Marianne Dubois a 95 ans.
Premier étonnement : elle grimpe devant nous un escalier étroit, raide, qui mène à l’étage d’une petite maison située à
Viarmes où elle habite depuis très long- temps ; au rez-de-chaussée il y a l’atelier qu’elle partageait avec son mari. Elle
confectionnait des émaux et d’autres objets d’art.
Deuxième étonnement : son visage ne reflète pas son âge. Elle a une peau claire, lumineuse. Des yeux rieurs animent
gaiement son visage. Les seules manifes- tations de l’âge sont une légère surdité et une vue un peu déficiente. Trois fois rien !
Troisième étonnement : sa modestie. Elle parle de son expérience avec une simpli- cité, une humilité, comme si cela aurait pu arriver à n’importe qui. Elle s’exprime sans grandiloquence, avec un vocabulaire dépouillé, accessible immédiatement.
Marianne Dubois a rencontré de manière inattendue un Être de Lumière qu’elle a reconnu comme étant Jésus. L’important, nous dit-elle, c’est la lumière christique. Marianne n’avait pas de culture religieuse ;au contraire elle était d’un milieu anticlérical. Elle était en recherche…
Vers sept ou huit ans, Marianne avait vu un tableau qui l’avait impressionnée,
représentant Jésus avec une lanterne (exposé dans la cathédrale de Londres). Elle lui avait alors demandé : « Quand viendras-tu frapper à ma porte ? »
À la suite de la mort de mon mari, j’étais triste, désemparée.
Je me sentais sans vie, je ne croyais plus à rien. À ce moment-là, quelque chose est né en moi. J’ignorais d’où cela pouvait venir. Une rencontre personnelle avec Jésus m’a été donnée. Cela s’est manifesté de façon intérieure. L’image christique se présentait très précisément dans ma conscience. J’étais dans mon salon vers 17 ou 18 h quand j’ai entendu sonner à ma porte. En descendant l’escalier pour aller ouvrir, j’ai aperçu une flaque de lumière sous ma porte. C’était l’hiver et il faisait déjà assez sombre. J’ai alors pensé : « C’est bizarre de la lumière sous la porte à cette heure-là, ce n’est pas possible. Il n’y a pas de lumière dans la rue. » Bien qu’ayant un peu peur, je me suis approchée de la porte le cœur battant. Je l’ai ouverte brusquement et devant moi se trouvait le Christ !… Je l’ai reconnu immédiatement. Je précise que je n’ai eu aucune éducation religieuse même si je connaissais l’histoire.
« C’est Jésus ! Qu’est-ce qu’il fait là ? Il a dû se tromper de porte ! »
Il était là, immobile, une silhouette blanche silencieuse. Au moment où il est entré dans ma maison, ma vie a basculé. Quelque chose est entré en moi que je ne pouvais comprendre à ce moment-là. C’était un bouleversement total. Il était là dans l’atelier éclairé par le feu de la cheminée. Je n’osais pas le regarder. Il était très grand, il touchait presque les poutres de l’atelier. Je me disais : « Jésus dans ma maison, je suis folle, c’est complètement impossible ! » Il m’a dit ces quelques mots qui sont restés gravés en moi : « Pourquoi ne me vois-tu pas ? Je suis toujours là ! Je suis ta Source, je suis toi-même. »
Ces mots ont fait beaucoup de chemin en moi par la suite.
Je croyais que c’était une aberration momentanée, mais pas du tout. Il y a eu de nombreuses rencontres, une quinzaine peut-être. Et l’une des plus extraordinaires a eu lieu à ma table.
Il était assis en face de moi, je me suis noyée dans son regard d’amour infini, et j’ai l’impression de ne jamais en être sortie. Il y a pourtant bien longtemps que cette expérience a eu lieu !
À la suite de cette rencontre, des écrits se sont imposés au fur et à mesure du temps et de l’évolution de mon ressenti.
Je n’ai plus la même sensation de sa présence, mais elle est toujours aussi intense ;
il me suffit d’y penser pour qu’elle s’impose constamment éblouissante et renouvelée. C’est une présence vibrante et lumineuse qui ne s’éteint jamais. Je crois qu’elle est là pour tous, mais c’est à chacun d’ouvrir sa petite porte intérieure pour l’accueillir !
J’avais demandé à cette présence : « Mais pourquoi as-tu frappé à ma porte ? » Il m’avait alors répondu : « Je vais chez tout le monde mais personne ne m’ouvre ! » Cela m’avait fait pleurer.
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Combien de temps ont duré ces rencontres visuelles ?
Dans ce genre d’expérience, le temps n’est pas ressenti. L’image intérieure avec laquelle je dialogue me dit : « Si tu m’appelles, je suis toujours là ! Je suis toi-même. »
Quelle transformation s’est produite en vous ?
Pendant un moment, je ne mangeais plus. Je me sentais plus libre, c’était positif. C’est comme si la lumière était entrée en moi. Pendant un certain temps, je ne voyais personne, comme si je m’étais retirée du monde.
Pensiez-vous qu’il vous envoyait une mission ?
Mission est un bien grand mot ! Mon travail d’artiste étant solitaire, l’envie de partager cette expérience s’est progressivement développée. Les problèmes des uns et des autres étaient alors envisagés avec bienveillance par cette présence intérieure ressentie presque physiquement. C’est difficile à exprimer, à définir. Il n’y a que la poésie qui peut dire ce genre de chose. Ma mère, étant professeur de littérature, m’avait enseigné la poésie très jeune. J’étais préparée, d’une certaine manière, à cette « aventure poétique ».
Commencez-vous la méditation par une phrase poétique ?
J’essaye de me mettre sur un plan où la poésie s’impose et nous relie ainsi à plus grand que nous- mêmes. Elle nous emmène au-delà de l’apparence. Mais pourquoi Jésus ? C’est l’un des noms de la transcendance dans notre civilisation occidentale. Cela aurait pu être autre chose. Par exemple, il me disait : « Tu m’appelles comme tu veux, tu
peux m’appeler l’arbre, le chat. Je suis la vie. »
Comment les gens sont-ils venus à vous ?
Ils sont venus grâce à mon premier livre Rencontres solaires relatant mon expérience. Par la suite il s’est répandu par les uns et les autres. Cela s’est fait tout seul. Et puis, des groupes de gens m’ont invitée pour que je leur raconte mon histoire. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai eu une vie riche.
Cette relation se nourrit-elle ?
Elle se nourrit de l’expérience présente. Elle s’est modifiée mais elle ne s’est jamais arrêtée. Auparavant, j’avais une vision très claire et physique de la présence christique. Aujourd’hui, c’est toujours là, mais plutôt sous forme de lumière. Cette lumière est ressentie comme « énergie christique » et se reflète partout et en toutes circonstances. C’est peut- être quelque chose de la mémoire collective qui a été révélé. Chacun peut trouver au cours de son évolution la forme de transcendance qui lui correspond.