Lorsque j’étais plus jeune,
je chantais souvent cette chanson de Maxime Le Forestier, Être né quelque part, dans laquelle il dit « on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille ». Pour diverses raisons, ces mots résonnaient très fortement en moi, ils étaient comme une consolation. Je me disais que l’amour, qu’il soit familial ou conjugal, n’était peut-être pas si fiable que cela, il valait mieux avoir des amis car l’amitié, c’était sûr. On pouvait compter dessus !
Lorsque je me suis convertie,
j’ai rencontré une forme d’amour
qui m’était jusqu’alors inconnue, l’amour de Dieu le Père. Petit à petit, au fil de ce chemin sur lequel il m’entraînait, je rencontrais l’amitié et l’amour fraternel de celles et ceux qui, selon la Bible, étaient mes frères et soeurs en Christ. Mais si l’amour de Dieu était une évidence dont je ne doutais pas, je trouvais que l’amitié dite fraternelle, en étant de la même Église ou de la même foi, n’avait pas la profondeur que je m’étais imaginée. Hormis quelques exceptions, la plupart de ces amitiés ne me semblaient pas être dans la lignée de celle que les disciples et apôtres avaient vécue ensemble. Elles paraissaient très superficielles et, lorsque j’ai traversé des tempêtes, je me suis rendu compte que je ne m’étais pas trompée. Nous étions filles et fils de Dieu, pourtant je trouvais que nous n’étions pas unis par cette amitié dont le Christ parle lorsqu’il dit à ses disciples : « Je vous appelle mes amis. » Jean 15.15.
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Si le Christ nous commande dans Jean 15.17 « de nous aimer les uns les autres »,
je devais me rendre à l’évidence que ce n’était pas ce que nous vivions les uns avec les autres. Il manquait cette profondeur à laquelle j’aspirais.M’étant brûlé les ailes aux jeux de l’amitié et de
l’amour fraternel, et doutant du fait que cet amour auquel Jésus avait invité ses disciples puisse exister à notre époque, j’ai donc persévéré dans des relations d’amitiés plus simples, avec celles et ceux avec qui je n’ai pas forcément la foi en commun, en pensant qu’au moins avec eux, je ne risquais rien.
Mais plus je grandissais dans ma relation avec Dieu,
plus j’avançais sur le chemin de la foi, et plus il me manquait quelque chose dans ces amitiés-là. Je n’avais aucun doute sur leur sincérité, leur profondeur, mais elles n’avaient pas cette dimension spirituelle qui nous permet de partager des choses qui vont au-delà de l’humain et de nos propres pensées.
Puis, arriva la trahison d’une amie qui n’était pas dans la foi,
et du coup je me mis à douter.
Comment peut-on prétendre aimer un ami et le blesser autant ? L’amitié est-elle réellement plus grande et plus forte que l’amour ?
Le livre des Proverbes 18.24 nous dit :
« Il y a des relations qui tournent mal, mais il y a l’ami plus attaché qu’un frère ». Je savais, pour l’avoir vécu, que l’amitié peut entraîner des liens très forts entre deux personnes. J’avais des amis sincères et fidèles avec qui j’avais fait les quatre cents coups. Des amis qui font partie de ceux qui, comme on dit, vous aideraient à cacher le cadavre dans le placard. Mais quelque chose dans ce proverbe 18 m’échappait.
Pourquoi Dieu avait-il pris soin de nous préciser la présence de cet ami
plus attaché qu’un frère ? Pourquoi tant de personnes parmi nous considèrent que l’amitié est plus forte que l’amour ? Pourquoi est-ce que nous avons toujours tendance à opposer l’amour et l’amitié comme si c’étaient deux choses tellement différentes l’une de l’autre ?
J’avais l’impression que dans cette parole du Proverbe 18,
se cachait un mystère que je n’avais pas saisi. Aussi, me suis-je mise en route, afin d’essayer de comprendre qui est cet ami qui est plus attaché qu’un frère, et où est la place de l’amour dans tout cela.