Vive François le nouveau pape !
2013-03-14
Maintenant que le pape est élu, les médias se précipitent pour énumérer ce qu’ils attendent de lui. Sera-t-il réformateur ou conservateur ?
Evidemment les médias, pour la plupart profanes, mettent l’accent sur les dysfonctionnements (financiers entre autres), les comportements déviants au sein de la hiérarchie, les difficultés diplomatiques (Avec la Chine par exemple) rappelant que le pape est un chef d’état.
Il est frappant de constater que nos médias oublient le rôle premier de l’Eglise incarné dans le pape, qui est de faire perdurer le message évangélique, la « bonne nouvelle ».
Pourtant l’enjeu est là. Essayons nous à le distinguer.
Si nous comparons l’Eglise catholique à une armée en mouvement…
Je sais, la comparaison semble inappropriée car une armée est forcement rassemblée pour la guerre, mais au sens figuré, armée signifie un grand nombre, une multitude. Ce qu’est l’Eglise, en mouvement vers le Royaume.
Je souhaite simplement signifier qu’une armée comporte toujours une avant-garde, un corps principal, et une arrière-garde.
- Quelle est l’avant-garde de l’Eglise ?
Ceux qui pratiquent assidument le message évangélique. Ceux qui dialoguent assidument avec l’Esprit-Saint pour décider des actes répondant aux interpellations de leur vie. Ceux qui tentent d’expérimenter les Béatitudes, comme ligne de conduite de leur existence.
Comment qualifier cette avant-garde ?
La pratique intérieure prime sur la pratique rituellique. Si bien que l’intérêt pour les problèmes institutionnels est mineur. Elle n’attend pas de reconnaissance, sa joie provient de ses actes. Son action n’est pas spectaculaire, elle se situe hors des spots médiatiques.
Comme toute avant-garde, elle risque de se couper du corps et de se perdre malgré ses qualités. L’institution a du mal à la reconnaitre. Le pape et l’Eglise auront t-ils le cœur de ne pas laisser se détacher cette partie d’elle-même rejetée souvent en l’assimilant de manière infamante aux sectes?
- Le corps principal
Il est oscillant entre deux énergies contradictoires.
– Les forces matérielles du consumérisme, de la possession alimentées par la mondialisation, la financiarisation de toute activité. Mammon est de plus en plus fort.
– La force de la pratique rituellique. Dont la messe hebdomadaire est la colonne vertébrale tant il est nécessaire de rappeler le gout du dépassement de l’ego pour se rapprocher de Dieu dans la communion.
Cet antagonisme s’accentue, l’athéisme progresse sans combler le manque de sens et d’orientation morale.
« Mangeons et buvons car demain nous mourrons ».
Cette sentence de Saint Paul est de plus en plus d’actualité.
- Et l’arrière garde :
Les retardataires spirituels. Ceux qui perçoivent Dieu comme un chef conquérant, héritage de l’Ancien Testament. (Le Dieu des armées…)
Pourtant Jésus a montré, manifesté que Dieu est amour. Il a mis en route le Nouvel Homme.
Mais non, certains n’ont pas encore entendu et estiment devoir LUTTER contre ce qui obstacle au dehors.
Contre l’Islam, contre l’athéisme, contre les lois non conformes à la morale chrétienne. Contre…pourvu qu’il y ait un ennemi à pourfendre.
Le pape aura bien du mal à leur rappeler le cœur de l’enseignement christique à ce sujet : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent… »
Cette tâche, faire avancer l’ensemble de l’Eglise vers la conscience, vers l’Homme Nouveau , vers le Royaume, est bien plus exaltante que ce que perçoit le monde profane.