Savez-vous encore jouer
Le jeu de l’oie est un jeu individuel. Nous en faisons un jeu de coopération.
La règle est identique sauf que :
Le joueur, avant de jeter les dés, peut décider de donner ses points au dernier. Seulement au dernier. Et il ne bouge pas.
But :
s’amuser en visitant les hasards de la vie dans l’entraide
Moyen :
se procurer un plateau de jeu de l’oie
Résultat :
ai-je senti le jeu de la vie dans ce jeu de hasard ? Ai-je senti mon influence sur les autres et celle des autres sur moi ?
Témoignage :
La vie comme le jeu de l’oie, par Véronique Jannot
Véronique Jannot, est-ce que la vie comme un jeu vous évoque quelque chose ?
Je crois que c’est un grand jeu avec des règles parfois cruelles. C’est un jeu comme le jeu de l’oie où tu passes par des cases. Il y a des cases punitives où tu dois revenir en arrière. Tu es sujet à l’impermanence. Il faut parfois savoir passer son tour, c’est le lâcher-prise. C’est l’interdépendance parce que c’est parfois le jeu de l’autre qui va te permettre de gagner trois cases parce qu’il a libéré quelque chose ou qu’il a fait une fausse manip qui te permet d’avancer. On vit et on est impermanence. On est un modèle d’impermanence et d’interdépendance personnifié. C’est tout ce qui se passe dans un corps humain avec des milliards de cellules qui n’arrêtent pas de mourir, de renaître avec ce phénomène d’apoptose que je trouve incroyable ; il est tellement intéressant de savoir qu’il faut mourir pour renaître. Il y a des choses qui doivent mourir pour que d’autres naissent. On vit ça depuis toujours et on vit ça dans notre corps en permanence. C’est une leçon d’impermanence et d’interdépendance absolue.
(voir rencontre avec Véronique Jannot Être simplement vivant, revue Reflets pages 64 à 67)
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Pour lire l’article en entier REFLETS n°50 page 36
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Cette publication a un commentaire
Mon ami Olivier m’a transmis quelques lignes de Christian BOBIN à propos du jeu :
« Mon ” travail ” est proche de celui des enfants : regarder, jouer. Et même au cœur du jeu, continuer à regarder ».
AUTOPORTRAIT AU RADIATEUR
« J’ai passé une dizaine d’années à me promener avec les enfants, et cela équivalait à des études théologiques. S’il y avait pour moi une sagesse, ce serait : l’art d’être là pleinement, avec une attention extrême, soutenue. C’est pour cela que les enfants me fascinent, par ce don qu’ils ont d’être pleinement là, dans le pur présent. »
LA LUMIÈRE DU MONDE
« Je pense à Hokusai, le peintre japonais. C’est une merveille de voir ses deux ou trois derniers tableaux. Alors qu’il était dans le grand âge, qu’il était encensé, il a tout remis en jeu avec eux. Il y a notamment cet autoportrait où il s’est représenté sous la forme d’un tigre hilare. On sent en le regardant comme une toute petite enfance qui arrive. Et Matisse, vers la fin de sa vie, qui a découpé du papier coloré et l’a assemblé comme font tous les enfants en maternelle ! C’est réjouissant pour des siècles et des siècles ! C’est un homme vieux, très malade, qui a aussi son œuvre accomplie, et tout à coup il se remet à jouer à la marelle et lance le palet dans le paradis !