Que pouvez-vous dire du monde des écrans dans lequel nous vivons et de la progression du virtuel ?
Il existe un déni massif des effets des écrans et du virtuel sur nos personnalités
et notre efficience intellectuelle, y compris de la part des médias qui ne veulent pas remettre en cause ce qu’ils proposent notamment via les réseaux sociaux. Le déni est plus inquiétant que les
effets. Sommes-nous capables de nous poser la question des conséquences de cette surexposition ? Le président Emmanuel Macron a parlé de métavers français sur France 5. Les enjeux financiers sont tels qu’ils prennent le pas sur notre santé mentale. Lorsqu’on mentionne que 40 % des jeunes ont des troubles anxiodépressifs, tout est évoqué sauf la surexposition aux écrans.
Nous allons vers une régression et une déshumanisation inquiétante
où nous n’avons plus accès à notre affectivité et notre intériorité. Nous remarquons une dissidence d’une
minorité y compris chez la jeune génération qui veut se déconnecter et se tourner un peu plus vers la nature, inventer de nouveaux moyens pour vivre sur cette planète. Y aura-t-il deux groupes d’individus distincts, une humanité scindée en deux ? dont une happée par les écrans comme le montre le film de Spielberg Ready Player One où des castes vont vers des métavers.
Quels sont les enjeux sociétaux et économiques du métavers ?
Le métavers est la création d’un univers virtuel parallèle qui se développe de nos jours,
un espace où nous pouvons travailler, voyager, visionner des films et concerts, communiquer grâce à des avatars qui nous ressemblent. « Second life » est le premier métavers. Aujourd’hui, les filtres de nos smartphones sont les prémices des avatars. Nous prenons l’habitude de nous voir tels que nous ne sommes pas en réalité mais dans des versions améliorées de nous-mêmes.
Le monde virtuel se détache peu à peu de la réalité
comme un continent qui en sort alors qu’au début du virtuel, il y était encore attaché. Le métavers est une embellie commerciale encore jamais atteinte. Les grandes marques de luxe achètent leur espace dans le métavers avec un avatar que l’on doit nourrir, habiller, loger. En prenant des abonnements avec ajouts pour l’avatar, nous atteignons un paroxysme de la société de consommation en achetant ce qui n’existe pas. Mais un couvercle est posé sur tout cela car des milliards et des milliards sont en jeu. Des laboratoires de chercheurs sont financés par les GAFAM pour prouver que l’on peut soigner avec le métavers. C’est l’humain qui va payer.
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Y a-t-il des solutions ?
Notre réalité humaine et notre incarnation sont difficiles
bien qu’elles soient ponctuées d’instants merveilleux. Notre corps et nos sentiments sont lourds, notre transformation est lente. Face à tout cela, c’est une grande facilité, pour aller vers l’homme augmenté, qui nous est offerte avec le virtuel. Mais vous n’aurez jamais la chaleur humaine, la peau de l’autre. Ce n’est pas notre vue qui nous sauvera mais notre toucher.
Nous sommes dans une période chaotique, avec des secousses,
en attente d’un chaos majeur qui ramènera peut-être à une normalité. Nous pouvons déjà imaginer une régression au niveau de nos biens de consommation et de certaines technologies et énergies. Et ce n’est pas le métavers metavers qui va nous nourrir !
Quel avenir pour le métavers ?
Le temps de l’écriture de mon livre, Facebook est devenu Meta. L’accélération est prévue et orchestrée. 10 000 personnes sont employées pour développer le métavers chez Facebook.
Pour lire l’article en entier, Reflets n°44 pages 8 à 11