L’avenir de la Foi
Qu’est-ce que la foi avant de pouvoir parler de son avenir ?
Qu’est-ce que je peux en dire depuis ma misérable existence teintée d’une poignée de
décennies ?
Mon point de vue est si relatif, si approximatif, si souvent erroné. J’ose cependant dire que :
La foi est une certitude.
La foi est une expérience.
La foi est une espérance.
Quelle certitude ?
La certitude que l’existence humaine – dont la mienne – est un épisode de la vie éternelle.
Un épisode où nous sommes (je suis) acteurs. Juste un petit épisode mais intense par sa brièveté et son enjeu :
Progresser en conscience par nos (mes) actes d’amour selon la qualité qui nous a (m’a) été donnée et ainsi faire progresser la conscience sur terre.
La foi c’est, selon moi, accepter ce scénario.
– Tout est organisé pour que je progresse.
– Tout est organisé pour que je puisse aider.
Quelle expérience ?
Les aléas de la vie sont des épreuves proposées. En les prenant ainsi je vérifie qu’ils ont servi à me faire grandir. Que ce soit l’accident de moto qui m’a fait quitter la vie professionnelle ou le cancer de l’œsophage ou encore celui de la prostate, j’ai vérifié que j’étais accompagné au dehors comme au-dedans, aimé, orienté par des êtres seulement visibles avec les yeux du cœur.
Quelle espérance ?
En vieillissant, je pose la question brûlante qui m’habite : Correspondrai-je à ce qui est attendu de moi ? Est-ce que je fais tout ce que je peux pour atteindre ce but ?
J’espère non pas en ma capacité mais dans mon incapacité, qui sera accueillie avec la miséricorde divine immense.
Bien sûr c’est seulement un point de vue, acquis par des années passées à tenter de devenir meilleur. Il détermine, selon les moments, différentes attitudes en moi et que je constate aussi au dehors.
– Parfois il n’y a que l’instant qui compte. C’est l’attitude quand je suis crispé sur la pratique de retournement intérieur. L’existence, c’est d’instant en instant…jusqu’à la mort. Toutes les questions existentielles semblent inutiles.
– Parfois il n’y a que le but qui compte : Réussir ma vie. Alors l’enjeu guide l’activité de maintenant. Je suis obnubilé par l’accomplissement de ma Tâche.
– Parfois je suis accaparé par ce qui m’empêche de m’accomplir, mon histoire. Mon enfance resurgit avec ses trois misères fondatrices éclairées par la psychanalyse corporelle.
– Parfois je perçois vaguement qu’un passé au-delà de cette existence me pèse sur moi. dessus. Je suis alors en contact avec les lignées karmiques bien connues en orient.
– Parfois je suis tourné vers les êtres invisibles qui m’accompagnent. En premier lieu, l’ange, omniprésent, comme mon double immatériel. Puis le Christ, quand je l’évoque. Et les saints quand je les convoque. Et par-dessus tout, Dieu, qui reste encore si invisible, juste une présence indéfinissable…
Aucune de ces attitudes ne se suffit en elle-même.
Aucune de mes phrases ne rend compte de la Réalité.
Qui suis-je pour me mesurer à l’univers ?
Pourtant, je suis sûr d’en faire partie, d’y avoir ma place.