Voici ce que l’on pouvait lire sur le site de la revue Egora le 4 septembre 2018 :
Cette semaine, le Pr Didier Gosset, doyen de la fac de Lille, a pris la décision de suspendre le diplôme d’homéopathie dans l’attente de la décision de la Haute autorité de la santé. « L’homéopathie est restée en marge de l’évolution du mouvement scientifique, s’est expliqué le Pr Gosset auprès d’Egora (organe de presse médicale). A un moment donné, il faut savoir ne pas cautionner ce qui n’est pas scientifique. »
Nouvel épisode dans la guerre des médecines ; si cet affrontement entre deux systèmes de pensée médicale existe depuis bien longtemps, il s’est encore durci voici quelques mois lorsque 120 médecins se sont levés pour « éliminer » l’homéopathie au nom de la « science médicale ».
Ce nouvel épisode soulève au moins deux grandes interrogations :
- si au-delà de cette querelle se tramait un tout autre jeu de pouvoir et de mainmise sur le monde de la santé ?
- et si au-delà des deux points de vue, il y avait dans un dialogue entre les différentes médecines la possibilité de faire émerger une toute autre médecine ? Une médecine de l’homme d’aujourd’hui avec ses besoins de retour à des valeurs essentielles, ses aspirations au sens de la vie, son souci d’une santé menée de façon plus juste et plus consciente (plus responsable ?).
D’abord, quels sont ces deux points de vue ?
Celui de la médecine dite officielle, celle qui est enseignée dans les facultés de médecine et qui décerne le titre de docteur en médecine. Cette médecine se veut scientifique, elle est fondée sur une recherche et une expérimentation biologique qui ont produit un savoir sur l’être humain vu de l’extérieur (la biologie du corps en est le modèle). Elle nous offre des moyens de diagnostic et de thérapeutique liés à une certaine « maîtrise » de cette biologie de l’homme visible ; l’homme visible dans son corps et dans ses manifestations comportementales, où même la « chose psychique » semble réduite à une activité neuronale (d’où une certaine idée de la psychiatrie).
Ce qui est préjudiciable, ce n’est pas l’existence de cette médecine qui invite à la rigueur « scientifique » et à la prise en compte des données d’une certaine biologie de l’être humain, non, là où le bât blesse c’est qu’elle soit le seul système de pensée admis.
En fait cette volonté de tout mettre, en médecine, sous des critères dits scientifiques est bien plus grave qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas seulement de ne plus valider l’homéopathie mais de donner toute la place qu’au visible, au mesurable, au « biologique extérieur », mais quid de la Vie Intérieure de l’Homme, de son âme en quelque sorte ? Cette chose qui fait que l’homme se bouleverse en écoutant Mozart, Beethoven ou un chant sacré. Qu’il est touché par le parfum d’une rose, la beauté d’un coucher de soleil.
La « science médicale » peut-elle se contenter de ne chercher à voir que le visible ? Et ignorer à ce point la part d’invisible de l’être humain ?
La médecine peut-elle se résumer au rétablissement de phénomènes biologiques et électrochimiques du corps ? Les maladies ne sont-elles qu’un désordre physiologique arrivant au hasard des circonstances extérieures ?
La médecine se robotise du fait de l’apparition de robots médecins, mais n’est-ce pas une robotisation bien plus grave de ne considérer l’être humain que comme un assemblage cellulaire soumis à des principes biochimiques ? La pensée n’est-elle qu’une sécrétion cérébrale ?
L’autre point de vue, celui de l’homéopathie, ouvre sur une toute autre pensée médicale. Quels sont les grands axes de cette médecine ?
- la loi de similitude, qui dit qu’une substance capable de produire les mêmes symptômes que ceux que présente un malade, est dotée d’une vertu thérapeutique (par un principe d’analogie) pour le malade à cet instant donné de sa vie où la maladie se manifeste. Le remède homéopathique par son action « informative » conduit le malade à la guérison.
- La notion de terrain pathologique, qui laisse entendre qu’aucune maladie n’est due au seul hasard des circonstances extérieures ; elle est liée à la conjonction de facteurs intérieurs (états d’âme en lien avec l’histoire personnelle) et de facteurs extérieurs (interactions humaines et environnementales).
En fait c’est une médecine qui ouvre la porte à la dimension invisible de l’être humain et de la nature (là où sont puisés les remèdes et leur pouvoir thérapeutique, ce qui n’est pas sans interroger la pharmacopée).
Déjà nous voyons se profiler deux points de vue :
- celui de la domination tentée du « tout n’existe qu’au-dehors, dans la seule réalité visible ».
- celui de l’ouverture à : « Et s’il existait aussi un monde de l’invisible tout aussi valide que le visible ? »
Pour lire l’article en entier, Reflets n° 30 pages 34 à 36