Antonio Pagnotta est un photoreporter curieux et courageux. Il est allé rencontrer le seul homme qui vit dans la zone contaminée et interdite autour de Fukushima. Son livre « le dernier homme de Fukushima » (éd. Don Quichotte) est particulièrement interpellant : à son titre il aurait pu rajouter « debout ».
L’objection au nucléaire est essentiellement d’ordre écologique. Or, cet homme, Naoto Matsumura, qui se dresse en retournant vivre dans sa maison, dans la zone interdite, nous dévoile d’autres aspects très inquiétants.
Naoto Matsumura vit dans la zone interdite
Le Japon, tout au moins le lobby industriel dont TEPCO est le noyau, tient à son succès économique. Pour le continuer, malgré l’accident nucléaire, les valeurs traditionnelles sont piétinées. Le respect de la vie sous toutes ses formes, base de la pensée shintoïste, est bafoué. Naoto Matsumura ne l’accepte pas. Il s’est fait un devoir de nourrir, soigner, protéger les animaux qui ont survécu dans la zone interdite.
200 000 humains ont été sacrifiés : ceux qui habitaient cette zone. Ils sont devenus des parias, confinés dans des camps. Ils ont tout perdu, même leur dignité. Leur faute ? Habiter à moins de 20 km de Fukushima. Naoto ne l’accepte pas. Il rêve de faire revivre sa ville, Tomioka.
Impossible. Il n’y a pas de solution humaine à un accident nucléaire majeur. Alors le lobby industriel impose une altération grave à la démocratie. Mensonges, tricheries, menaces, et tromperie sur les problèmes de santé ; emploi de la force, de la police, chantage, tous les moyens sont utilisés pour décourager ceux qui se posent des questions.
Altération de la démocratie, altération des valeurs humaines et spirituelles (même l’empereur a été censuré). C’est le prix du nucléaire pour le confort matériel.
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
REFLETS a interrogé Antonio Pagnotta…
Lire la suite…. Revue Reflets n°8 – rubrique Société – pages 47 à 51