Qu’est-ce que les « Echarpes Blanches » ?
Ce groupe est constitué des seniors de l’Association Artas – une voie spirituelle fondée par Bernard Montaud.
Nous y rencontrons les anciens de l’association ayant vieilli, les adhérents ayant quitté la vie active souhaitant réfléchir ensemble et partager sur le moment final de l’existence. Ils se distinguent des autres membres par le port d’une écharpe blanche attirant ainsi l’attention, et le respect qui leur est dû.
Les personnes qui s’approchent de la mort peuvent entendre la réalité de cet âge. Par conséquent, elles vont porter un nouveau regard sur la vie. Celle-ci leur apparaît du côté de sa part invisible. Quel est ce nouveau monde intérieur quand on perd celui connu de tous, mais seulement tourné vers l’extérieur ?
Il y a tant à apprendre et à partager !
Un après-midi d’hiver, je savoure une tasse de thé en compagnie de 4 membres des Echarpes Blanches : Paule (85 ans), Nadine (82 ans), Marie-Hélène (80 ans) et Martine (70 ans). Toutes les 4 suivent la voie spirituelle Artas depuis de très nombreuses années.
Habituellement, la vieillesse et ses enjeux ne sont pas un sujet de conversation courant à l’heure du thé et, qui plus est, un sujet qui fasse briller les yeux des participantes. Mais à peine ai-je abordé ce thème que la parole passe de l’une à l’autre avec une grande vivacité.
« De toute ma vie, c’est l’âge que je préfère ! Je le trouve passionnant. Il se tourne vers le sacré. Retrouver cette partie-là m’enchante. Ces derniers temps, je recontacte l’émerveillement et la simplicité de l’enfance. La vieillesse c’est un nouvel espace à explorer qui est enthousiasmant et plein de surprises. C’est un monde différent. C’est la liberté d’être ce qu’on est.
Pour moi, l’enjeu de la vieillesse est de bien la vivre, d’arriver sereinement jusqu’au bout. Est-ce que c’est en sachant qu’on va bientôt la perdre que la vie devient si savoureuse et précieuse dans le quotidien ? C’est un âge de recul qui donne la possibilité de se sentir en communion intérieurement.» (Paule)
« C’est la seule étape de la vie qui s’appelle VIE-illesse. C’est plein de vie. Une vie que l’on ne connait pas, qui est discrète. Il y a 30 ans, quand j’ai entendu Bernard Montaud parler de la vieillesse et de la mort dans une conférence à la Sorbonne à Paris, j’ai compris que c’était une expérience de vie possible. J’allais prendre ma retraite et je la redoutais terriblement. Je détestais les vieux qui étaient autour de moi. Je ne voulais pas vieillir comme ça.
Témoignages recueillis par Daniela Litoiu
Pour lire l’article REFLETS n°43 page 38
Si cet article vous plait, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant