Né en 1932 au Tibet, le vénérable Dagpo Rimpoché a été reconnu par le XIIIe dalaï-lama comme la réincarnation du très grand maître Dagpo Lama Rimpoché.
Il donne des conférences et des enseignements sur le bouddhisme depuis 1978, et a fondé des centres d’étude et de pratique dans de nombreux pays d’Occident et d’Asie. Son centre principal en Europe, l’institut Ganden Ling 1, qui se trouve près de Paris, à Veneux-les-Sablons, agit en collaboration avec l’association Institut Guépèle et l’association Entraide franco-tibétaine, à vocation humanitaire et culturelle. Ces instituts ont pour but de transmettre l’enseignement du Bouddha à ceux qui le souhaitent, en France et à l’étranger, en leur permettant de s’adonner à l’étude, à la réflexion et à la méditation.
1 www.gandenling.org
Eh bien, comme pour tout un chacun, cela évoque l’idée d’être libre. Être libre de faire ce qu’on veut, comme on veut. Cela implique-t-il qu’un être libre ferait tout et n’importe quoi, à sa guise ?
Non, car l’être le plus libre qui soit ne pourra jamais faire que ce qui est du domaine du possible, et faire n’importe quoi trahit plus une soumission aux passions qu’une réelle liberté.
La liberté est avant tout intérieure, et elle est proportionnelle aux capacités développées ou non. Il y a trois niveaux principaux.
LE TRAVAIL DE LIBÉRATION EST INTÉRIEUR
Le summum est la liberté qui va de pair avec l’état de bouddha. Un bouddha, c’est quelqu’un qui a éliminé tous les défauts et imperfections et qui a parachevé toutes les qualités. Un bouddha est donc libre de faire ce qu’il veut. Et ce qu’il veut, c’est œuvrer au bien d’autrui. C’est à cette fin qu’il a fait le nécessaire pour unir la sagesse à “la méthode”, qui englobe les autres qualités, dont la compassion et l’aspiration à la bouddhéité.
Grâce à l’omniscience et aux pouvoirs développés, et mû par sa compassion totalement impartiale, un bouddha a une capacité d’action spontanée et ininterrompue. Mais si les bouddhas ne cessent de tendre des perches aux êtres, encore faut-il qu’eux s’en saisissent pour, à leur tour, se libérer de la souffrance et autres obstacles.
Tout être a le potentiel pour devenir bouddha, mais pour parvenir à cette suprême liberté, chacun doit prendre ses responsabilités et suivre soi-même la voie qui mène à l’éveil. Les bouddhas et les maîtres montrent le chemin, mais le travail de libération étant intérieur, il ne peut être accompli que par l’intéressé. Cela se fait par étapes et jusqu’à un certain stade ; la progression peut connaître des hauts et des bas.
DÉBARRASSÉS DE L’IGNORANCE, NOUS SOMMES CAPABLES D’AGIR DE MANIÈRE PERTINENTE POUR SOI ET POUR AUTRUI
Pour se mettre en sécurité, il faut se libérer du samsara, ce qui constitue un niveau médian de liberté. Être libéré du samsara, cela veut dire être sorti du cycle des naissances et des morts prises sans liberté, sous le pouvoir des karmas et surtout des facteurs perturbateurs de l’esprit, notamment de l’attachement, de l’aversion et de l’ignorance.
La liberté, ce n’est pas la liberté de faire n’importe quoi,
c’est le refus de faire ce qui est nuisible (Alexandre Minkowski)
Pour lire l’article en entier, REFLETS n° 33 pages 58 à 59