaniel  La vraie morale se moque de la morale — Éloge de la finesse. La prière a trois visages. Le premier est social, le second personnel, le troisième céleste. La prière sociale renvoie au dépassement de la violence. Elle est indispensable. Nous avons tous entendu la parole : « Tu pourrais demander avant de prendre ». Cette parole dit le passage de la brutalité à la civilisation. Dans un monde violent, on ne demande pas avant de prendre. On prend. En arrachant au lieu de demander ainsi, on manifeste que l’autre ne compte pas. Il n’existe pas. « Moi d’abord. » La brute agit ainsi. Le tyran ne procède pas autrement. Avec une nuance. La tyrannie étant un régime politique, le tyran a le droit d’agir comme il le fait. Il a la caution de la loi. La prière délivre de la brute et du tyran. Elle le fait en interposant la demande, le langage et les mots. « C’est Hitler ou la philosophie », écrit Éric Weil dans sa Philosophie politique. Il faut choisir. L’action qui pense ou l’action directe sans penser. Avec la pensée, on ne fait pas ce que l’on veut. On fait ce que veut la pensée. D’où sa vertu libératrice. On arrête de s’appartenir en n’en faisant qu’à sa tête. Cela annihile la violence en frappant celle-ci à sa racine. On arrête d’être sans foi ni loi en faisant sa loi. Dans les Psaumes, c’est ce qui sauve le psalmiste du désespoir. Quand on appartient à la parole, on n’appartient plus à la tristesse et à la lamentation. Appartenant à la parole, on découvre la parole qui, se parlant elle-même, chante et enchante. Rien n’arrête la parole. Le malheur peut s’abattre sur les hommes. La parole qui parvient à parler et à chanter malgré le malheur volatilise son pouvoir. En invitant à la politesse qui demande avant de prendre, la sagesse pratique donne le plus beau moyen qui soit pour permettre à la société de se construire et à l’humanité de se conserver. Le second visage de la prière est humain. Il relève de l’insistance à travers la supplique. Il faut savoir insister. En insistant, on montre que l’on désire vraiment. On ne désire pas mollement. C’est ainsi que le oui est un oui parce qu’il est un oui de oui et pas simplement un oui. Lorsque l’on dit simplement oui sans aller plus loin, on ne dit pas vraiment oui. On ne dit pas non. Ce qui est une manière de dire non sans oser le dire. La pire des façons de dire non. On dit tellement non à tout que l’on dit même non au non ! Avec le oui de oui, disant oui au oui, on dit vraiment oui. « La philosophie est une longue prière » écrit Novalis dans son Encyclopédie. Il faut beaucoup penser pour arriver à vraiment penser ce que l’on pense. Descartes appelle cela méditer. Nietzsche, ruminer. Cela demande de penser puis de repenser tout ce que l’on pense en pensant non plus avec sa raison mais avec sa volonté et sa vie. À la fin du Phèdre, Socrate s’adresse au dieu Pan.« Ô dieu Pan. Fais qu’en tant que philosophe je puisse toujours me contenter de ce que j’aurai. Fais aussi que l’extérieur soit toujours en accord avec l’intérieur. » Sagesse de Socrate. Savoir être ce que l’on est en s’en contentant, sans se laisser troubler par quoi que ce soit. Et pour cela, prier le ciel que nous puissions toujours nous souvenir de l’homme profond qui vit en nous. Il faut regarder la concentration du sauteur en hauteur aux Jeux olympiques. Pour sauter 2,30 m en hauteur, il faut vraiment sauter. Et, pour cela, il faut prier que l’homme qui saute vraiment saute. On n’est pas un athlète de haut niveau sans prier. Lorsque l’on prie on est plus qu’un athlète. Des hommes et des femmes quittent tout pour se consacrer à la prière. Prier, c’est découvrir l’acte le plus extraordinaire qui soit parce que le plus agissant. La tradition chrétienne orthodoxe appelle du nom de « pères neptiques », les maîtres de la prière. La nepsis d’où est tiré le terme neptique veut dire la retenue ainsi que l’attention. Les deux vont de pair. Quand on est attentif, on a de la retenue. Quand on a de la retenue, contenant l’énergie vitale première, on la transmute en souffle de l’Esprit. Il est vertigineux de retenir en soi le bouillonnement de la vie afin de le transformer en souffle céleste. On vit le fait de se sentir Un. Il s’agit d’un feu ardent qui brûle sans consumer. Quand on vit ainsi, on n’a pas envie de vivre autrement. On n’est plus dans la vie. On est la vie-même. Le Christ priait constamment. Quand il priait, il était Un. Il était avec le Père. Il était le Père qui est l’unité-même. Pour lire l’article en entier, Reflets n°56 pages 30 à 32

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Equipe de rédaction Reflets 21 juillet 2025 Aucun commentaire
Je prie… et une émotion inouïe surgit, qui vient d'ailleurs…
Pierre Lunel

Je prie… et une émotion inouïe surgit, qui vient d’ailleurs… Pierre Lunel

  Pourquoi l’immense majorité des humains prient-ils ? Pour être exaucés, parbleu ! Quand je pose cette question, il me semble être aussi naïf que notre grand-père Adam. Non pas l’Adam à qui Ève offre la pomme ; plutôt celui, pathétique, du Jugement dernier… Celui de la chapelle Sixtine que Michel-Ange représente à terre la main tendue vers un ciel improbable. Geste d’espérance ? Geste d’audace ? Ou bien le fruit d’une inspiration soudaine. Celle qui conduit l’homme à regarder vers l’espace vide qui le sépare d’une autre main : celle de Dieu. Une aventure initiatique pour une émotion inconnue mais certaine. Une émotion qui vient d’ailleurs… La prière m’a toujours été familière. Elle m’évoque mon ange gardien, celui qui me garde de devenir vieux et sot. Je ne suis pas aujourd’hui plus exaucé qu’hier, cependant je signe et persiste. C’est comme une seconde nature, un double de ma carcasse… Ma prière se promène dans un espace à la fois proche et lointain. Proche parce qu’elle me dévoile. Lointain parce que je m’y perds. La prière se joue de l’espace et du temps. Elle est insaisissable et cependant palpable. Elle est d’ici et d’ailleurs, de toutes les cultures et de toutes les civilisations. Elle s’exprime en toutes langues, même celle du silence. Je prie Jésus et la Vierge Marie. D’autres prient Bouddha, Krishna, Allah, l’Infini, l’Absolu ou le Grand Mystère, l’océan, le ciel ou la forêt. Peu importe, pourvu que les mots, la pensée, les sentiments expriment la vérité et l’amour. Devant le bonheur qui nous glisse entre les doigts, on nous enseigne la prière comme ultime recours… « Il ne te reste plus qu’à prier… », dit-on. On croit cela dur comme fer ! Eh bien, c’est faux : prier vient en premier, jamais en désespoir de cause ! D’abord on ne prie pas contre mais pour. Ensuite prier n’est pas un pis-aller mais une ressource indispensable et sacrée. À utiliser d’emblée, sans attendre, avant même de se trouver dans la tristesse, l’épreuve, l’impasse et le malheur. Prier est consubstantiel à la joie. Un art de vivre quand la décision est prise d’être heureux. Un allié contre l’ego. Une arme pour mon âme et son meilleur ami : mon alchimiste intérieur. Prier, ce ne sont pas seulement des mots. Il s’agit d’une énergie qui nous est révélée par notre âme et qui se révèle puissamment active au fil de notre changement intérieur. Un talisman ou une clef. Un langage nouveau qui ne me vient ni de mon corps ni de mon cerveau. Elle me vient d’un Ailleurs indéfini et immense dont mon âme fait la découverte en marchant. On n’est plus en la compagnie de mots rabâchés mais d’une énergie neuve à chaque instant, à chaque atome d’instant, et qui me transporte en des lieux inconnus. Là où mon bonheur semble bien avoir élu domicile. Cela vient des mots mais pas seulement… Cela peut tout aussi bien venir de la nature, du mugissement de la vague, du bruissement du vent dans l’arbre, des étoiles contemplées ou du miaulement de mon chat. Peu importe le véhicule… Je conviens que la survenue de cette énergie est frustrante, qu’elle joue volontiers à cache-cache ou aux abonnés absents. Comme toute pierre précieuse, elle est rare. On ne s’improvise pas d’un coup les jardiniers de nos âmes, car c’est bien de cela qu’il s’agit ! La prière fait de nous les jardiniers de nos âmes. Je vous livre mon expérience… Cela commence pour moi comme des étincelles dans la nuit. Des oasis dans un désert des Tartares où il n’y a rien. J’ai prié en enfant jusque-là pour les plus jolies et les plus laides des raisons. En vrac et en désespoir de cause ! Pour zéro profit ou peu s’en faut ! Un jour, dans l’église d’Orsanmichele à Florence, je sors du musée des Offices et de ses beautés païennes, soudain une force me fait tomber à genoux. Je pleure. Sans raison. Rien. C’est soudain et violent. Une émotion étrangement puissante et inconnue s’est emparée de moi dans ce qui est selon toute apparence mon corps et mon esprit. En fait il s’agit de mon âme. Cette émotion-là ne me vient pas du corps. Elle n’est que véhiculée par lui et par tous les systèmes nerveux, hormonaux et biochimiques dont il est composé. Elle me vient de l’âme en direct. J’ai en cet instant le sentiment irrésistible d’être UN. Le souvenir que j’en ai, aussi indélébile qu’un tatouage, est celui-ci : il n’y a plus d’espace et de temps en moi ni tout autour. Tout est figé dans un Ailleurs sans autre identité qu’un horizon qui se dérobe, une quasi perception d’infini dans lequel je serais devenu oiseau. Un voyage sans fin, sans but ni souffrance, porté par une atmosphère légère. Une apesanteur joyeuse. Une fois « revenu à moi », je ne pleure plus, je souris. Je comprends soudain ce que voulait dire Einstein quand il parlait de l’énergie de l’amour. Pour lire l’article en entier, Reflets n°56 pages 52 à 55

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Pierre Lunel 8 juillet 2025 Aucun commentaire
L'opportunité japonaise
Lilian Geniller

L’opportunité japonaise, Lilian Geniller

  Au cours de ses travaux de thèse, Lilan Geniller obtient, grâce à la proposition de ses directeurs, une bourse pour effectuer une mobilité professionnelle de deux mois et demi dans un laboratoire de recherche au sud de Kyoto, lors de l’été 2024. Il nous raconte son expérience d’immersion et d’hospitalité traditionnelle qui l’a profondément marqué. À mon départ de Lyon, je ressens une excitation mêlée à un vertige agréable qui doit sans doute être palpable : je m’envole pour l’autre côté du globe. Si le voyage touristique lointain est de plus en plus aisé à notre époque, partir dans le cadre du travail me procure la sensation d’être plus immergé dans l’aventure. L’arrivée à Haneda, l’aéroport de la capitale japonaise, se fait en une journée et une nuit, le temps d’accueillir les chercheurs venant d’Amérique du Nord, d’Europe de l’Ouest et de Scandinavie. Quoi de mieux pour faire connaissance que de faire de la balnéothérapie traditionnelle complètement nu dans les onsen (bains de source d’eau chaude naturelle) de l’hôtel ! Le regard oriental sur la nudité m’apparaît être sans jugement et me procure un sentiment de liberté. Les premières journées sont vouées à un séminaire avec d’autres chercheurs internationaux dans un autre hôtel en périphérie de Tokyo au bord du Pacifique. La météo est à la saison des pluies, ce qui me donne l’impression d’être à l’écart de ce qui m’entoure, jusqu’à ce matin où en me levant tôt, j’aperçois, en grand et de manière inattendue par la fenêtre de ma chambre, le majestueux mont Fuji, la vue étant enfin dégagée. Un moment de grâce comme cadeau d’arrivée présageant la beauté. J’ai ensuite rejoint Kyoto en Shinkansen, train à grande vitesse mythique qui relie les grandes villes japonaises entre elles à la fréquence d’un métro. Je suis ébahi de voir que les gens se tiennent en file pour rentrer chacun son tour dans le train, ainsi que du silence qui règne pendant le trajet. Mais ce qui m’a le plus marqué c’est l’inclinaison du personnel à chaque entrée dans les voitures, dans le but de saluer les voyageurs avec respect. Je loge le premier week-end au sud de Kyoto dans la ville d’Uji, reconnue pour ses célèbres cultures de thé. J’apprends l’existence d’un type de carnet, nommé goshuincho, voué à la collection des sceaux (goshuin) des temples. L’envie me gagne de m’en procurer un et de partir à leurs découvertes. Mes promenades, parsemées de sanctuaires shintoïstes et de temples bouddhistes d’où émane l’odeur de l’encens et où la foule peut s’accumuler, sont magnifiques. Le sacré est à chaque coin de rue. Je repère sur la carte un temple bouddhiste appelé Kosho-ji, un peu plus isolé, dans lequel je décide d’aller. Une longue ligne droite au milieu de la forêt donne l’accès à son entrée. Seul, réjoui par la mélodie des gouttes de pluie et d’une flûte jouée par un des moines, je découvre ce magnifique lieu. Je m’y sens tellement en paix que j’y reste l’après-midi entière. Je peux encore ressentir cette sensation quand je m’y projette. Arrivé en tant qu’étranger, seul, dans une équipe de recherche d’une vingtaine de Japonais qui fonctionnent différemment, cela n’a d’abord pas été simple. Ma première journée de travail se clôture par des larmes, pensant au doux été montpelliérain que je ne vivrai pas. Paradoxal, non ? Je rêvais de l’inconnu et ne pense maintenant qu’à la ville que je connais le mieux. Je laisse ces émotions me prendre toute la soirée, les laissant filer comme de la laine à tricoter, me promettant de déguster le quotidien à mon retour en France, mais surtout d’embrasser l’adaptation que j’allais vivre les mois à venir. Pour lire l’article en entier, Reflets n°55 pages 14 à 19

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Lilian Geniller 22 juin 2025 Aucun commentaire
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