« Faire du beau pour faire du bien » est la devise du père André-Marie, moine bénédictin, prêtre et artiste aux multiples facettes. Ces dons sont totalement tournés vers les autres, en particulier vers l’œuvre du père Pedro à Madagascar. « Dans notre monde – nous dit-il – il n’y a qu’une seule race : les humains… non pas vouloir les changer mais tenter de les aimer ». Chaque rencontre avec le Père André-Marie est une joie. Nous ne nous lassons pas de le questionner.
Toute sa vie cette mamie a été veilleuse de nuit. Volontairement ? « Oui, dans l’hôpital toutes les nuits cinq ou six personnes décèdent. Je désirais être près d’elles, les caresser, pour les aider à partir avec le sourire ».
Dans bien des cultures on parle de la mort comme une rencontre avec le sourire divin.
Si le rire est le propre de l’homme, a bien plus forte raison, le sourire. Des scientifiques nous en ont convaincus en photographiant le sourire d’un bébé dans le ventre maternel.
Pour connaître ton propre sourire, installe-toi devant un miroir et prononce le mot « maman ». Ton visage va s’ensoleiller de ce qu’elle-même recherchait dès ta naissance. On dit que les enfants sourient aux Anges.
« Ils ont des yeux et ne voient pas, nous dit le psaume … ». Si nous savions les réveiller en les ouvrant en pleine conscience, nous découvririons sans cesse qu’une goutte de rosée sourit à l’arc-en-ciel, le printemps au soleil et la grand-mère à son petit chat. Le sourire est la plus naturelle expression de la vie. Lorsque l’on aime avec le sourire, on dit quelque chose de Dieu, on réveille quelque chose en Lui, sans même nommer son Nom, parfois sans le savoir et, pourquoi pas, même sans Le connaître. Le sourire que tu offres à un pauvre en est la preuve. Il est le pardon à toutes les vicissitudes de sa vie.
C’était gare Montparnasse… un clochard, sentant l’alcool et le tabac, vint me tendre la main. Jamais je n’ai donné sans d’abord regarder le quémandeur, sans lui parler, lui sourire. Lorsque je lui ai tendu la main avec mon obole… « Non M’sieu j’veux pas d’ton fric, ton sourire me suffit. ». Lui ce n’était pas son sourire qu’il m’offrait, c’étaient ses larmes. Je crois vraiment que le sourire pourrait changer le monde.
Dans un pays où on donne droit au blasphème (grimace au Sacré), le sourire peut-il encore être de mise ?
… On interdit même de sourire sur une photo d’identité. Alors au lieu d’aller chercher des sourires sur le visage des hommes politiques à l’Assemblée nationale, où ils sont plutôt grimaçants, allons vers les enfants, les pauvres, les petits.
Je viens de passer plusieurs semaines à Madagascar. On croirait que les pauvres ont pris un abonnement au sourire, qu’ils ne peuvent s’en éloigner. Peut-être n’ont-ils que cela, ils ne peuvent donc pas le perdre. Peut-on rêver d’un monde où le respect qui est le sourire dans les relations humaines serait à la mode et aurait vraiment droit de cité. Lorsque tu souris tu es le premier à en profiter, même le son de ta voix ne peut pas le cacher.
Arrête-toi… ferme les yeux… fais silence… respire… Personne n’a plus barre sur toi. « A-cœur-de » toi un sourire, il est comme la corde d’une guitare qu’on fait vibrer, toutes les autres vibrent à leur tour en harmonique. Le doigt que tu poses sur un coin de ta tablette impacte toute la surface. Le soleil attire toutes les fleurs d’un champ de tournesols qui sourient à la lumière de ses rayons.
Pour lire l’article REFLETS n°47 pages 42 à 44
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