Le constat n’est pas nouveau. Nos sociétés occidentales ont un sérieux problème de malêtre existentiel. Un désenchantement massif, la remise en question des idéologies, le chômage, l’avènement d’un matérialisme massif, du moins dans notre Occident, ne sont pas sans laisser de traces sur nos vies, voire sur nos santés. Que devient le sens de notre existence quand ce qui semblait certain ne l’est plus ?
Fin du monde ou fin d’un monde?
L’épidémie de la Covid est un amplicateur de cette interrogation, mais n’en est probablement pas la cause. Se pose alors la question de trouver des pistes de solutions non pas des symptômes, mais des sources de cette déstabilisation. Sont-elles économiques, philosophiques, idéologiques, spirituelles ? Elles sont un peu de tout cela, mais il s’agit peut-être d’un changement radical de notre vision du monde. Serions-nous en train d’abandonner ce matérialisme consumériste des quarante dernières années ?
Et la spiritualité?
Les questions foisonnent et inévitablement, la spiritualité en fait partie. Les repères spirituels ont été, en grande partie, perdus de vue par une majorité des Européens, ceux de l’Ouest notamment. Des éléments qui structuraient nos sociétés, comme la verticalité de l’homme primordial, son côté arbre entre ciel et terre, ont presque disparu. Ce sont pourtant des composantes aussi anciennes que l’humanité. Les rites funéraires ont des dizaines de milliers d’années. Les croyances en un “au-delà” ont toujours fait partie des paysages des sociétés humaines. De la même façon, la spiritualité, sous des infinités de visages, a imprégné l’histoire de l’humanité. Mais, avec l’avènement de la société consumériste (à partir des années 1960), la mort a été peu à peu apparemment occultée. Les anciens, ou personnes dites âgées, porteurs de mémoires, sont de fait exclus des codes sociaux. L’angoisse de la mort, inquiétude diffuse, fait renaître des questionnements existentiels. Ce n’est pas forcément un retour au religieux classique, mas plutôt à une “demande spirituelle” sous des formes mutantes.
Religions et spiritualité, où en est-on ?
Même si à peu près la moitié des Français ne croient plus en aucune “religion” , il y a encore une autre petite moitié pensant que “quelque chose” persiste après la mort. Ce pessimisme sur le devenir de l’être humain s’est dilué dans tout le corps social. se font jour des ébauches de réponses encore hésitantes.
Nous nous heurtons à une situation paradoxale. Les voies spirituelles ou religieuses censées répondre pour partie à ces interrogations issues du mal-être ambiant semblent s’effriter. Elles prennent elles-mêmes parfois des visages étonnants, voire inquiétants. Les identitarismes, ou pire, des fanatismes religieux de tous bords prospèrent sur ce terreau des inquiétudes collectives. Qu’en est-il vraiment alors du destin d’une parole attribuée à André Malraux ? Elle nous disait que le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas. Mais qu’est-ce que le religieux et le spirituel ? Sont-ils ou non des éléments de réponse ou au contraire un opium des peuples ?
Religion et spiritualité, un même contenu?
Si toutes les religions partent d’une source spirituelle, la spiritualité par contre déborde largement de tous les cadres religieux.
Pour lire l’article en entier, Reflet n° 43 pages 63 à 66
Retrouver la mémoire et donc le présent ?
Orphelins de nous-mêmes?
Au cœur oublié de l’Occident spirituel
Quand le fini rejoint l’infini
La spiritualité, une réponse pour aujourd’hui ?