La Pâque de Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris a brûlé, détruite partiellement. Que me dit cet incendie au-delà de tous les commentaires lus ou entendus dans les médias ?
Le feu brûle ce qui ne sert plus
Ça y est ! j’ai la clé. Notre-Dame fut un symbole fort de la chrétienté, mais était devenue depuis lors un monument à touristes du monde entier. Peu à peu, elle avait glissé vers le symbole d’une France unie sur des valeurs passées, artistiques, historiques, fédératives. Elle sera restaurée, magnifiquement, n’en doutons pas ! Mais la majeure partie des dons si généreux est d’origine profane préemptant la destination du monument : un magnifique musée, modernisé, pratique, grandiose.
Notre-Dame de pierre est morte, figée dans l’histoire, pour ressusciter en Notre-Dame de lumière, non matérielle, éclairant les cœurs partout dans le monde, dans un corps de gloire renouvelé.
La foi ancienne, adossée à la beauté issue de mains d’homme est finie. Ce temps est révolu. L’admiration artistique ne sert plus le Créateur. Le feu de Notre-Dame m’invite au feu de mes entrailles qui souffrent. Transformer en moi cette foi tiède, dévote, figée en une foi vivante, humble, non spectaculaire, à l’image immatérielle de Marie, protégeant la vie par des actes envers moi-même, les hommes, la terre.
Notre-Dame est morte. Vive Notre-Dame !

Christian Rœsch