Les élections présidentielles d’avril 2022 ont abouti à la réélection d’Emmanuel Macron. La campagne fut bien terne. Le débat a été cadré entre « protéger la démocratie » et « menace sur la démocratie ».
Les médias meanstream n’ont fait que respecter ce cadre qui est loin de la réalité.
Cela fait plusieurs années que la démocratie se dégrade par petites touches.
Il est difficile à un citoyen lambda de donner un exemple précis, mais il en subit les effets. Ce qui explique, en partie, le désintérêt pour la campagne et pour le vote.
Si les médias ne cessent de dire que le président a été élu avec 58,55 % des voix exprimées, notons qu’il a été élu par 38 % des électeurs inscrits. La participation au 2e tour a été de 71,8 %, les bulletins blancs et nuls : 6,2 %.
Quel enseignement peut-on en tirer ?
Contre l’apparence, la démocratie n’est pas menacée par le désintérêt pour la politique, c’est la politique étatique qui provoque le désintérêt et tue à petit feu la démocratie.
Depuis une dizaine d’années, la lutte contre le terrorisme, puis contre les Gilets jaunes, et récemment la Covid, s’est faite au détriment des règles démocratiques.
Le rôle du Parlement a été cédé à l’exécutif. (Les pleins pouvoirs votés pour la situation sanitaire doivent prendre fin en juillet 2022).
Le droit de manifester est violemment réprimé.
Les Gilets jaunes en ont fait l’expérience. Toute personne en désaccord avec l’autorité de l’État est considérée comme un ennemi public. Ceux qui doutaient de l’efficacité de la vaccination obligatoire ont été classés avec mépris « antivax », et violemment combattus surtout dans le milieu médical.
Dans le livre Démocratie en danger paru en mai (éd. LLL), Abdennour Bidar souligne en dix questions les manquements à la démocratie dont la première : l’ampleur de la remise en cause de nos libertés publiques
Citons la dernière page :
Je regrette enfin, pour parler du présent cette fois, que la question (du bilan démocratique de la crise sanitaire) ait été à peu près absente d’une campagne présidentielle qui, de toute façon, fut un parfait non-évènement. Mais ni les uns ni les autres n’ont paru comprendre que la totalité de leur programme (qu’il soit de droite, de gauche ou du centre) ne s’est déployé que dans une espèce de bulle, ou sous un plafond de verre dont la frontière invisible est celle d’un système qui a basculé, potentiellement, hors démocratie. L’écologie, la solidarité, l’identité française, la compétitivité de notre économie… Oui, sans doute, mais que vaudra cependant tout cela dans les mois et années à venir, si nous ne sommes plus des citoyens, mais ce cheptel humain que l’État entretient non plus seulement par la « double chaîne du travail et de la consommation » mais aussi par le « vacciner et punir » et toutes les autres oppressions d’une société de contrôle des corps et des esprits ?
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Poussons le bouchon plus loin : il est inévitable que la démocratie soit dans une impasse.
Un citoyen, une voix revient à dire aujourd’hui : un ego, une voix. Par définition, l’ego ne s’intéresse qu’à ses intérêts personnels, pouvant s’assimiler à ceux d’un groupe.
C’est déjà un niveau de conscience remarquable qui a mis des siècles à s’établir et encore pas de partout dans le monde.
La démocratie, fondée sur l’ego, élimine tout recours, toute référence, tout usage de la vie spirituelle. Pourquoi ? Parce que celle-ci préconise le dépassement de l’ego. La démocratie favorise le plus bas de l’homme : l’argent, la possession, la domination, l’immoralité et
son contraire la morale. Elle mène au désordre dont le comble est aujourd’hui la folie destructrice de la planète en l’exploitant sans vergogne.
Il est bien normal que des tentatives d’ordre aient lieu par réaction.
La modernité récente surtout numérique offre des outils pour tout surveiller (reconnaissance faciale), contrôler (le pass sanitaire), réprimer (interdiction de rassemblement). La crise sanitaire a permis de mettre en place les prémices d’un tel système de gouvernance. Pour qu’il fonctionne, la notion d’individu (le mot est devenu péjoratif : celui qui s’oppose aux décisions étatiques) fait place à celle d’homme abstrait, mécanique, quantifiable, numérisable, gérable par les calculs de l’intelligence artificielle, contrôlable jusque dans son corps (vaccination obligatoire et pass).
Cette tentative d’ordre, en cours, par-dessus les partis, est en contradiction complète avec les notions de liberté, de fraternité (confinement allant jusqu’à l’isolement), d’égalité dans la diversité (que vaut un émigré ?). Cet ordre se met en place inexorablement.
Disons-le tout net :