Reflets propose une nouvelle rubrique : « destins remarquables » . Son but est de vous faire découvrir la vie de ceux qui ont marqué le XXe siècle par leur engagement lié à leur expérience spirituelle.
Rubrique écrite par Maryline Hubaud.
Jeune hollandaise d’origine juive morte à Auschwitz en 1943, Etty Hillesum a rédigé, durant les trois années qui ont précédé sa déportation, un journal remarquable où elle se révèle être une véritable résistance spirituelle face à l’horreur qu’est le nazisme.
Extraits…
Au début de la seconde guerre mondiale – les armées allemandes ont envahi les Pays-Bas en mai 1940 -jeune fille délurée, insouciante, elle sort mais sent au fond d’elle un mal-être : « Tout au fond de moi il y a une pelote agglutinée… ». C’est pour se faire aider qu’elle ira consulter Julius Spier, un psychothérapeute disciple de Jung. Il devient très vite son ami, son amant et son maître à penser, ou comme elle dira plus tard « l’accoucheur de son âme ». Julius Spier a au départ une très grande influence sur la recherche intérieure d’Etty. Elle couche les effets de cette démarche introspective sur son journal. Elle a vingt-sept ans. « Toute ma vie, j’ai eu ce désir, si seulement quelqu’un me prenait par la main, s’occupait de moi…/… Je serai tellement heureuse de m’abandonner ».
Dès le début de cette recherche avec Julius Spier, elle écrit dans son journal ce qu’elle ressent, comment elle avance dans ce pas à pas d’introspection « Un peu de paix et d’ordre s’installait en moi…/… Tous les matins avant de me mettre au travail une demi-heure pour retourner vers l’intérieur de moi-même, rentrer en moi-même… L’homme est corps et esprit, une heure de paix, ça n’est pas si simple, cela s’apprend ».
Dans une grande sincérité elle livre cette quête, les outils et les moyens qu’elle se donne. Ce qu’elle aime chez Spier, c’est son combat avec lui-même ; il lui ressemble, à la fois très sensuel et très spirituel.
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Et c’est l’alchimie de sa pratique, de sa quête, de ses rencontres, de cette ambition créatrice et de ce dialogue intérieur qui la révèlent dans une profonde spiritualité : « Tu dois prêter l’oreille à ta source intérieure au lieu de te laisser égarer par les propos de ton entourage et par ceux qui prétendent t’influencer…/… tout est à l’intérieur de toi ».
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Confrontée à l’épreuve nazie, Etty découvre Dieu comme une réalité intérieure qui la porte et dont elle se distingue à peine : « La couche la plus profonde et la plus riche en moi où je me recueille, je l’appelle Dieu ». Dans cette couche, elle s’enracine, avec ce Dieu elle converse, l’expérimentant comme source et le prenant pour confident. ” Ma vie est vouée en un dialogue ininterrompu avec toi, Mon Dieu.”
Lire la totalité de l’article… Revue REFLETS n°12 pages 70 à 72