Inauguration du Centre Gitta Mallasz
Samedi 24 juin 2006
Un jour comme tous les autres…
et pourtant tout à fait autre.
Je le pressens : aujourd’hui tu es enjoué, mon Ange.
Rien d’extraordinaire ne se passe… mais tout vibre à un autre rythme.
Je regarde mon petit jardin : les tulipes percent déjà la terre…
Qu’il est joli, mon jardin !
Soudain tu me le fais voir autrement :
c’est Dieu lui-même qui perce la terre…
qui s’efforce vers sa propre lumière.
C‘est Dieu qui s’y enterre et qui ressuscite…
qui Se quitte et Se retrouve dans Son jeu d’amour éternel,
dans le circuit de Ses forces divines.
Aujourd’hui cela se joue devant mes yeux émerveillés…
Ici même, dans mon joli jardin.
Oui, tu es enjoué, mon Ange.
Tu joues même avec les mots que j’écris.
D’un coup… et ils ne sont plus les miens… tu les prends…
Et ils prennent un éclat lumineux.
Puis tu les quittes et ils retombent – ternes.
Tu vas et tu viens… tu joues à cache-cache, tu disparais et tu re-apparais en moi aussi, et je cours après toi, essoufflée.
J’ai oublié de jouer, depuis longtemps, depuis très longtemps.
D’ailleurs, qui parmi nous sait encore jouer ? Bien sûr, les gens jouent sérieusement leur jeu…
Mais sont-ils enjoués ?
Etre enjoué est un état d’âme léger, léger, léger.
Là est ton terrain de jeu, mon Ange !
Et c’est curieusement ma lourdeur terrestre qui attire infailliblement ta légèreté divine. Alors, pourquoi m’inquiéter de ma lourdeur ?
Qu’il soit béni, cet aimant qui t’attire à coup sûr ! Qu’il soit béni !
Inédit de Gitta Mallasz – Journal du 13 mars 1992