Vaccination et obligation
Christian Roesch
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, aussitôt arrivée à son poste, a émis la volonté de rendre 11 vaccinations obligatoires pour les enfants. Quelle manne pour l’industrie pharmaceutique ! Nous pourrions nous intéresser au conflit d’intérêt entre la responsabilité de la santé des Français et sa rémunération par des laboratoires pendant des années. Dans ces conditions, peut-on imaginer que la médecine puisse être libre, indépendante des lobbies pharmaceutiques ? Nous pourrions nous intéresser à la vaccination qui est une approche médicale qui se discute. Nous pourrions en examiner les avantages et les inconvénients. Mais ce qui est frappant, c’est la volonté de la rendre OBLIGATOIRE. En d’autres termes, il faut se soumettre. Sinon des sanctions s’en chargeront. À la faveur de ce mot, élevons-nous au-dessus de ces débats. Et partons de loin. De très loin.
L’humanité, estimée à environ 6 millions d’années, a commencé à vivre en tribus, comme c’est le cas dans le règne animal. C’est la forme humaine des hordes, des troupeaux ou colonies. Ce fonctionnement collectif correspond au plan de conscience des animaux. Appelons-le « nous ». Les animaux supérieurs, les mammifères, ont évolué vers le plan supérieur en acquérant l’affectivité. Appelons ce deuxième plan de conscience « moi ».
Mais c’est l’humanité qui réalise ce plan par l’acquisition de la personnalité.
Les humains sortent du « nous », fonctionnement collectif, fondé sur la ressemblance, et évoluent vers le « moi » fondé sur la différence.
Mais le chemin de l’évolution ne s’arrête pas là. L’humanité continue de progresser vers un troisième plan supérieur, encore au-dessus des deux premiers. Appelons-le « JE », caractérisé par l’individualité. Quelle différence y a-t-il avec la personnalité du « moi » ?
• Le « moi » est centripète. Mû par le principe d’avoir, la réponse à sa souffrance de séparation (du troupeau) est réactionnelle.
• Le « JE » est centrifuge. Mû par le principe de l’altruisme, la réponse à sa souffrance de service et d’aide est dans le partage, la solidarité, l’amour d’autrui. Le « JE » dessine l’humanité supérieure à venir.
Si vous admettez cette vision de l’évolution, vous pouvez constater que nous avons chacun des activités dans ces trois plans de conscience :
– des fonctionnements collectifs, régis par des lois ;
– des fonctionnements personnels, régis par les besoins de possession ;
– des fonctionnements altruistes, régis par nos envies d’être bien avec les autres.
Deux constats sur cette évolution de la conscience :
– elle est très lente selon l’évolution de l’univers ;
– elle fonctionne comme les poupées russes qui s’emboîtent. La plus petite poupée, c’est chacun de nous.
La santé relève de ces trois plans :
– le même remède pour tout le monde. C’est la médecine vétérinaire adaptée à l’humain. Les vaccinations en font partie ;
– le remède adapté à ma personne selon des symptômes qui me sont propres. Exemple : ma grippe me donne beaucoup de fièvre, mais pas d’écoulement nasal ; le médecin me fait une ordonnance personnelle ;
– le remède adapté à mon individualité. La maladie indique des manques pour que ma vie ait une utilité au-delà de mon corps.
Cette distinction étant faite, il apparaît clairement que la médecine de masse est la plus primaire. Elle est nécessaire en cas d’épidémie. Les vaccinations collectives sont censées les éviter.
À l’époque communiste, l’Union soviétique était le pays où il y avait le plus de vaccinations obligatoires.
Les pays nordiques de l’Europe, où la démocratie est la plus avancée, sont ceux où il y a le moins de vaccinations obligatoires, voire pas du tout.
Il est beaucoup plus difficile pour un gouvernement, qu’il soit de droite, de gauche ou au centre, de promouvoir l’individualité plutôt que la mise au pas reléguant les citoyens au rang de moutons.
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Pour lire l’article en entier, Reflets n° 25 pages 12 à 13