Le docteur Jean-Patrick Chauvin est médecin généraliste. Il est le fondateur de la Médecine des Actes qui pose les bases d’une médecine intégrant toutes les dimensions de l’être humain (le corps, l’âme et l’esprit). Il est l’auteur du livre Quand la maladie nous enseigne, aux éditions Josette Lyon.
Le monde de la santé vit des heures difficiles, nous invitant à nous interroger sur ce qu’est dans sa réalité et dans sa globalité la « bonne santé humaine », et sur sa conduite. Alors première question : est-il encore possible de parler de santé humaine si nous occultons une grande partie de l’être humain, à savoir sa vie intérieure ? Peut-on encore prétendre être en bonne santé, si nous gardons dans l’ignorance une si importante partie de nous-même ?
L’être humain est fait d’un corps, d’une âme, d’un esprit
À l’heure où se dessine un nouveau courant, celui de la médecine intégrative, qui tente de prendre en compte et de coordonner les apports des différentes médecines tout en ouvrant la porte à un souci de l’être humain de façon plus complète, il est sans aucun doute temps de s’interroger sur la prise en compte de l’être humain dans sa globalité et de la définition de la santé qui en découle.
L’être humain dans sa totalité est un être que l’on peut considérer comme tripartite, il est fait d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Il est à la fois une forme de vie physique, psychique et spirituelle ou essentielle. Que peut-on entendre par là :
- Une dimension physique, celle du corps, des fonctions biologiques à l’œuvre. Elle est surtout héritée de notre passé collectif. Elle est celle que nous ont léguée les règnes précédents : le minéral, le végétal et l’animal. Le minéral fait que nous avons une épaisseur physique et une stabilité, mais aussi que nous sommes un ensemble de forces de vie. Le végétal a produit toutes les possibilités d’orientation, mais nous a aussi offert la capacité de croître ainsi que les fonctions biologiques telles que la nutrition et la sexualité. À l’animal, nous devons le fonctionnement « instinctif » de notre corps, l’instinct étant cette intelligence qui régente le bon fonctionnement de nos organes sans que nous ayons besoin de nous en occuper. Cette dimension physique contient aussi la mémoire des conquêtes du règne humain depuis que celui-ci est apparu sur terre. Ainsi, nous naissons et nous existons dans une actualité de la vie humaine sur terre.
- Une dimension psychique, celle de l’âme humaine, qui anime la forme de vie que nous sommes. Elle est celle de notre histoire personnelle, celle de notre personnalité unique. C’est cette partie de nous-même agissant dans nos coulisses qui va gérer nos états émotionnels, nos goûts et nos dégoûts, nos attirances et nos répulsions, en bref tous nos états d’âme. Et depuis l’irruption de la « médecine psychosomatique », il est admis que ces états d’âme ont une réelle influence sur notre santé. Aujourd’hui, on peut affirmer qu’il y a une véritable concordance entre la manifestation physique de la maladie et une souffrance intime, même et surtout si celle-ci est « ignorée », non pas par désintérêt, mais par ignorance de cette partie de nous-même.
Pour lire l’article en entier, Reflets n 31 pages 52 et 53