Revue Reflets n°49
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Produit: Revue Reflets n°49
Revue Reflets n°49
Chaque numéro de Reflets contient :
- une partie ACTUALITÉ et SOCIÉTÉ réalisée par l’équipe de rédaction, selon la Méthode Reflets, essayant d’éliminer tout jugement.
- un dossier sur un sujet général faisant le pont entre l’aspect extérieur et la vie intérieure.
- une rubrique “vers la conscience” où de belles personnes sont interviewées ou écrivent sur leur action ou leur vision du monde.
- enfin une rubrique “Nous avons aimé” : Nous ne parlons que de ce qui nous a plu. Que ce soit un spectacle ou une lecture ou un film.
6,50 €
Revue Reflets n°49
Ennemi ou adversaire ?
J’ai eu, des ennemis.
Et je les ai combattus. Je me suis bien battu. D’abord tout petit, avec mon frère aîné. Puis à l’école. Des bagarres pour des futilités, pour être reconnu dans la classe. Adulte, j’étais entouré d’ennemis, de toutes sortes. Des proches, les guêpes, les moustiques, la fatigue, la chaleur, le voisin, la grippe…
Me battre, continuellement, pour survivre, pour être aimé.
Puis le cancer est arrivé. « Tu vas te battre, tu ne vas pas te laisser faire par le crabe ! ». Tel était le conseil que je recevais. On n’avait pas besoin de me le dire, c’était déjà ancré en moi.
Et là, j’ai compris que j’avais passé ma vie à me battre contre les éléments, contre moi-même. Les ennemis, je les fabriquais continuellement. Je me croyais vivant ainsi. J’ai décidé que je ne me battrai pas. J’ai accueilli ce qui arrivait. J’ai découvert que le cancer n’est pas un ennemi qu’il faut combattre, c’est un allié pour me faire comprendre où je dois progresser, grandir. En premier lieu, déposer les armes.
Depuis je n’ai plus d’ennemis. J’ai des adversaires. Ce n’est pas du tout pareil. L’adversaire (du latin versus = tourné et ad, vers) est un opposé, un contraire. Il me montre une autre face de moi que je ne vois pas, que je ne veux pas voir. L’adversaire me propose une lutte, comme sur un tatami, pas un combat vainqueur-vaincu comme sur un ring. Une lutte pour progresser en qualité.
Je ne me bats plus : je m’exerce dans des épreuves. S’il n’y a plus d’ennemi, seulement des adversaires, alors ceux-ci sont des amis, puisqu’au-delà des apparences, ils ne me veulent que du bien.
Je suis en pétard contre mon garagiste qui fait traîner une réparation. Ennemi ? Non ! Je comprends que cela dure car il a demandé une prise en charge du montant par le constructeur. Merci à lui. Je peux le considérer comme un ami.
Christian Roesch
Directeur de la publication
L’AMITIÉ une connexion sans fil
L’amitié semble difficile à cerner tant le sujet est vaste. Procédons par élimination.
Nous pouvons parler d’amitié avec Dieu, avec le ciel, avec le monde, avec les animaux… cela reste indéfini. L’amitié se précise avec nos alter ego, les humains.
Un ami n’est pas un membre de la famille sinon c’est un frère, une sœur.
Ce n’est pas l’époux, l’épouse.
Ce n’est pas non plus un chercheur spirituel avec lequel nous partageons des expériences inhabituelles, c’est un frère, une sœur de chemin.
Ce n’est pas non plus notre maître spirituel, notre mentor : trop de respect empêche de laisser libre cours à notre personnalité.
Il reste beaucoup de monde susceptible d’être ami : des anciens copains de classe au voisin de palier.
Et pourtant, il n’y en a pas tant que ça.
Si pour le moment, je ne peux pas dire ce qu’est un ami, je peux m’interroger sur ce que je cherche à travers ce concept d’amitié. Il me vient que je dois pouvoir me confier avec sincérité. J’espère pouvoir compter sur lui en cas de besoin. J’ai plaisir à le voir, à le revoir, je le reçois sans réserve. J’apprécie son épouse, et j’accepte aussi sa famille, son contexte.