La voiture autonome est un véhicule automobile apte à circuler sur la voie publique sans recours à un conducteur quels que soient le trafic et les circonstances. Configurée d’ores et déjà sur certains modèles en mode de fonctions combinées d’automatisation, elle devrait s’ordonner en conduite semi-autonome par exemple sur autoroute.
Selon diverses prévisions encore assez peu convergentes, la voiture complètement autonome serait susceptible quant à elle d’arriver sur le marché vers 2025/2030 voire 2035.
La montée en charge du parc automobile autonome :
Le recours à la voiture autonome est appelé à s’étaler en toute vraisemblance sur plusieurs décennies. De multiples paramètres vont nécessairement interférer dans ce déploiement de manières différentes.
Notons brièvement :
- Les multiples contraintes et exigences posées par les technologies novatrices : capteurs, caméras, lasers, carte 3D, signal GPS, mode de communication inter-véhicules avec analyse par « intelligence artificielle ».
- Les impératifs d’infrastructures préalables et indispensables : connexion fiable à 100 % et fiabilité du signal de transmission quelles que soient les circonstances (conditions atmosphériques, zone sans visibilité), nécessité d’un maillage suffisant des installations de capteurs, de fréquences allouées, de réseaux adéquats de télécommunication.
- L’interdépendance et la compatibilité des logiciels et systèmes de communication sur toutes les régions du globe, conjuguées avec une sécurisation optimale en cas de défaillance ou de menace de piratage.
Pour les années à venir, soulignons que s’y juxtaposera l’intervention des pouvoirs politiques et de divers organes, institutionnels ou non, contribuant à peser sur cette montée en charge en vue de garantir une absence totale de danger.
L’impact du facteur humain :
Le facteur le plus probable de cette montée graduelle en charge sera également le facteur humain. L’acquisition de tel ou tel modèle de voiture est le plus souvent associée au désir de la conduire. L’autonomie sera-t-elle plus largement vécue comme une amputation de cet agrément, illustrant un sentiment de dépossession de son véhicule car n’en ayant plus la maîtrise ? Allons-nous vers des achats partagés ? Ou des flottes privées auxquelles on aura recours pour ses déplacements ?
Dans sa forme aboutie d’autonomie intégrale, le seul décisionnaire en cours de conduite sera exclusivement le véhicule et non plus aucun des passagers sauf pour quelques fonctions primaires : démarrage, temps de parcours souhaité, indication de la destination. Dans cette version, sera-t-il préservé sur certains modèles un espace dédié comprenant encore volant, frein, accélérateur uniquement destinés à une utilisation d’urgence ou encore en cas de défaillance du système d’automation ?
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Le remaniement de l’environnement routier.
L’enlèvement des panneaux de signalisation majoritairement devenus inutiles va fortement impacter le paysage routier car les informations utiles de circulation seront directement captées par le système d’automate. Notons que cet enlèvement est incompatible à la survivance de véhicules classiques dépourvus de système de connexion.
Les décennies prochaines vont voir se profiler successivement des strates très différenciées de répartition des véhicules : d’abord une coexistence de véhicules traditionnels de plus en plus automatisés pour ensuite se partager le réseau routier avec l’arrivée ascendante des véhicules autonomes ou quasi autonomes.
Divers prévisionnistes postulent que la généralisation des véhicules autonomes va entrainer une réduction modérée puis accélérée du nombre de véhicules individuels. Le surcoût non négligeable de l’autonomie devrait en effet se traduire par un volume d’acquéreurs plus restreint. Parallèlement, le parc de camions ainsi que celui des taxis VSL et des véhicules de regroupement devraient par contre s’accroitre de façon mesurée.
Globalement, dans un terme plus ou moins prochain, une véritable nouvelle physionomie de nos déplacements pourrait s’opérer par une modification de nos modalités, réduisant l’usage de nos voitures particulières, par exemple en raison de l’achat de services plus usuels via une plateforme de mise à disposition de véhicules, ou du déploiement des transports en commun, ou de la multiplication des moyens de transports de regroupement et de covoiturage grâce à l’instantanéité de la connectique.
La grande gagnante devrait être la fluidité du volume routier, d’abord par la réduction du nombre de véhicules, ensuite par une optimisation de la circulation grâce au respect des vitesses autorisées et surtout grâce à une gestion optimisée des aléas routiers : obstacles, accidents, bouchons, voies de circulation réduites, ralentissements, etc.
La voiture autonome et les problèmes liés à la 5G
La voiture autonome est très largement consommatrice d’ondes puisqu’impérativement connectée en permanence. Elle est dépendante de trois paramètres indissociables : d’abord un réseau à transfert immédiat de quantité de données tel la 5G, ensuite un applicatif Internet de connexions et d’interactions multiples entre tous les moyens de transport et enfin la mise en place d’un standard de communication.
La 5G suscite des craintes sanitaires. Scientifiquement, le caractère néfaste de ces ondes courtes et de faible intensité n’est toujours pas clairement établi. Trop d’intérêts sont en jeu. Des personnes dites « électrosensibles » affirment subir des symptômes réels : anxiété, céphalées, fatigue, tendances dépressives. Divers représentants du corps médical énoncent les influences hautement plausibles portant sur le cancer, le stress cellulaire, les dommages génétiques, les déficits de mémoire ou les désordres neurologiques et enfin les impacts négatifs sur le bien-être.
Il est de fait acquis que les ondes courtes de la 5G vont réclamer une multiplication d’antennes de transmission, générant ipso facto une proximité accentuée et constante.
Au-delà du problème de santé, le développement de ces réseaux pose le problème de la dépendance aux opérateurs mondiaux qui décident de notre avenir sans qu’ait lieu un réel débat démocratique. La voiture n’est qu’un aspect de la connectivité qui nous rend totalement dépendants. Voiture autonome contre humain dépendant ! N’est-ce pas un contresens frappant ?
Cependant pouvons-nous arrêter le cours du progrès qui facilite le quotidien ? À la fin du XIXe siècle, les réfractaires au progrès n’ont pu arrêter le développement de l’automobile à la place du cheval !
Nul doute, ce formidable potentiel de ces nouvelles technologies va générer un réel basculement de type sociétal du concept de notre mobilité au quotidien.
La technologie numérique nous offre un confort supplémentaire auquel nous résisterons difficilement. Est-ce que nous pouvons mesurer le prix à payer ? Perdre notre autonomie, vivre sous contrôle permanent demandera une vie intérieure libre et créatrice pour compenser cette dépendance qui envahira tout notre espace personnel.
par Alain Pamart