Par M-D Mutarelli
Originaire d’Inde, Neelam Makhija a fondé et dirigé au Canada pendant 23 ans une entreprise spécialisée dans l’électronique haute technologie. Aujourd’hui âgé de 71 ans, il passe sa retraite entre le Canada et l’Inde. Une amie canadienne, Cécile Tousignant, coach de vie et professeur de méditation selon des pratiques inspirées par Maître Osho, mystique indien reconnu, l’invite en France pour participer à ses stages de méditation.
En novembre 2014, à la suite d’un signalement auprès du Centre contre les manipulations mentales par le père d’une ancienne élève, les gendarmes font irruption sur le lieu du stage en cours. Ils arrêtent Cécile Tousignant et son ami indien, sous l’accusation de manipulation mentale et d’appartenance à une secte.
Venu en France en touriste, Neelam Makhija ne parle pas français et ne comprend pas pourquoi les autorités françaises s’en prennent à sa culture. En effet, la Miviludes a inscrit sur la liste des mouvements à risque sectaire tous les enseignants spirituels indiens reconnus dans leur pays et dans le monde entier, criminalisant ainsi les pratiques traditionnelles et le patrimoine spirituel et culturel indien.
Après deux mois passés en prison, sans procédure régulière devant un tribunal où il aurait pu s’exprimer, et après avoir payé une caution de 50 000 euros, M. Makhija est interdit de sortie du territoire. Pendant deux ans et demi, il devra rester en France sans procès ni possibilité de se défendre, les multiples demandes de ses avocats pour lui permettre de rentrer au Canada étant rejetées par les juges. L’Indo-Canadien constate : « La présomption d’innocence n’existe pas en France. »
Finalement, au terme de l’enquête, le procureur est contraint, en l’absence de preuves, d’abandonner toutes les accusations de manipulation mentale et de blanchiment d’argent, aucun des participants soi-disant victimes n’ayant déposé plainte. Ils ont pourtant été considérés comme des simples d’esprit manipulés par la seule « présence silencieuse » de l’Indien. L’affaire embarrassante est prestement jugée, Neelam Makhija étant condamné à une amende symbolique pour avoir donné à son amie quelques conseils au téléphone pour l’apaiser.
Dans cette affaire montée de toutes pièces, Neelam Makhidja a perdu des années de vie pour rien, coupé de sa famille et de ses affaires. La Caimades (gendarmerie spécialisée dans l’emprise mentale), conditionnée par la Miviludes avec la complicité du juge d’instruction et de l’expert-psychiatre, a cherché pendant deux ans à étayer un dossier pour justifier les accusations portées : sans résultat.
Source : www.ouvertures.net
Pour lire l’article en entier, Reflets n 31 pages 23