Pour comprendre le fonctionnement des journalistes et de la presse en général,
il est nécessaire de regarder d’abord en soi.
Il y a en chacun un étrange besoin de penser du mal de soi. « Je ne suis pas celui que je voudrais être. Je suis donc faux. » Chacun se juge ainsi selon la misère qui l’habite depuis sa naissance. Ce jugement, continu, subconscient, ne cesse jamais. Il nous fait voir le monde mesuré à cette aune. Il nous forge une opinion des humains : tous minables.
Heureusement, parfois nous sortons de ce jugement systématique,
touchés par les qualités humaines d’une personne qui nous semble exceptionnelle. Ou parfois simplement touchés par l’amour qui émane de la beauté, par la grâce d’une situation, d’une lecture, d’un paysage. Puis nous reprenons notre train-train.
La presse – sous toutes ses formes, écrite, audio ou visuelle – fait miroir grossissant de notre fonctionnement : appuyer sur la petitesse humaine. Et hurler en donnant le ton, sur les salauds et s’épancher sur la détresse des victimes.
Pourquoi, peut-on se demander, ceux qui paraissent avoir des qualités de cœur exceptionnelles sont les cibles les plus recherchées ?
La spiritualité est la tentative d’amour la plus élevée.
Les actes, les paroles de ces êtres essaient d’incarner cet amour qui les habite.
Mais ces personnes ne sont pas parfaites. Elles restent aussi avec des pensées de petitesse qui peuvent les amener à des comportements en contradiction avec leur œuvre qui fait du bien à tant d’autres. Là, les journalistes se précipitent, fouillent avec une ardeur plus ou moins objective. Ils ont besoin de dire : « Vous voyez bien, tout est faux. Cette personne est un escroc ; donc la vie spirituelle est une escroquerie. L’amour pur n’existe pas. Tout ceci a pour but le pouvoir, l’admiration, le profit. Ce n’est absolument pas crédible. »
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Que répondre à ces arguments ?
– Rien ! Les médias ont raison.
Mais tout ceci n’est pas inutile.
Les chercheurs spirituels, et encore plus ceux qui prétendent avoir trouvé, ont tout intérêt à contrôler leur vie intérieure pour laisser le moins de place possible à leurs pulsions de petitesse qui les conduisent à des agissements malsains. Ils doivent accepter la critique pour trouver la miséricorde sur leur petitesse et ainsi essayer de s’améliorer.
N’est-ce pas le propre de toute pratique spirituelle authentique de tendre à devenir meilleur ?