Bernard Montaud est l’auteur de plus d’une quinzaine d’ouvrages témoignant de son expérience intérieure. En 1983, il crée l’association Artas, un mouvement spirituel pratiquant le dialogue inspiré transmis par Gitta Mallasz dont il a été le compagnon de route. Il n’a de cesse de perpétuer l’enseignement qu’il a reçu auprès d’elle 1. Il y a plus de trente-cinq ans, il fonde la psychanalyse corporelle du passé 2. Il développe actuellement la psychanalyse corporelle du présent et celle du futur pour aider encore mieux tous ceux qui cheminent dans la quête du meilleur d’eux-mêmes. Il est un fervent défenseur de la vie spirituelle et de la foi sous toutes ses formes.
1. Bernard et Patricia Montaud, Dialoguer avec son ange, une voie
spirituelle occidentale, éd. Edit’As.
2. Bernard Montaud, Laisse parler ton corps, éd. Eyrolles.
De l’homme hébété à l’Homme inspiré
C’est notre modernité malade, notre modernité en pleine mutation, qui va créer l’obligatoire apparition de l’Homme inspiré, digne successeur de l’homme-mémoire (celui de la tradition orale préhistorique) et de l’homme-intelligence (celui de la tradition écrite historique). Alors, peut-être l’Humain inspiré sera-t-il le troisième temps de l’évolution de notre espèce, tant il faudra bien que la psyché humaine soit occupée à quelque chose quand les appareils informatiques nous auront privés de la mémoire et de l’intelligence.
Pourquoi continuer à utiliser notre mémoire et notre intelligence alors que très prochainement les performances de l’informatique dans ces deux domaines seront bien plus grandes que toutes nos
capacités humaines ? Quelle activité cérébrale nous restera-t-il si, soudain, ces deux occupations majeures disparaissent de notre cerveau ?
Serons-nous condamnés à devenir des esclaves dociles
Serons-nous condamnés à devenir des esclaves dociles de nos addictions informatiques et de tous nos écrans ? Serons-nous condamnés à vivre par procuration sur nos écrans une réalité virtuelle qui ne tardera pas à terriblement ressembler à la réalité réelle ? Serons-nous toujours conscients que l’histoire racontée sur
nos écrans n’est pas la nôtre, ou serons-nous devenus des spectateurs de notre propre vie ?
Bref, pour que notre espèce conserve un sentiment de sa propre existence, pour que l’homme se sente encore humain au milieu de toutes ses machines de plus en plus performantes, il faudra bien qu’une nouvelle activité apparaisse dans notre cerveau et remplisse peu à peu la place laissée vacante par l’intelligence et la mémoire. Et si cette nouvelle activité cérébrale était justement la fonction inspirée, la capacité de chacun à manifester des inspirations géniales, et pas seulement en matière artistique ?
Une fonction qui se fait uniquement avec des perceptions immédiates
Car voilà une fonction psychique qui, comme par hasard, n’a besoin ni de mémoire ni d’intelligence ! Une fonction qui se fait uniquement avec des perceptions immédiates et sans intelligence, des intuitions de connaissance, des bouffées d’inspiration géniale nous permettant aussi de résoudre un certain nombre de problèmes. Bien évidemment, sous le règne despotique de l’intelligence et de la mémoire, l’intuition était réduite à des expériences mystiques ou artistiques. Mais s’il advenait que désormais elle ne rencontre
plus d’obstacle à son développement, est-on bien sûr qu’elle ne pourrait pas fabuleusement se développer dans nos cerveaux, permettant alors une tout autre façon de se percevoir soi-même, de percevoir les autres et le monde ? Et si l’avenir de l’humain, c’était, l’Homme inspiré, tout simplement ? Tant il semble que le reste– l’intelligence et la mémoire – ait son avenir dans nos appareils informatiques.
Pour lire l’article en entier, REFLETS n ° 34 pages 65 à 70