Revue Reflets n°52
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Produit: Revue Reflets n°52
Revue Reflets n°52
Chaque numéro de Reflets contient :
- une partie ACTUALITÉ et SOCIÉTÉ réalisée par l’équipe de rédaction, selon la Méthode Reflets, essayant d’éliminer tout jugement.
- un dossier sur un sujet général faisant le pont entre l’aspect extérieur et la vie intérieure.
- une rubrique “vers la conscience” où de belles personnes sont interviewées ou écrivent sur leur action ou leur vision du monde.
9,20 €
Revue Reflets n°52
Utilité de Reflets
Dans l’offre si abondante de magazines périodiques, quelle est l’importance de Reflets ?
Sur le plan matériel, visible, Reflets est une goutte d’eau.
Notre petit tirage, notre absence dans les magasins de presse depuis la Covid, sans système publicitaire, nous cantonnent dans les revues confidentielles.
Sur le plan spirituel, non visible, c’est autre chose.
Ce qui donne une petite importance à Reflets, c’est notre originalité.
Nous essayons de parler des événements du monde sans prendre parti, avec autant de miséricorde
pour les victimes que pour les bourreaux. Ce n’est possible que lorsque nous sommes convaincus,
en définitive, que chacun se met dans une situation conforme à son histoire. Bien sûr, ce n’est pas
entendable par tout le monde.
Notre originalité n’est possible que si chaque membre de l’équipe (bénévole) pratique pour sa
propre vie ce principe. Chacun est un adepte du retournement intérieur qui transforme un inconfort
psychique (ou physique) en acte d’apaisement grâce à la miséricorde qu’il s’accorde et accorde
à autrui. Évidemment nous avons besoin du renfort d’experts en la matière, c’est pourquoi nous
faisons intervenir des êtres magnifiques qui exercent cette pratique sous une forme ou une autre, généralement dans une tradition, dans une religion ou non.
Ainsi Reflets manifeste que les médias pourraient parler des événements du monde, grands ou petits,sans prendre parti, sans attiser les émotions délétères conduisant à l’excitation des antagonismes. Et aussi donner des bonnes nouvelles sans emphase excessive.
Notre différence provient aussi de ce que nous n’avons pas d’objectif financier à remplir et que nous ne cherchons pas de gloriole, de pouvoir. Notre désintéressement s’est manifesté par le fait que le prix de vente est inchangé depuis sept ans (n° 23 Avril-Mai-Juin 2017).
Notre balance financière est déficitaire. Elle a été comblée par les dons. Ce soutien, par des petites sommes en complément d’abonnement ou par des dons très larges, a permis d’équilibrer les comptes.
Hélas, aujourd’hui l’inflation sévit. Pour la presse, elle est marquée par l’augmentation du prix du papier, des frais postaux et des services. Nous sommes donc devant la nécessité d’augmenter le prix de vente et celui de l’acheminement.
Nous en sommes navrés. Nous escomptons bien que nos lecteurs comprennent la situation, continuent d’acheter Reflets et de se montrer généreux.
Depuis treize ans, l’équipe Reflets vit une magnifique aventure donnant sens à son activité.
Elle essaie de vous la faire partager. C’est vous, en définitive, chers lecteurs, les arbitres de l’importance de Reflets
Christian Roesch
Directeur de la publication
LA SOLIDARITÉ indispensable à la vie
Il me vient une image pour me représenter la solidarité : les humains qui se tiennent fermement par
la main, si fort qu’aucun ne puisse lâcher.
L’image est banale. Cependant elle rappelle le sens premier de ce que contient ce mot : solidité.
Selon son étymologie latine, solidus : entier, massif.
Ce qui correspond bien à la définition première : dépendance mutuelle entre les hommes, qui fait que
les uns ne peuvent être heureux et se développer que si les autres le peuvent aussi.
L’image donne le sentiment que la pérennité de l’espèce est en jeu selon la solidité du lien.
N’est-ce pas ainsi depuis les temps anciens ?
Certainement dans les tribus préhistoriques la solidarité était une nécessité pour survivre, à l’instar du
monde animal. La harde, l’essaim, le troupeau, le banc pour les poissons sont la première expression
qu’ensemble on est plus fort. La communauté d’instincts, chacun au service du groupe, crée les
conditions de sécurité, de nourriture, d’élevage des petits donc de perpétuation de la vie.
Cette solidarité instinctive est encore bien présente en cas de catastrophe. Dans les grands drames, le
meilleur de l’homme se réveille.
Aujourd’hui, la prédominance de l’ego – « je me débrouille par moi-même, envers et contre tous » – a
altéré la perception de la solidarité. Elle ne doit pas me démunir, ni aller contre mes intérêts personnels.
Ainsi elle se réduit souvent à répondre aux appels aux dons, à donner des affaires usagées que l’on a
décidé de remplacer.
Un cran de plus et la solidarité s’exprime affectivement. Oh comme le pauvre est à plaindre ! Ou
l’immigré qui a dû fuir, ou le blessé dans un accident, ou le malade immobilisé dans son lit de douleur.
Sans m’en rendre compte, je crois souffrir pour eux, mais en réalité, je souffre de l’écho produit dans ma
propre histoire. Déjà cet autre qui attire ma compassion sort un peu de l’abstraction manifestée par un
chèque envoyé à une association. Il prend corps même s’il est loin. Je vais essayer de répondre à son
problème sans trop m’impliquer. Sans doute par peur de réveiller ma souffrance du passé.
Un cran plus loin, je m’implique pour aider cet autre à retrouver une raison de vivre.