Revue Reflets n°51
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Produit: Revue Reflets n°51
Revue Reflets n°51
Chaque numéro de Reflets contient :
- une partie ACTUALITÉ et SOCIÉTÉ réalisée par l’équipe de rédaction, selon la Méthode Reflets, essayant d’éliminer tout jugement.
- un dossier sur un sujet général faisant le pont entre l’aspect extérieur et la vie intérieure.
- une rubrique “vers la conscience” où de belles personnes sont interviewées ou écrivent sur leur action ou leur vision du monde.
6,50 €
Revue Reflets n°51
La vraie nourriture
Le 3 mars, le Salon de l’agriculture a fermé ses portes. On se souviendra qu’il a montré le mécontentement du monde agricole. N’étant pas spécialiste, je n’ai rien compris aux discussions tellement les revendications, les besoins, les analyses m’ont semblé multiples et parfois contradictoires. J’ai entendu ceux qui veulent un certain protectionnisme pour soutenir l’agriculture nationale, ceux qui veulent plus de libre-échange pour exporter, ceux qui veulent plus de règles pour les produits importés afin de lutter contre la concurrence déloyale de certains produits importés à bas coût, ceux qui veulent des prix planchers, ceux qui disent que cela ne sert à rien, ceux qui souhaitent – et là c’est presque l’unanimité – moins de paperasserie et de règles ubuesques (à propos des haies par exemple), ceux qui préconisent l’agriculture biologique, ceux qui affirment qu’on ne peut se passer de l’agriculture intensive si on veut nourrir tout le monde. Bref, c’est une liste à la Prévert.
Évidemment, je souhaiterais que l’agriculture nourrisse tout le monde, avec une alimentation de qualité, indemne de pesticides cancérigènes et mortifères pour l’ensemble du vivant, une nourriture respectueuse du travail des agriculteurs, ceux-ci justement rémunérés non pas avec des subventions, souvent iniques, les maintenant dans la dépendance aux gouvernants.
Il se trouve que j’habite en pleine campagne. Notre plus proche voisin est une ferme tenue par une femme avec sa mère et aidée un jour par semaine par un ouvrier agricole. Elle élève des chèvres (120 environ), produit du lait (800 litres par an) et vend les chevreaux d’une semaine.
Ces chevreaux sont achetés par une société qui en a le monopole. Pas de choix, c’est comme ça ou… rien. L’entreprise les engraisse industriellement jusqu’à 8 kg, soit durant trois à quatre semaines. Puis ils sont abattus et vendus. Le prix en grande surface est d’environ 30 € le kilo. (Vu en barquette chez Leclerc). Savez-vous combien est payé le chevreau à notre voisine ? 2 euros pièce ! Je dis bien deux euros le chevreau. Notre fermière aime les animaux. Pour preuve, la ménagerie qui gambade dans la cour. Elle m’explique, d’un air contrit, que s’il y a un problème lors du vêlage, il vaut mieux laisser mourir le bébé chevreau, car l’intervention du vétérinaire ne peut être amortie, le coût est trop disproportionné.
Il y a de quoi hurler. Mais notre voisine n’a pas le temps de participer aux barrages routiers. Quand c’est la période, jour et nuit elle doit aider les chèvres à vêler.
Qui travaille tant d’heures par jour, par semaine, pour un salaire dérisoire ? Il n’y a que les paysans. À ne pas confondre avec les investisseurs qui rachètent les terres alentour sans vraiment s’en occuper, trop accaparés par le lobbying à Bruxelles ou au ministère de l’Agriculture très proche de Matignon.
Les paysans sont en voie de disparition… comme la faune, les insectes et la diversité de la flore.
Sans eux, qu’est-ce qu’il y aura dans nos assiettes ? Il y a de quoi s’inquiéter.
Heureusement nous ne nous nourrissons pas seulement d’aliments matériels…
Christian Roesch
Directeur de la publication
CRISE DE LA QUARANTAINE, qu’est-ce qsue je vais faire de ma vie ?
La crise de la quarantaine, invitation à la vie
La crise de la quarantaine est le plus souvent inaperçue ou perçue comme négative. Pourtant elle est majeure. C’est à la fois la crise du milieu de la vie active, en particulier du milieu de la vie professionnelle et du milieu de l’existence. Elle se situe entre le début de la décennie de la vingtaine et la décennie de la retraite dans la soixantaine. C’est le moment où l’on a fait le tour de ce qu’apporte le métier. Comme un point d’orgue quand le travail est devenu routinier, qu’il n’y a plus grand-chose à apprendre et qu’il faut continuer.
Travailler encore plus, pour, au moins, gagner plus ? Mais travailler jusqu’à s’abrutir pour masquer à ses propres yeux l’ennui conduit tout droit au burn-out, soigné par du repos, suivi d’une remotivation professionnelle en changeant d’activité, ou par un nouveau poste, avec d’autres responsabilités.
Mais cette crise du milieu de la vie active, plus ou moins larvée, coïncide avec la crise profonde du milieu de l’existence qui conjugue l’absence de sens de sa vie. Elle mène parfois à la dépression qui pousserait à tout arrêter, à tout quitter. Changer de couple, de vie familiale, d’habitation, de métier, de mode de vie. Dépression parfois violente mais dépourvue de force constructive, où quitter semble la seule solution.
Ce dossier a pour but de montrer le vrai visage de cette crise essentielle du milieu de l’existence. Perçue comme mortifère, elle est en réalité crise d’appel à vivre.