À l’époque où j’ai rencontré zazen,
la méditation en silence et sans support, toutes les questions de bien- être, apaisement de l’esprit, etc,n’étaient vraiment pas à l’ordre du jour.
Je me souviens que mes proches étaient assez inquiets pour moi…
En quelques années, de grands changements de perceptions se sont opérés.
Je m’appelle Jôkei-Ni Lambert.
Je suis nonne bouddhiste d’une école zen japonaise. J’ai été ordonnée par Joshin Bachoux Sensei auprès de
qui j’ai étudié et pratiqué pendant une quinzaine d’années. Durant ce temps, elle m’a aussi envoyée dans d’autres temples en France et à l’étranger, entre autres auprès de son maître Moriyama Roshi, supérieur de Zuigakuin, un petit temple de montagne au Japon. Enfin, j’ai vécu quelques années à Nagoya auprès de Aoyama Shundo Roshi qui est devenue ma seconde enseignante. J’ai reçu la transmission de
Aoyama Roshi et Joshin Sensei.
Par la suite, celle-ci m’a confié le temple de la Demeure sans Limites
C’est cette rencontre avec la méditation,
car c’est vraiment ainsi que je l’ai vécue, qui m’a poussée à participer à une retraite à la Demeure sans Limites en Ardèche, dans ce temple fondé et dirigé par Joshin Sensei, qui avait vécu plusieurs années à Zuigakuin. C’est ainsi qu’elle est devenue mon guide spirituel.
Zuigakuin est assez retiré, car Moriyama Roshi voulait s’éloigner de ce qui peut faire naître la distraction pour revenir à une pratique simple, sans artifice.
La Demeure sans Limites en est une continuité.
C’est un lieu propice au silence,
à l’introspection et à la présence à son environnement. On peut s’y arrêter, s’y poser, y prendre son temps, afin que la méditation influe sur chaque instant de sa vie, et rapporter dans son quotidien, souvent mouvementé matériellement et affectivement, un peu de cet espace retrouvé.
Nos journées sont scandées par un horaire comprenant des temps de zazen, de travail collectif, d’étude, de marches dans les alentours, et aussi d’échanges entre les personnes.
Tous ceux qui viennent passer un temps avec nous partagent ce rythme de vie.
Porter attention aux choses simples de nos vies
comme manger, dormir, marcher, parce que c’est dans nos routines quotidiennes que nous pouvons apporter apaisement et réconfort, grâce aux enseignements de base du Bouddha.
Le Bouddha avait bien vu que notre mal-être vient de cette peur de manquer et de perdre. Nous avons soif de bien matériel, de reconnaissance, etc. Il y a une part de nous qui est toujours en demande, c’est l’ambiguïté de notre condition humaine.
Nous dépensons beaucoup d’énergie à courir, toujours en quête d’une sécurité et d’un plaisir durables, une maîtrise totale de nos vies.
Alors que nous sommes au cœur d’un système dynamique où tout est en constant mouvement. Il est intéressant de voir comment nous aspirons à plus de calme et de bien-être alors que nous courons en permanence. Cette contradiction nous empêche d’être heureux.
Pouvons-nous inverser cette tendance
en trouvant calme et détente au sein même de ce mouvement ?
Et comment y parvenir ?
Dans notre temple, par exemple, nous sommes attentifs aux sons, allons-nous faire claquer une porte ou bien l’accompagner, allons-nous marcher d’un pas lourd ou léger sur le parquet, allons- nous parler fort ou avec douceur ? Qu’allons-nous offrir ?
Tout est fonction de ma façon d’aborder le monde et moi-même.
Ce n’est pas toujours chose facile d’apporter du soin dans ses actes, ses paroles et ses pensées, mais chacun fait de son mieux et c’est ce qui
importe.
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