le Docteur Dominique Eraud passe trois semaines par an en mission humanitaire
Dr Dominique ERAUD
Le docteur Dominique Eraud est présidente de l’association Solidarité Homéopathie. SH, créée en 1994, a pour objectif d’aider les populations les plus pauvres, en France et à l’étranger, à améliorer leur
santé et à se soigner de manière peu onéreuse, à partir de leurs propres ressources, personnelles et environnementales.
Dominique Eraud est aussi membre fondateur des colloques Ecomédecines, fondatrice de la CNMSE(Coordination Nationale Médicale Santé Environnement), de l’association Intelligence Verte.
Elle est créatrice de PUMP’SKIN : des cosmétiques bio à base de Potimarron. www.pumpskin.fr
Depuis environ quinze ans, je passe trois semaines par an en mission humanitaire la plupart du temps sous l’égide d’une ONG. Malheureusement, en cette année 2021, Covid et voyage ne riment pas bien ensemble, et j’étais triste de ne pouvoir renouveler ces missions à l’étranger (Birmanie, Madagascar, Guatemala, etc.) qui apportent tant à ma vie.
Isabelle Rossi, présidente de APMH, me propose alors de venir travailler dans le dispensaire qu’elle a créé à Skoura
Isabelle Rossi, présidente de APMH, me propose alors de venir travailler dans le dispensaire qu’elle a créé à Skoura, au sud du Maroc. Trop contente ! Avec un ordre de mission de l’APMH et une visite au consulat du Maroc, le tour est joué : je peux embarquer. M’Bark vient me chercher à l’aéroport de Marrakech à 15h, j’arrive à Skoura à 21h15, après avoir traversé l’Atlas et ses sommets enneigés. Je découvre une région désertique, riche en cailloux, et l’enchantement de la palmeraie. Sa spécialité : les oliviers, mais aussi les amandiers et les abricotiers ; tous sont en fleurs.
Dès le lendemain matin, notre duo avec Isa commence. Les premiers patients attendent devant la porte à Ikhlass. Nous les interrogeons ensemble et déterminons le remède homéopathique uniciste qui convient à leur cas. Et je propose une séance d’acupuncture. Au bout de deux jours, nous sommes très opérationnelles. Toute la famille est traitée, père, mère, grand parents et enfants, par des médecines écologiques uniquement. Et bien sûr, grâce à l’accompagnement de notre charmant traducteur Mansour, un pâtre marocain, artiste, comédien, joueur de flûte.
Malgré la Covid elle peut partir au Maroc en mission
Cette expérience est originale pour moi. Lors de mes précédentes missions, les patients venaient me consulter dans un “dispensaire “- un grand mot pour décrire une pièce dédiée aux soins. Cette fois, une partie des consultations a lieu dans une pièce, chez Isa. L’autre se fait dans les villages, chez l’habitant ou dans des institutions, pour ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer. Une famille propose sa maison pour recevoir les autres familles du village. Je découvre leur vie de l’intérieur et les différents lieux d’habitation. Une super expérience ! Et toujours, le célèbre salon marocain, parfait pour examiner et faire s’allonger les patients pour les séances d’acupuncture.
On voit toutes les pathologies, en particulier beaucoup de goitres, énormes. Il est vrai qu’il y a un certain nombre de mariages consanguins et que les hommes pratiquent la polygamie.
Nous avons aussi consulté dans deux centres d’handicapés à Ouarzazate.
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Au bout de deux jours nous sommes très opérationnelles
Des amis d’Isa annoncent avoir découvert une carrière d’argile. Un bonus, pour moi qui suis surnommée “madame argile ” ! Pur bonheur ! Nous y allons et en rapportons de nombreux sceaux remplis, qui sont distribués aux patients. Et nous expliquons à ceux qui ont une voiture où ils peuvent la trouver.
Nous avons consulté tous les jours, reçu des centaines de patients, toujours avec le sourire et la joie de partager nos savoir-faire avec ce peuple de Marocains, pauvres mais pas malheureux.
Seul médecin à assurer la mission, c’est un bonheur de s’intégrer au quotidien dans cette population très démunie et très touchante. J’ai beaucoup appris sur leur quotidien, beaucoup apprécié leur vision de la famille et leur respect à l’égard des personnes âgées. Ils sont très reconnaissants et se trouvent, pour certains, dans des conditions psychologiques bien difficiles.
J’avais dans mes bagages la revue Reflets que je voulais offrir à Isa
J’avais dans mes bagages la revue Reflets que je voulais offrir à Isa. Et là encore, la magie a opéré. J’apprends que Reflets a déjà plusieurs fois interviewé le père Duigou qui officie à Ouarzazate et Isa avait prévu de m’emmener à la messe dans cette charmante église.
Ah oui ! je suis prête à revivre une si belle expérience dans le Haut-Atlas !
Je vous laisse avec Isa qui va vous parler du quotidien de son association là-bas, quand il n’y a pas de médecin français en « mission ». Elle m’impressionne par sa connaissance de l’homéopathie, sa générosité, sa vitalité et sa positivité. Nous avons formé un magnifique duo !
L’Homéopathie à Skoura, palmeraie du grand sud marocain.
par Isabelle Rossi
Présentation de la Palmeraie
La palmeraie de Skoura est située à l’est de Ouarzazate, entre le Grand et l’Anti-Atlas : 50 km2, 30 000 habitants, 30 douars (villages), 30 écoles, 30 mosquées, mais un seul centre de santé avec trois infirmiers et trois sages-femmes en titre. Un médecin y vient de l’hôpital de Ouarzazate trois fois par semaine. Vous l’aurez compris, pas vraiment d’accès aux soins pour ceux qui n’en ont pas les moyens ! Leur chance, ils n’ont jamais été intoxiqués par les produits chimiques, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leur agriculture. Ils pratiquent d’ailleurs la permaculture sans le savoir.
Des formations d’homéopathie familiale et d’agro-homéopathie
En 2012, à l’initiative d’Homéopathes Sans Frontières (HSF), nous commençons des formations d’homéopathie familiale auprès des matrones (sages-femmes traditionnelles), puis en 2013 des formations d’agro-homéopathie auprès des agriculteurs de la palmeraie. Malheureusement en 2015, HSF a recentré ses formations auprès des seuls soignants (médecins, pharmaciens…). À la demande des apprenants, l’association Promotion de la médecine homéopathique (APMH) prend alors le relais.
Comment enseigner l’homéopathie à des personnes le plus souvent analphabètes ?
Comment enseigner l’homéopathie à des personnes le plus souvent analphabètes ? Matrones ou agriculteurs-éleveurs, la plupart sont analphabètes, peu parlent français. Arabes ou berbères, même entre eux, il existe souvent un problème de communication. En effet, rien qu’au Maroc, il existe quatre ou cinq dialectes berbères différents ! Nous avons donc, dans un premier temps, mis au point des pictogrammes que l’on dessine sur les tubes. China Rubra est représenté par l’oued, la rivière : quoi de plus parlant pour la perte des liquides vitaux ? Dulcamara par un parapluie, suite d’humidité ; Arnica par un marteau suite de traumatisme ; Aconit par un thermomètre. Vous l’aurez compris, quand ils connaissent le pictogramme, la plupart du temps ils ont déjà l’esprit du remède ! C’est à un vétérinaire homéopathe, Didier Notre Dame, que l’on doit les fiches comme celle d’Aconit. Elles résument en image, les principales caractéristiques du remède. On y associe bien sûr des mots-clefs… Ces fiches sont intégrées à notre jeu homéo-poursuite. La fiche « bonus » aide à trouver les réponses au jeu qui permet ainsi d’intégrer encore plus facilement la matière médicale, sans laquelle on ne peut prétendre utiliser l’homéopathie à bon escient. Il est toujours en vente sur notre site. (https://www.apmh.asso.fr/breves/view/122 )
PS : si vous avez du matériel médical à donner (fauteuil, matelas et coussin anti-escarre, cannes,…), signalez-le nous.
Nous nous chargerons de les faire venir jusqu’à Skoura.
Vous pouvez aussi parrainer la formation d’une matrone à Skoura.
Cette publication a un commentaire
Article très intéressant!