Extrait de l’interview réalisé en mai 2010: A lire intégralement dans le N°1 de REFLETS à paraitre au 15 septembre 2011.
J‘étais considéré comme un chercheur qui posait des questions.
(…) Ensuite sont venues toutes sortes de vicissitudes professionnelles tenant à mes blocages, mes faiblesses, mon manque de réalisme. Puis je suis entré, après avoir fait un certain nombre de stages ici ou là, à la Télévision, comme assistant et ensuite comme réalisateur. Et c’est ce qui m’a permis de financer les films que j’ai tournés en Asie. J’avais obtenu l’accord des syndicats, comme j’allais très loin, d’être seul, ce qui me permettait, pour le même prix de revient à la minute d’antenne, de rester six mois, huit mois, neuf mois pour tourner un film. Si on avait envoyé une équipe de cinq avec les billets d’avion, les défraiements et les salaires cela n’aurait pas été possible. Je pouvais ainsi partager la vie des ashrams hindous, des monastères zen, des confréries soufies, des monastères tibétains dans lesquels, pendant une dizaine d’années, j’ai à la fois filmé et séjourné. Je n’avais pas l’impression d’être un cinéaste. J’avais un petit magnétophone, une caméra 16 mm de l’époque.
J’étais considéré comme un chercheur qui posait des questions, qui voulait comprendre.
J’ai eu beaucoup d’entretiens avec divers maîtres et particulièrement avec un hindou qui vivait à l’écart. Il y avait très peu de monde auprès de lui. Il parlait bien anglais. Il a eu beaucoup de patience pour
m’aider à voir clair en moi-même et à dépasser mes illusions, mes faiblesses, mes égoïsmes.
Il s’agit de Swâmi Prâjnânpad
(…)Une des grandes menaces est l’intégrisme, le fondamentalisme.
A peu près tous les sociologues qui observent le monde actuel s’accordent pour dire qu’une des grandes menaces est l’intégrisme, le fondamentalisme, le dogmatisme, le durcissement d’une religion par rapport aux autres. C’est l’opposé du message d’origine.
Ici, à Hauteville, nous accueillons chacun et chacune: nous ne sommes pas spécifiquement bouddhistes, nous ne sommes pas spécifiquement hindous.
Nous avons bâti – ceux qui viennent ici ont travaillé de leurs mains – une petite chapelle bouddhiste d’obédience tibétaine, une chapelle chrétienne, une petite mosquée et une salle d’étude juive. On ne peut pas dire une synagogue parce qu’il faudrait qu’il y ait onze juifs déroulant les rouleaux de la thora. Des prêtres ont célébré et même concélébré, dans notre chapelle.
Le Cheik Bentounès est venu parmi nous avec des frères de sa confrérie soufie.
Donc si vous êtes musulman, bienvenue à Hauteville, si vous êtes athée, laïque bienvenue à Hauteville. Nous avons invité, pour une de nos assemblées générales, qui réunit quelques huit cent personnes sous une grande tente, André Comte-Sponville. Il a un sens aigu de la spiritualité et en même temps il met beaucoup l’accent sur l’athéisme et la laïcité.
Ici ont eu lieu aussi des rencontres entre chrétiens et moines bouddhistes.
Un aspect du centre est de témoigner pour l’ouverture, la tolérance, la connaissance mutuelle.(…)
A lire dans REFLETS N°1 , parution au 15 septembre 2011