Florence Chauvin a fondé un accompagnement de bénévoles dans l’association humanitaire « Réflexe Partage », ouvert à tous ceux qui le souhaitent quelle que soit l’association dans laquelle ils aident.
Le bénévolat a une place particulière dans notre société : sans bénévole aucune solidarité ne pourrait exister. Les bénévoles sont animés d’un profond désir d’être utile, d’un véritable élan de générosité envers autrui, d’une envie si belle de partager.
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Le véritable partage est une attitude intérieure à conquérir.. Pour partager, je dois me dire tel que je suis dans l’instant. Alors l’autre se donne à voir, une porte s’ouvre dans la muraille de nos êtres, une sorte d’alchimie se produit, une communion a lieu entre deux êtres, parfois sans aucun mot. Seule l’attitude intérieure change tout, au dehors comme au dedans. Plutôt que des mots, voici un témoignage de mon expérience :
Je suis dans un lieu d’accueil de jour pour SDF. Une jeune femme me bouleverse. Elle rentre les épaules, se fait toute petite dans un coin : l’enfant de son amie fait du bruit, trop de bruit pour un aussi petit lieu dans lequel normalement les enfants ne sont pas acceptés. Alors, elle ne peut pas faire de vague, pour ne surtout pas être exclue et retourner dans le froid de la rue. Ah je me reconnais bien là, ne pas faire de vague, espérant recevoir quelques miettes d’amour ! Je suis comme elle, intérieurement. Et c’est bien normal que je sois ainsi, puisque mon passé se répète inlassablement dans mon présent.
Si je trouve quelques mots d’amour pour la petite fille que j’ai été et qui ne devait surtout pas faire de vague pour ne pas perdre l’amour de sa maman, je peux partager un vrai instant avec cette jeune femme. Et c’est le cas : je m’approche d’elle, lui propose de jouer, lui offre un café, souris à l’enfant. Tout se calme, elle respire, ses épaules s’ouvrent.
Le responsable du lieu d’accueil, qui jusque là fronçait les sourcils, s’en mêle, prenant le petit enfant dans ses bras, lui donnant de quoi dessiner. La paix s’installe. Un autre SDF m’adresse un sourire….. Je n’ai fait que reconnaître ma misère en l’autre, m’aimer ainsi et poser un acte pour la dépasser : n’est-ce pas cela le véritable partage ?
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