Le Dialogue Essentiel : un dialogue avec l’Ange, avec le Christ et avec Dieu
Bernard Montaud est l’auteur de plus d’une quinzaine d’ouvrages témoignant de son expérience intérieure. En 1983, il crée l’association Artas, un mouvement spirituel pratiquant le dialogue inspiré transmis par Gitta Mallasz dont il a été le compagnon de route. Il n’a de cesse de perpétuer et d’amplifier l’enseignement qu’il a reçu auprès d’elle.
Bernard Montaud a fondé la psychanalyse corporelle il y a plus de trente ans. Il développe actuellement une psychanalyse corporelle du présent et du futur pour aider plus efficacement encore tous ceux qui cheminent dans la quête du meilleur d’eux-mêmes. [1]
Il est un fervent défenseur de la vie spirituelle et de la foi sous toutes ses formes. www.bernardmontaud.org
Le Dialogue Essentiel commence avec le dialogue avec l’ange qui conduit au dialogue avec le Christ
Comme il est évident, pour moi qui ai vécu auprès de Gitta Mallasz, que le Dialogue Essentiel commence avec le dialogue avec l’ange qui conduit au dialogue avec le Christ qui à son tour nous ouvre le dialogue avec Dieu, son Père. Et ce n’est pas un hasard si l’espèce humaine se réveille soudain à ces trois Dialogues Essentiels, tant il faut du Dialogue Essentiel vrai en face de la profusion des dialogues superficiels que notre modernité produit chaque jour. Il va bien falloir que nous préservions le « parler pour dire quelque chose » en face de tout ce « parler pour ne rien dire » ! Il y va de la survie de la parole, cet attribut majeur de l’espèce humaine qui risque de devenir seulement ce qui fait du bruit au lieu d’être ce qui fait du sens.
Nous entrons dans le règne du parler pour ne rien dire
En 1945, Gitta ne pouvait prévoir ni la modernité d’aujourd’hui ni l’actualité des Dialogues Essentiels qui vont devenir un enjeu de plus en plus vital dans le futur. Les années 2000 ont produit une invasion d’appareils informatiques en tout genre : iPhone, iPad, ordinateurs, etc. Et nous voilà encerclés d’images, d’informations, de messages incessants, et tout cela seulement pour savoir où l’on est et ce que l’on fait ! Nous entrons dans le règne du parler pour ne rien dire, celui des informations permanentes, et nous voilà saoulés d’images et de bruit ! L’homme ne le sait pas encore, mais demain, son intelligence et sa mémoire seront reléguées dans tous ses appareils. Que deviendra cet humain dont l’activité cérébrale va considérablement se réduire, s’il ne développe pas d’autres activités psychiques que les machines ne pourront jamais lui prendre ?
En face de l’invasion des images extérieures, il faut répondre par des images intérieures produites par le Dialogue Essentiel
Va-t-il devenir un homme hébété, pris en otage par cette invasion d’images et d’informations extérieures qui accapareront peu à peu toute son existence ? Va-t-il devenir un véritable esclave d’une addiction informatique produisant une vie par procuration dont il n’aura même pas conscience ? Ou bien va-t-il tenter d’être un Homme habité, quand, ayant cédé son intelligence et sa mémoire aux machines, il se consacrera à une nouvelle activité cérébrale : la fonction inspirée ? Allons-nous vraiment comprendre qu’en face de l’invasion des images extérieures, il faut répondre par des images intérieures produites par ces trois Dialogues Essentiels ? Il s’agit assurément d’une guerre sournoise où l’homme joue sa santé mentale contre la folie. Il s’agit aussi d’un monde informatique produisant une fabuleuse opportunité nous propulsant vers une vie intérieure bien plus puissante, ou alors d’un incroyable gâchis nous invitant à la fin de toute vie intérieure. Car en soi, le développement de l’informatique n’est ni le bien ni le mal, mais seulement un inévitable rendez-vous historique.
Serons-nous capables d’opposer à la profusion d’images et de mots extérieurs un gisement d’images et de mots intérieurs
Tout cela, Gitta Mallasz ne pouvait pas le savoir au moment où elle nous enseignait les subtilités de l’expérience du dialogue avec l’ange, tant à cette époque la modernité n’avait pas encore produit l’addiction informatique. Notre bonne santé intellectuelle passera par là dans le futur : serons-nous capables d’opposer à la profusion d’images et de mots extérieurs un gisement d’images et de mots intérieurs que seule la vie spirituelle pourra nous offrir ? L’homme aura de plus en plus besoin d’une vie inspirée pour le protéger de son addiction informatique. Et il aura alors de plus en plus besoin d’une vie spirituelle pour le conduire aux trois Dialogues Essentiels. Voilà bien l’incroyable importance de cette nouvelle manie humaine : apprendre à dialoguer avec son ange, seulement pour conserver la raison !
Le grand combat des temps à venir sera celui de la vie intérieure reprenant tous ses droits sur la vie extérieure
Je sais, un tel discours prête à rire. Face à la modernité clinquante des robots et autres intelligences artificielles, nos petits dialogues essentiels paraissent très ringards ! Certes, aujourd’hui ce sont les « ni dieu ni maître » qui règnent, tous ceux qui manipulent nos addictions, tous ceux qui font les programmes qui peu à peu vont nous asservir, tous ceux qui connaissent déjà nos goûts et nos dégoûts mieux que nous-mêmes pour nous faire plus consommer, tous ceux qui nous mènent par le bout du nez à chaque instant par mille applications géniales qui simplifient tellement la vie.
Alors la foi disparaît, et la vie spirituelle et religieuse devient ridicule.
Alors la foi disparaît, et la vie spirituelle et religieuse devient ridicule. Toutes les images intérieures perdent leur pouvoir d’émerveillement face au déferlement des images extérieures qui font sans cesse le buzz pour nous étourdir. Avec les « ni dieu ni maître », soyons-en sûrs, l’homme augmenté le sera faussement au-dehors par toutes ses machines, ce qui n’aura rien à voir avec l’Homme augmenté au-dedans que seul le Dialogue Essentiel peut produire. C’est ainsi : les « ni dieu ni maître » ont besoin de se croire plus libres sans la foi. Alors ils vont transférer la foi du dedans, la foi en Dieu, dans une foi informatique du dehors qui finira par asservir chacun de nous à la folie. Et le tour sera joué : nous serons tous perdants !
[1]. MONTAUD Bernard & Patricia, Dialoguer avec son ange Une voie spirituelle occidentale, éd. Editas.
Pour lire l’article en entier, Reflets n° 32 pages 37 à 40