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Article inédit

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Compléments Revue Reflets

Article inédit

Compléments Revue Reflets

Article inédit
Equipe de rédaction Reflets

Rencontre avec le pape

    Depuis de nombreuses années nous souhaitons interviewer le pape François. Nous avons constamment constaté qu’une rencontre les yeux dans les yeux créait un lien. Un interview écrit ou même vidéo produit une entrevue éphémère, pas plus. Hélas nous n’avons jamais réussi à avoir un entretien ! Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le pape François est tellement pris et Reflets une si petite revue. Nous nous contenterions donc d’un interview écrit. Nous lui poserions quelques questions. Mais au lieu de chercher des questions, nous nous sommes demandés quelles questions les lecteurs aimeraient-ils lui poser ? Ça change tout ! Quelles sont les cinq questions que vous aimeriez poser au pape François ? Nous lui ferons parvenir vos cinq questions les plus proposées. Nous publierons les réponses si elles ont lieu. De toute façon nous vous tiendrons au courant de la suite. Chers lecteurs, à votre plume et à votre cœur, La rédaction de Reflets Nous vous invitons à formuler vos questions et à nous les envoyer  – par mail : redaction@revue-reflets.org  – Posez vos questions ci-dessous dans les commentaires. – par courrier postal : Reflets – 1 Le Chêne Rond    37460 Villeloin-Coulangé    Avant le 15 février 2024.

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Equipe de rédaction Reflets 13 janvier 2024 Aucun commentaire
Pour une culture de l’harmonie
Lama Lhündroup Lama Lhündroup

Pour une culture de l’harmonie

  Nature, Mindfulness et Écologie Pour une culture de l’harmonie

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Lama Lhündroup Lama Lhündroup 9 avril 2023 Aucun commentaire
Sourire
Paule Maréchal

SOURIRE

Paule Maréchal, poétesse, fondatrice de l’association « Écharpes Blanches » nous a fait parvenir ce poème en retour de la lecture du dossier du N°47 « Sourire, un état d’esprit ». Il mérite d’être partagé.   Sourire, Lumière du monde. Ton pied est la souffrance, Ton corps la compassion. Si léger, Et pourtant héroïque, Chaque sourire vainqueur Est un alléluia. Accueil de toutes les misères, Joyau émergeant de sa gangue, Il est le sceau De la victoire sur soi. Route royale vers la grandeur ! Le visage fleuri d’un sourire Devient soleil éclatant Qui ouvre la route A tous les possibles. Que chaque petitesse Soit prétexte à sourire. C’est la marque du cœur vivant, Signature du monde délivré.  

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Paule Maréchal 9 avril 2023 Aucun commentaire
BD Roger McGowen
Roger McGowen

BD Roger McGowen

Roger McGowen, en prison depuis 1987 au Texas, pour un crime qu’il n’a pas commis. Il ne cesse de gagner en liberté intérieure. Il aide les autres prisonniers à passer de la haine à la paix entre eux et envers les gardiens. Grâce aux comités de soutien dont RRSB https://www.rogermcgowen-rrsb.org/ , l’aide financière sert aux frais d’avocat et à l’aide aux prisonniers les plus démunis.   Dessins : Nelly Chobaz, dessinatrice de Reflets

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Roger McGowen 3 juin 2022 2 commentaires
Marc Vella
Marc Vella

Honorer la vie

Honorer la vie, c’est être pleinement présent dans le ici et maintenant. Il ne faut surtout pas oublier le silence entre les lignes de ce ici et maintenant afin d’en savourer toute la saveur. Ce qui permet d’être dans cette pleine présence, c’est l’envie.   L’envie est la clé du vivre. La musique du mot le dit. L’envie met en vie. L’envie est à la fois carburant et feu. Elle est donc comme un soleil et ce soleil, il brille au fond de toi. L’envie, c’est ton soleil intime… Si ton envie s’essouffle et s’éteint, la nuit, le froid peu à peu t’envahissent, et inévitablement, la vie finit par s’en aller. Entends-le : La vie suit l’envie comme l’ombre suit le corps. Nous naissons parce que l’envie de naître est là. C’est elle qui pousse le bébé vers le portail sacré de la maman qui ne peut que s’ouvrir à cette vie qui vient. C’est avec cette même intensité d’envie que nous devrions aller vers la mort. Là, les portes du royaume d’Hadès ne pourraient résister à un tel élan. Dis-moi, qui pourrait arrêter une âme mue par l’envie irrépressible de se fondre dans Sa lumière ? Impuissant, Hadès verrait alors les âmes passer au-dessus de lui telles des étoiles filantes. Fini le temps où la plupart de celles-ci arrivaient lourdes de peines, chargées de culpabilité et de colère, toutes à juger et à envoyer aux enfers. Cela peut sembler paradoxal, mais pour échapper aux flammes d’Hadès, c’est certain, en nous, il faut allumer le feu de l’envie. Le très populaire Johnny Hallyday le dit : « Il suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste. Il suffira d’une étincelle et d’un mot d’amour pour allumer le feu. Allumer le feu et faire danser les diables et les dieux… » Mais ce feu, quel bois l’alimente ? Quel souffle l’anime ? L’âme en est-elle nourrie ou se pétrifie-t-elle plus encore en matière ? Aujourd’hui, et ce particulièrement dans les pays dits développés, il semblerait que l’envie ne soit plus vraiment là. Ce sont trop souvent lassitude et résignation, démission et sans-goût qui habitent le cœur des gens… Burnout, dépression, stress chronique, suicide, sont légions. Comment se porte alors l’âme de ces personnes quand celle-ci se teinte de tant de misères ? Survit elle au rendez-vous avec l’inéluctable ? Rejoint-elle l’éternité ou pourrit elle lentement accompagnant la lente putréfaction des chairs dans les tombes ? Devient-elle conscience rejoignant la Conscience primordiale ou cendre se mélangeant à la poussière des corps oubliés ? Comment alors remplir de rires et de joie le cœur de celles et ceux qui un jour partiront dans l’au-delà ? Comment leur redonner goût et envie ? Notre société propose moult divertissements pour vaincre la morosité ambiante. Magazines colorés, séries télévisuelles, films grands spectacles, jeux vidéo pour tablette Android et téléphones portables, il semblerait que tout soit là pour nourrir l’envie et pourtant… Malgré tout cela, la plupart des cœurs restent mornes et tristes… Ces images continuelles sont bien souvent vides de sens, elles ne nous amènent pas à rayonner mais plutôt à nous consumer pour devenir des consuméristes compulsifs, poussés par trop de fausses envies et de faux besoins. Là est la maladie de nos contrées : le consumérisme, assurément c’est un suicide, un véritable suicide spirituel. Honorer la vie, c’est être dans l’instant présent Au sein des 1Ehpad accueillant les personnes en fin de vie, malgré murs et sols aseptisés, malgré l’assistance médicale sophistiquée, malgré la télévision aux 200 chaines, jeux de cartes et animations, il manque l’essentiel : l’entourage des proches, la tendresse, la reconnaissance, l’empathie… En un mot, il manque l’amour. Au bout d’un moment, la plupart de ces personnes en fin de vie ne lisent pas les belles revues et ne regardent plus les programmes du petit écran. Elles ont fini par comprendre que tout cela n’était que leurres et apparences – entendre appâts rances. Si cet article vous plait, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. La crise sanitaire a aggravé ce manque. En réalité, celle-ci n’a fait que révéler toute l’ignominie d’un système qui joue avec sa population comme un chat joue avec une souris. Ce qui se passe en ce moment renforce en moi ce sentiment de mensonge organisé pour servir non pas l’humain mais quelques lobbies et leurs pouvoirs. Casser l’envie, voilà le mot d’ordre des gouvernants en place. Sans aucun doute là-dessus, la fin de vie de nos ainés doit être terrible en ce moment, quand des temps d’étreintes et de partages avec amis et enfants, en un mot avec ses proches n’est plus possible. Cela doit être un véritable enfer. Hadès se frotte les mains ! Ses forges chauffent à blanc. Hanté par des millions d’âmes perdues et désespérées, se jaugeant sans cesse les unes les autres, voilà que son royaume s’agrandit. Au moment où j’écris cet article sur la fin de vie, mon épouse m’apporte le courrier du jour. Je lis la lettre de mon ami François. Son témoignage est bouleversant, c’est tellement en lien avec ce que je suis en train d’écrire, je ne peux pas faire autrement que de vous le partager. Synchronicité ? Coïncidence ? 2Il y a des hasards qui sont des rendez-vous. « Marc, puis-je te confesser un délit ? J’ai donné rendez-vous à ma grand-mère (99 ans) dans le parc de sa maison de retraite alors que toutes les visites sont interdites. J’étais prêt à faire le mur, mais je crois qu’avec toute la bonne volonté du monde, les 5 mètres imposants de celui-ci m’auraient été difficiles à franchir. Heureusement pour ma grand-mère et moi, le portail automatique du parking était depuis quelques jours visiblement en panne, donc toujours ouvert. Je me suis engouffré, profitant de l’occasion pour retrouver ma grand-mère dans le parc, assise à l’extrémité d’un banc. Il y a

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Marc Vella 20 mars 2021 Un commentaire
Jean Yves Leloup
Jean-Yves Leloup

C’est cela le vaccin : accepter d’être mortel pour ne plus avoir peur de mourir.

  Dominicain, puis prêtre orthodoxe, Jean-Yves Leloup est écrivain, théologien et philosophe. Il est le fondateur de l’Institut pour la rencontre et l’étude des civilisations et du Collège International des thérapeutes.   La part du féminin est très importante dans votre enseignement. Pourquoi ? À l’origine j’avais pas mal de difficultés avec cette part, à travers la relation avec ma mère et d’autres femmes de mon entourage. Le féminin, c’est l’autre moitié. Il n’y a pas de masculin sans féminin, comme il n’y a pas de nuit sans jour. L’important, ce sont les noces, l’intégration de ce masculin et de ce féminin. C’est aussi un enseignement de Graf Durkheim. On ne peut pas avoir accès à la dimension spirituelle si on n’est pas réconcilié avec son féminin, sa dimension contemplative. Le féminin, ce n’est pas simplement le sexe féminin, la femme opposée à l’homme, c’est cette dimension féminine sans laquelle on n’a pas accès à la plénitude du réel. La dimension masculine est plus analytique, plus rationnelle. La dimension féminine, plus intuitive, plus silencieuse, plus charnelle, plus terrestre. D’où l’importance d’être en paix avec son féminin comme avec son masculin. Dans l’Évangile de Thomas, il est dit à propos de Marie-Madeleine qu’elle doit aussi intégrer sa dimension masculine. Son langage était celui de l’émotion, des larmes, le langage des cheveux fins ; elle avait à découvrir qu’elle était aussi capable de parole, d’enseignement. Qu’on soit de sexe masculin ou de sexe féminin, on a tous à épouser notre autre moitié pour devenir un être humain entier. Etre en paix signifie être entier. Donc, si une dimension de nous-mêmes est oubliée ou refoulée, il n’y a pas de paix possible. Mais ces noces du masculin et du féminin ne sont pas toujours évidentes. Ce sont les deux hémisphères de notre cerveau, c’est là que ça commence. Cette réconciliation passe-t-elle aussi nécessairement par la réconciliation à l’extérieur, par le couple ? Je crois que c’est la voie naturelle ; notre féminin est extériorisé dans la présence de la femme. Il y a attirance mutuelle, attraction ou répulsion, ce n’est pas toujours simple. Quand l’homme a réintégré son féminin, ou la femme, son masculin, ce ne sont plus deux moitiés qui se rencontrent, mais deux êtres entiers, deux humanités qui s’inclinent l’une devant l’autre. Il n’y a pas de pouvoir de l’un sur l’autre. Sans intégration de notre dimension oubliée, cette relation de personne entière à personne entière est impossible. On est ensemble non pour se mettre la corde au cou, mais pour couronner l’autre. C’est la tradition orthodoxe du sacrement de l’alliance, aussi appelé le mariage. C’est un beau symbole de se dire qu’être ensemble, c’est se conduire l’un l’autre vers notre plénitude, notre couronnement. Chacun doit porter ses propres fruits, devenir lui-même. La couronne de l’un n’est pas la couronne de l’autre. Il s’agit d’aimer la liberté de l’autre, car sans liberté, il n’y a pas d’amour non plus. Cela se vit dans le concret, parce que vivre quotidiennement avec quelqu’un, c’est le grand exercice. On ne prend pas l’autre comme son autre moitié, quelqu’un de complémentaire, – ce qui est déjà infiniment précieux -, mais on l’aime vraiment comme un autre, à la fois tout autre et tout nôtre. Comme dans notre relation avec l’Absolu, c’est le Tout Autre et en même temps, le Tout Nôtre. C’est transcendant et immanent. L’autre est en moi et je suis dans l’autre. C’est l’interrelation, l’interconnexion qu’on découvre au cœur même de nos atomes. Pour avoir connu la vie monastique et la vie en couple, aucune d’elles n’est simple. L’important, c’est l’amour. Vivre dans la solitude avec le cœur sec, la peur et le mépris de l’autre ne nous conduira pas au paradis. Si cet article vous plait, pensez à faire un don. Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité. Vous avez un bouton « don » sur le côté. Merci de votre participation quel que soit le montant. Pour revenir au corps, quel est le rôle du Collège international des thérapeutes ? Quelle est cette approche de la maladie ? L’approche de la maladie selon le Collège des thérapeutes, c’est prendre soin de l’être dans son entièreté, d’abord physique : de notre nourriture, de nos maladies et de tous les éléments de la nature qui peuvent aider à nous soigner, à nous guérir. Toutes les dimensions sont à prendre en considération : le rythme, le jeûne, les vêtements, comment on enveloppe le corps. À côté, il y a ce qui anime le corps, l’anima, l’âme, la psyché, les sentiments, les émotions, les désirs qui nous habitent. Il y a aussi un soin éthique : quel est notre désir, vers quoi nous sommes orientés ? Il s’agit aussi d’écouter la dimension des rêves. Surtout, la spécificité des thérapeutes, c’est de prendre soin de la dimension spirituelle de l’être humain, pas simplement des symptômes, des douleurs. On essaie de réveiller ce qui va bien en chacun de nous, parce que c’est à partir de cette étincelle de lumière, de paix, de santé, de grande santé, au-delà de notre petite santé, que la guérison peut advenir. D’où l’importance de la méditation, à laquelle le thérapeute essaie d’initier la personne accompagnée, pour entrer en contact avec le Soi ou l’être essentiel, le « je suis » qui va bien. Et peut-être alors arriver à la guérison. C’est important au niveau psychologique : le transfert ne se fait pas simplement par projection sur l’autre. Thérapeute ou patient, nous sommes l’un comme l’autre à l’écoute du Troisième, de Celui qui nous fait exister. Comme le disait Françoise Dolto : « Je vous prête mes oreilles afin que vous puissiez mieux vous entendre. » C’est une belle définition du thérapeute. Ecouter sans angoisse l’angoisse de l’autre. Permettre à l’autre d’écouter sa propre parole et au cœur de cette parole, peut-être le logos, la formation créatrice, la grande parole du Vivant qui parle autant dans le cœur du patient que dans celui du thérapeute. On redouble notre écoute à l’égard de l’être essentiel, de l’être qui va bien

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Jean-Yves Leloup 6 mars 2021 2 commentaires
Annick de Souzenelle
Christian ROESCH

Annick de Souzenelle : les prémices d’un grand retournement

Psychothérapeute jungienne, Annick de Souzenelle a consacré sa vie à l’étude, la traduction et la méditation des textes bibliques. Dans son dernière ouvrage « Le Grand Retournement » (éditions le Relié), consacré au chapitre V de la Genèse, l’auteur nous fait cheminer aux côtés des Patriarches, depuis Caïn et Abel à Noé,  à travers l’histoire de l’humanité ; jusqu’au 7ème mois de cette gestation symbolique de l’être humain qui nous invite à un changement radical de dimension intérieure.  Qui sont ces ancêtres que vous avez en quelque sorte « rencontrés » ? Je me trouvais à Safed, patrie des kabbalistes, lorsque j’ai fait le songe rappelé en introduction du Grand Retournement (NDLR : « Tu ne quitteras pas ce pays sans avoir rencontré ton grand-père », disait ce songe). Les kabbalistes sont presque tous enterrés dans ce petit cimetière que j’ai parcouru religieusement le lendemain matin me demandant si c’était charnellement que je descendais de l’un d’eux. Je ne me connais pas d’ascendance juive, mais cela ne constitue pas une preuve. Il semble que le langage du rêve rende plutôt compte d’une autre dimension : « Dieu nous parle par songe », est-il dit à Job. Et je crois que mon ancêtre relevait d’une famille spirituelle ; de cette qualité de famille aussi le rêve m’apportait la connaissance, ce qui a été une force parce que, dans le monde, j’étais très seule. Tout cela veut dire, sur le plan anthropologique, que tout être humain a deux origines, l’une que je qualifie d’animale car elle relève de la création du cinquième jour de la Genèse, et l’autre d’origine divine, celle-ci plus connue mais non encore vécue – sauf par les grands saints de toutes les traditions – qui relève de la création du sixième jour de  la Genèse et qui fait de nous des Adam. Pouvez-vous préciser ce regard nouveau porté sur l’anthropologie ? Il m’est très difficile dans un échange comme le nôtre qui se veut simple, de résumer ce que j’ai écrit dans  Alliance de Feu, édité chez Albin Michel en deux tomes de 700 pages environ chacun. Pour dire l’essentiel des choses, je comparerais la création divine à un grand expir divin, Dieu se vidant de lui-même d’une richesse au bout de laquelle l’un des vivants créés, l’Adam, accepte de se charger de l’inspir. Appelé « Adam » – ce qui veut dire « de sang divin » – cet animal qui a accepté la lourde tâche d’assurer l’inspir divin, cet animal devenu humano-divin est l’Homme, qui est alors créé une deuxième fois, mais alors en qualité d’« image de Dieu », et, comme telle, « mâle et femelle ». L’Adam se révèle être maintenant le féminin de Dieu et être appelé à faire œuvre mâle en son propre féminin qu’est le reste du vide divin dont il s’est chargé.  C’est ici que se précisent les données anthropologiques du Livre de la Genèse. Je résume : l’Adam, dernier des vivants dont Dieu se vide comme dans un expir, se charge de l’inspir, soit de reconduire à Dieu la totalité de ce dont Dieu s’est vidé. Créé animal au cinquième jour de la Genèse, il vit alors au sixième jour une création nouvelle qui le fait « image de Dieu », c’est-à-dire recevant en lui-même une semence divine qu’il aura à faire croître – ce qui le fait aussi femelle par rapport à Dieu et mâle par rapport à son propre féminin fait de toute la création dont il s’est chargé pour la reconduire à Dieu.  Notre humanité toute entière est saisie par un bras puissant  Nous, aujourd’hui, nous ne connaissons encore que l’homme animal, dont très peu d’êtres se vivent « image de Dieu », même si leur mental le sait. Mais la réalité ne se vit pas dans le mental, c’est dans une actualisation expérientielle qu’elle se joue. C’est pourquoi il m’est très difficile de vous parler de ce qui n’est pas vécu, de ce qui n’est pas objet d’expérience. Et les mots ont été employés dans de telles confusions qu’il est difficile de les arracher au sens qui leur a été donné pour les remettre dans leur vraie lumière. Pouvez-vous donner quelques exemples de cette confusion ? Le plus lourd est le nom de « Ishah » vulgairement donné à la femme par rapport à l’homme animal que nous sommes. Or Ishah est le féminin intérieur de l’Adam qui, lui, est homme et femme. Ce féminin intérieur est redécouvert aujourd’hui sous le nom d’inconscient. Lorsqu’Ishah se retrouve seule devant le serpent  – Satan, qui vient vérifier si l’Adam est devenu capable de commencer le chemin ou s’il doit retourner en arrière -, ce n’est pas la femme appelée Ève à la suite de ce drame qui se présente mais Ishah, soit un Adam confondu avec son inconscient, totalement inattentif à l’information reçue de son Dieu. Aussi mute-t-il en régression – jamais Dieu ne condamne à mort ! Et lorsqu’il s’adresse à l’Adam, ce n’est pas pour le condamner mais pour lui montrer les conséquences inévitables de son erreur, eu égard aux lois du créé. Et cela jusqu’à ce qu’il se retourne. Ce retournement proposé est aussi le terme de l’errance et de l’esclavage dans lequel l’Adam s’est vu reconduit. Ce verbe Tashoub (prononcer Tashouv) « Retourne-toi ! »  est une instante prière de Dieu faite à l’Adam pour qu’un jour il se retourne vers son Ishah et reprenne le chemin ontologique (Gen 3,19). Voici deux exemples de mots, Ishah et Tashoub, qui ont été compris dans un sens complètement faux. Et il y en a beaucoup d’autres. Je me permets alors d’ajouter que sans doute beaucoup plus d’êtres humains que nous le pensons ont fait dans leur personne ce grand retournement et construit le levain d’une pâte qui s’apprête aujourd’hui à lever ; et peut-être aussi notre Dieu aime-t-il l’humanité, son épouse, d’un tel amour qu’il l’arrête avant qu’elle ne saisisse le fruit de l’Arbre de Vie, car aujourd’hui, à n’en pas douter, cette grande Teshoubah, ce « grand retournement » se profile. Notre humanité tout entière est saisie par un bras puissant (cavod en hébreu !) Œuvre humaine de la lente formation d’un levain pour l’humanité Œuvre humaine de la lente formation d’un

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Christian ROESCH 17 décembre 2020 5 commentaires
Emile Sellier-Mesnard

Entre battements et silence

      L’instant est suspendu. Imaginez le jazzman assis, haut perché sur son tabouret. En un geste, la mélodie surgit hors de sa trompette, éclabousse l’audience d’arcades harmoniques jusqu’à former une cathédrale sonore. Puis, après une ultime saillie, il repose l’instrument sur ses cuisses. La foule se lève alors pour l’applaudir. Il attend, le calme revient, et annonce : « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer le silence. » Ainsi parla Miles Davis. Si les notes ne font qu’encadrer le silence, celui-ci prend place comme élément central Dans cette sentence aux accents proverbiaux, se trouve une évidence effleurant la spiritualité et digne d’un méditant. Si les notes ne font qu’encadrer le silence, celui-ci prend place comme élément central, au cœur de la musique. L’absence, le creux, sont révélés par le rythme, qui en s’évanouissant dévoile la présence de l’autre. Ainsi, le rythme n’existe que dans l’alternance, fait d’entre-deux, aussi nécessaires qu’impermanents, aussi insaisissables qu’indissociables, et donc en perpétuelle opposition. En Occident, Héraclite fut certainement le premier à relever la profondeur abyssale d’une telle vérité. Aujourd’hui, le rythme si rapide qui m’entraîne, l’accélération incessante du monde tourbillonnant qui me fait défaillir, ces coups frappés avec force jusqu’à mon dernier souffle par la froideur de notre modernité, et que Hartmut Rosa¹ décrit avec tant de justesse, sont bien les pires des illusions : ils sont aliénations. Ils nous contraignent à oublier que derrière l’écran fumeux des jours et des nuits qui s’enchaînent, par delà notre mort à venir, résonne un silence sans nom. Innommé qui n’est pas vide et dont le langage ne peut guère rendre honneur à l’ineffable essence. Car entre les coups, ou devrai-je dire par les coups, réside l’essentiel. Est-ce là Dieu ? Le Logos du grec susmentionné ? Ou toute autre métaphore de l’Incréé ? Quand je me tais, il me parle. Je frissonne à ses mots, apercevant mon égarement Que l’on daigne ou non l’écouter, ce silence n’est pas une abstraction. Quand je me tais, il me parle. Je frissonne à ses mots, apercevant mon égarement. Aveugle, j’ai pris la cadence pour une loi, alors que celle-ci se module. J’ai cru que les fracas composaient l’entièreté du réel, oubliant là sa nécessaire fugacité. Ce que balbutie le silence, n’est rien d’autre que l’écho retrouvé de mon propre esprit. Laisser s’exprimer le silence, nous permet de renouer avec le torrent des images et des impressions qui affluent en nous. En fin de compte, c’est réintroduire le rythme dans le temps En fin de compte, c’est réintroduire le rythme dans le temps, ne pas le percevoir comme un élément haché, saucissonné par la mesure, ou composé d’une multitude de parcelles distinctes, mais saisir à nouveau son étoffe : l’écoulement dans la durée. Ce n’est pas un même motif qui se rejoue constamment, isolément, il y a au contraire l’empilement en nous d’une multiplicité indistincte qui ne cesse de s’engranger. Pour Bergson², se décoller du rythme, considéré en tant que martellement d’une quantité se répétant sans trace, m’oblige à un retour sur et en moi-même. C’est un effort d’intuition, par lequel je m’extrais du déluge extérieur et des conditionnements divers pour caresser le temps vécu, pour ressentir enfin ce qui s’agite sous l’écorce de mon moi, puis agir toujours plus librement en écoutant ces voix si intimes qui me murmurent depuis là. L’accueil devint recueillement, telle est la voie du détachement Pour certains, parmi les plus sages, accueillir ce chatoiement du moi marque la première étape d’un long chemin qui consiste à s’en défaire. L’accueil devint recueillement, telle est la voie du détachement où l’homme renonce à lui-même pour se joindre à l’Éternel. Le rythme ne me concerne plus. Le moi s’érige dès lors en obstacle, l’accueil bute contre l’écueil de l’ego. Souci du moi qui entrave ma relation à l’infini. Je dois me rendre tout à fait libre, si je veux recevoir le Tout, posséder un cœur sans la moindre attache. Maître Eckhart³, dans son sermon sur le Fils, annonçait que « seul est pur le cœur qui a réduit à néant le tout créé ». Quand le cœur atteint le vide parfait, les battements cessent. Toutefois, cela ne ressemble pas à la fin, ni à la mort, mais à une résurrection. Le silence serait-il alors le chant du phénix ou d’une trompette qui s’oublie ? L’instant est vérité. ——————————————————— 1 Rosa, Hartmut. (2010). Accélération et aliénation. Éditions La découverte. 2 Bergson, Henri. (1889). Essai sur les données immédiates de la conscience. PUF, . 3 Maître Eckhart. (XIVe siècle). Traités et sermons. Éditions Gallimard.

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Emile Sellier-Mesnard 4 décembre 2020 Un commentaire
Police et racisme
Anita

Police et racisme

                                                                    Par Christian Roesch Quel est le point commun entre les affaires George Floyd et Adama Traoré ? Le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le Minnesota aux États-Unis, une personne est assassinée par les policiers qui l’ont interpellée. L’un d’eux l’étrangle avec son genou lors d’un plaquage ventral. Grâce aux caméras de vidéosurveillance, et surtout aux deux films réalisés par des passants choqués par le comportement des policiers, nous connaissons le déroulement des faits. Les quatre policiers étaient également équipés de caméras d’intervention, mais les images n’ont pas été diffusées. Dès le lendemain, des manifestations contre le racisme au sein de la police éclatent à Minneapolis, puis dans de nombreuses villes, dont Washington devant le Capitole. Les réactions violentes des forces de l’ordre provoquent des échauffourées, parfois des émeutes, accompagnées d’incendies, de pillages, de destructions. Le président des USA est exfiltré vers le bunker sous-terrain… « I can’t breathe » (Je ne peux pas respirer) est le message le plus repris sur les pancartes brandies. Tout un symbole ! Le mouvement Black Lives Matter (La vie des Noirs compte) né en 2003 pour des faits identiques est fortement présent, mais dans les cortèges se côtoient indistinctement Noirs et Blancs, écœurés par l’attitude de la police. Dans de nombreuses villes du monde, des manifestations protestataires sont organisées. En France, elles reprennent le thème du racisme policier, en particulier sous l’égide de la sœur d’Adama Traoré. Ce dernier est décédé à la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise) en juillet 2016, suite à une course-poursuite avec les gendarmes conduisant à son arrestation. Adama s’était enfui puis fait rattraper. Les circonstances de sa mort et le rôle du plaquage ventral laissaient beaucoup d’incertitudes. Assa Traoré, sa sœur, était à l’origine des demandes d’explication sur son décès, estimant qu’il s’agissait d’une bavure policière. Soutenue par un collectif, elle crée le comité Vérité et Justice pour Adama. De fil en aiguille, elle devient une leader dans la lutte contre le racisme policier. Le 2 juin 2020, le comité organise un rassemblement devant le tribunal judiciaire de Paris en réaction à l’expertise médicale qui, trois jours plus tôt, écartait la responsabilité des gendarmes. La manifestation se confond avec les protestations consécutives à la mort de George Floyd. Elle rassemble entre 20 et 50 000 personnes. D’autres manifestations dans les grandes villes ont lieu dans les jours qui suivent. Peut-on en conclure que la police (ou la gendarmerie) est raciste en France ? La police, comme les autres institutions, reflète la société. Elle est à l’image de la population comme la représentation parlementaire. La violence policière est le reflet de la violence de notre société. Celle-ci dépense davantage pour se prémunir contre ce qu’elle considère comme des parias que pour aider à l’intégration. La violence première est de ne pas proposer des conditions de réussite sociale à une partie de sa population : les jeunes déshérités, les migrants, les exclus économiques… Ne pas pouvoir travailler convenablement, donc ne pas pouvoir fonder une famille ni accéder à un niveau de vie décent provoquent au-dehors un sentiment d’exclusion et au-dedans la négation de l’ego. Il est insupportable de ne pouvoir réussir au moins « comme tout le monde ». Puisque la réussite légale est  inaccessible, il reste la réussite illégale. La porte est franchie pour tous les commerces de rechange : drogue, vol, prostitution… L’illégalité se passe de la moralité. Essayer de l’empêcher, c’est comme essayer d’empêcher un fleuve d’aller vers le bas. Plus la lutte contre la délinquance augmente ses moyens, plus celle-ci s’organise en conséquence. Plus la violence institutionnelle augmente, plus la violence des gangs augmente. Il y a quelques années, un ministre de l’Intérieur voulait « terroriser les terroristes ». Résultat : c‘est la population qui est la plus terrorisée, avec  certains quartiers devenant des zones de non-droit contrôlées par des bandes organisées. Comment ces bandes se constituent-elles ? Elles s’agglomèrent sur des critères de ressemblance : mêmes problèmes, mais aussi même origine, même culture : être au moins compris par ses semblables. Ne nous leurrons pas : le commerce illégal quel qu’il soit est soumis aux mêmes règles que le commerce légal, c’est-à-dire selon le modèle de notre société : nécessité de croître, d’avoir du personnel corvéable, de thésauriser, d’investir, de rentabiliser, etc. Les moyens sont plus extrêmes ; les fins sont les mêmes ! Le monde légal condamne ces groupes à juste titre, mais au passage se développe l’idée de racisme, quand un groupe social différent n’entre pas dans la norme sociale. Alors si en plus l’illégalité fait concurrence à la légalité, la cause est entendue. D’où provient le fait que nous n’aimons pas ce qui est différent et qui nous paraît violent ? Nous n’aimons pas nos propres zones d’ombre. Nous nous complaisons dans le rôle de victime. Nous refusons de voir le bourreau en nous que nous légitimons inconsciemment en pensant qu’il ne fait que défendre la victime que nous sommes. D’où notre ambiguïté par rapport à la police. Nous sommes victimes et bourreau du mal que nous nous infligeons et que nous exerçons sur les autres. Alors nous n’aimons pas les zones d’ombre chez les autres. Nous aimons les personnes différentes qui ont réussi leur intégration et adopté les valeurs de notre société. Yannick Noah, Omar Sy, Kylian Mbappé font partie des personnages préférés des Français. Y a-t-il une solution au racisme, dans la police ou ailleurs ? On ne peut pas changer le reflet du miroir sans changer le modèle : en nous : en apprenant à connaître nos zones d’ombre et à les aimer ; dans la société : la véritable solution est dans la volonté d’intégration. Elle passe par la possibilité de réussite sociale, en mettant les moyens dans l’éducation, le travail, le logement, les rencontres qui permettent de devenir quelqu’un de respectable à ses propres yeux. La police est le reflet des choix présents et passés. Les choix à venir feront la police de demain.

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Anita 27 septembre 2020 Aucun commentaire

Correction des fausses notes

Conte d’autoroute Par Christian Roesch Mon épouse et moi sommes assis à une table dans le coffee-shop de cette aire d’autoroute. Pas très loin de l’endroit où les clients, après avoir mangé, rapportent leur plateau sale et le glissent dans un meuble prévu à cet effet. Cela soulève un questionnement en moi : ils payent la nourriture, ici de qualité très moyenne, assez chère ; Ils mangent à même leur plateau, sans nappe, avec juste un coup d’éponge rapidement passé sur la table et encore ! Seulement si les clients précédents ont fait des saletés. Je pense : minimum de personnel, maximum de bénéfices pour la société qui gère ce lieu. Mon esprit vagabonde sur cette modalité admise par une espèce de consensus : c’est le consommateur qui paye et qui fait une partie du travail. Ainsi, cela économise à l’entreprise d’embaucher du personnel. Certainement le client accepte pensant qu’il paye moins cher. Comme pour la distribution de carburant. Or, je le dis, sur les aires d’autoroute, rien n’est moins cher, certainement pas le carburant ni aucune prestation. C’est le même principe dans d’autres domaines. Les banques par exemple : c’est nous qui remplissons les bordereaux de chèque, les glissons dans des machines après avoir tapé différents messages, et en fin de compte, nous payons des sommes mensuelles importantes pour avoir notre argent en dépôt dans la banque. Le vagabondage continue : c’est pareil pour les réservations de train, etc. J’en suis là de mes réflexions quand une dame d’un certain âge rapporte son plateau. Elle ne sait pas, ou voit mal, comment le glisser dans le meuble. Elle essaie dans le sens de la longueur du plateau puis dans la largeur. Et l’ayant mal posé, il bascule et tombe, faisant voler en éclats le verre et l’assiette.  Toute penaude, elle cherche à réparer les dégâts sans savoir comment s’y prendre. Elle fait mine de ramasser les morceaux mais sent bien l’inutilité de prendre quelques bouts  d’assiette mêlés aux déchets de nourriture. Finalement une employée, alertée par le bruit, arrive avec un balai et une pelle pour nettoyer les dégâts. Alors mon esprit, déjà bien parti au-delà de la pièce, redouble de considérations générales : comment cette dame qui a payé pour manger, parce qu’elle fait tomber son plateau en débarrassant la table, cherche-t-elle aussi à faire le ménage ? Jusqu’où cela peut-il aller ? Une employée est venue mais j’imagine un col blanc cravaté, l’air sévère, lui tendant le balai et la pelle, qu’aurait-elle fait ? J’aurais tendance à répondre : elle aurait nettoyé. Par quel mécanisme nous soumettons-nous  à « l’autorité » même contre notre gré ? Ne pas rapporter le plateau semble un geste d’incivilité. Mais où commence l’esclavage ? Les dictatures sont toujours habiles à restreindre les libertés millimètre par millimètre et à augmenter les obligations de la même manière. « J’ai fait ce qu’on m’a demandé de faire » disent les bureaucrates qui ont contribué à la Shoa. Dans mon élan, je décide de ne pas rapporter mon plateau  tout en continuant à délirer… Et si un jour les caméras, déjà présentes, me filment et que des sbires m’attendent à la sortie pour m’y obliger ? Et si ce refus est considéré comme un acte délinquant ? (il y a peut-être un panneau quelque part demandant de rapporter son plateau ?) Ça continue à vagabonder : Et si dans un fichier central, j’étais, au bout de deux fois,  persona non grata interdit de coffee-shop ? Au bout de trois fois, interdit de station-service sur autoroute ? Un autre délit équivalent et là, je suis fiché comme mauvais citoyen. Mes activités internet surveillées. Cinq délits, et je passe de la surveillance à la rééducation : programmes subliminaux dans mes écrans. Six, et ma voiture est désactivée au-delà de cinq kilomètres de chez moi. Sept, et l’accès aux transports en commun est restreint, internet réduit au minimum. Huit, et le programme de rééducation active se met en marche. Des ondes visent mon domicile et agissent sur mon cerveau. Neuf, et se rajoutent des neuroleptiques et autres nanoparticules chimiques dans l’eau potable. Dix : programme d’élimination. Les ondes et les produits toxiques dans l’eau me suggèrent impérativement de me suicider. Problème réglé. Proprement. Les acteurs du programme ont fait leur travail, rien que leur travail. Sans haine. Il s’appelle « Correction des fausses notes ». Ce texte a été écrit en mai 2018. Il m’apparaissait alors délirant, inutile, si bien que je l’ai oublié dans un repli de mon ordinateur. Mais récemment, en partie à cause du coronavirus, ont été révélées des méthodes de gouvernance  en Chine qui dépassent de très loin la science-fiction de ce conte. Imaginez 600 millions de caméras de surveillance pour 1,2 milliard d’habitants. Rien n’échappe à la surveillance numérique des mails, des publications, des faits et gestes de chacun. Cracher par terre et le fichage commence. Mais ce n’est rien à côté du fait de tenir des propos défavorables à l’État, d’avoir des attitudes divergentes de la ligne du parti, ou de pratiquer une activité religieuse ou spirituelle. Vous êtes rapidement considéré comme ennemi de l’État et réduit à une résidence surveillée, voire à la disparition du jour au lendemain. Ce pays est en train de réaliser l’exploit de neutraliser la personnalité (ce qui rend chacun différent) qui a mis des milliers d’années pour émerger. Il annihile l’esprit individuel, rendant ainsi caduque toute idée de transcendance. Le pouvoir politique et économique était déjà entre les mains des dirigeants du parti. Par le numérique, il accède au pouvoir suprême que n’avait pas réalisé le marxisme : inculquer la croyance dans le parti comme sauveur unique. Jusqu’où, jusqu’à quand un tel pouvoir totalitaire (sur la totalité de la personne), hégémonique, peut-il aller ?

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Christian ROESCH 8 mai 2020 2 commentaires
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