Cet interview fait suite à celui publié dans Reflets N°39 : Dialoguer avec l’ange, un dialogue naturel
Est-ce que l’art du dialogue a changé depuis 50-60 ans ?
Notre perception du monde intérieur a évolué. Le dialogue a évolué mais l’ange a évolué aussi. L’ange est en instance d’évoluer avec son humain. Les deux grandissent ensemble. Ce dialogue a évolué à deux endroits :
– au départ on se contentait de réponses très générales et de perceptions très générales du monde angélique qui répondait à l’ensemble de l’humanité. Ce qui a changé avec la perception unique que chacun a de lui-même, ce sont des réponses uniques et un dialogue unique qui ne peut pas se transférer à d’autres humains parce qu’il concerne la vie d’un seul homme.
– aujourd’hui, il y a beaucoup plus de facilité à connaître son monde intérieur. Alors, on peut ouvrir le monde du dialogue à d’autres questions dont « à quoi je sers ? », « quelle est ma Tâche ? ». On ne peut pas poser directement cette question à notre ange. Il faut qu’on fasse notre route de questions en réponse et en Acte pour découvrir petit à petit qui nous sommes dans notre dimension de serviteur de la vie.
Votre manière de dialoguer a évolué depuis votre rencontre avec Gitta ?
À mes débuts, je n’étais pas sûre d’avoir la réponse. C’étaient des peurs incessantes, la peur de son monde invisible, de ce qui allait me tomber sur la tête, de ne pas y arriver, de ce qui va m’être demandé. Aujourd’hui, je sais que si je veux la réponse, je l’ai, que c’est à un doigt de l’amour que je peux me porter à moi-même pour l’entendre. Si je n’ai pas de réponse, ce n’est pas le mal. J’ai à trouver des questions plus sincères. Mon ange est en train de me faire mijoter. Ma question n’est peut-être pas prête.
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Est-ce qu’il y a d’autres niveaux de dialogues que celui avec l’ange ?
Le propre cheminement de mon époux l’a amené à un endroit où il a terminé sa Tâche. La Tâche est liée à notre ange. C’est lui qui peut nous répondre. L’ange n’est que le messager, le porte-parole de notre créateur, de Dieu, de notre Père, appelons-le selon nos croyances, mais il est le seul que nous pouvons entendre le plus précisément parce qu’il est le plus proche de nous. Aujourd’hui, mon époux est tourné non pas sur sa Tâche mais sur la foi dans le monde. Quel est l’avenir de la foi ?
Il y a d’autres interlocuteurs dans le monde céleste qui sont les prophètes de chaque tradition, le Christ, Mahomet…, pour questionner Dieu à la fin de notre vie quand on n’aura plus rien d’autre de matériel sur terre et qu’on ne sera plus qu’un être tourné vers l’invisible. On n’aura plus tellement aucune importance Je crois que petit à petit la vie spirituelle fait reculer l’ego, nous fait mourir au moi, nous fait perdre de l’importance extérieure. C’est comme si on ouvrait des brèches pour que le monde invisible pénètre en nous de manière de plus en plus vaste. Encore faut-il le supporter. Le dialogue avec le Christ n’a rien à voir avec le dialogue avec l’ange.
Pour partager votre expérience de vie, vous avez fondé l’association des Amis de Gitta Mallasz. Quel est son but ?
L’association des Amis de Gitta Mallasz permet de répondre à deux questions essentielles et il nous faut des années pour y répondre. Qui je suis et à quoi je sers ? Qui je suis dans ma nature humaine, ordinaire ? Qui je suis dans ma nature divine ? Quelles sont mes grâces, mes vertus ? C’est tout une route pour d’abord répondre à cette question. Alors seulement la deuxième partie de la route humaine nous est offerte, c’est à quoi je sers. La plus grande aide qu’un humain peut offrir à un autre humain, c’est de partager son expérience de vie.
Comment retransmettre à notre façon ce que l’on a appris de la vie. Dans le livre Dialogues avec l’ange, nous avons le mode d’emploi de l’être humain. Dans mon association on apprend à dialoguer avec son ange. J’ai créé mon association pour qu’on ne se contente pas de lire le livre. Nous nous sous-exploitons. Comment allons-nous chacun mettre dans notre vie de tous les jours ce qui est écrit dans ce livre, l’incarner, le pratiquer ? Je passe ma vie à le mettre en pratique et à transmettre cette mise en pratique.
Le but de l’association, est-ce une mise en pratique du livre Dialogues avec l’ange ?
Il existe plusieurs mises en pratiques. Grâce à l’accompagnement de Gitta, grâce à l’aide de mon époux, j’ai mis cet enseignement dans ma vie. Quels sont les moyens pour me rapprocher de mon ange en faisant la vaisselle et avoir un bon goût de moi ? Il a fallu que je trouve plein d’aides, d’outils. J’en ai fait des cartes d’invitation d’ailleurs, 70 cartes qui sont des moyens de se rapprocher de son ange ou de soi-même, sous forme de jeu. Il nous faut trouver un moyen ludique de jouer avec soi-même et avec son ange pour que nous ayons une chance que ça devienne naturel. En tout cas, c’est ce qu’enseignent les dialogues et ce qu’a enseigné Gitta.
Le dialogue avec l’ange appartient à l’avenir de la foi
Plus nous réclamons de nous-mêmes des exploits qui sont difficiles pour peu de résultats, moins on aura envie en se levant le matin de s’y atteler. Alors, entre Gitta, Bernard et moi, nous avons inventé une centaine de manières de bien vivre avec soi et de se rapprocher de soi, de rejoindre ce meilleur qui a différents étages. Un des étages, c’est l’ange. Un autre, c’est remercier son ange. Quelques secondes de remerciements nous donnent un bon goût de nous-mêmes. Quand on se couche le soir, c’est une multitude de moments de grâce qui résume notre journée ou de moments de jugements, de commentaires. Alors, trouvons chacun les moyens pour rejoindre ces petits moments de grâce. On a parfois des toutes petites étincelles qui sont très gratifiantes et puis parfois, on a des feux d’artifice qui nous prennent et des expériences mystiques qui nous bouleversent et qui font qu’on est sur une autre planète et on ne peut en parler à personne.
Votre livre paraît à un moment difficile avec la covid et ses conséquences de confinement, de gestes barrières. Est-ce que votre ange vous aide ?
Avec cette pandémie, ce qui arrive aujourd’hui à la terre n’est qu’une des manifestations du désordre que l’homme a créé car, comme il ne sait pas très bien prendre soin de lui, il ne prend pas bien soin de la terre. C’est comme si aujourd’hui la vie se rassemblait pour envoyer un message aux humains. Vous ne vous êtes pas occupé de votre vie intérieure. Ce que vous faites dehors n’est qu’une recherche de profit personnel et non pas une recherche de servir la vie et sa création. La vie nous a enlevé pendant pas mal de temps notre vie sociale, nos déplacements, nos loisirs, le sport. Si on t’enlève le monde extérieur, est-ce que tu vas découvrir ta vie intérieure ? Est-ce que tu vas te tourner vers l’essentiel de ce que tu as à faire ? Te réaliser toi-même et alors tu pourras aider la terre à s’accomplir.
C’est l’enjeu de cette pandémie.
Gitta nous a appris une chose très désagréable, c’est que tout est juste et que nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive. Alors, une fois qu’on a digéré cet axiome de départ et qu’on a la preuve que chacun de nous est responsable d’une partie des choses, on ne passe plus de temps à se rebeller de ce qui arrive dehors. On passe son temps à dire comment, quel est le sens de ce qui arrive, comment je peux bien vivre avec, quel est le message qui nous est dit et comment je peux l’incarner. On t’enlève une vie sociale, affective, amoureuse, soit tu trouves une nouvelle vie sociale par internet avec le virtuel, soit tu découvres une vie sociale à l’intérieur de toi et tu rencontres ce monde invisible qui t’habite et que tu ignores.
Il nous faudra beaucoup de temps pour que ça devienne un réflexe, chaque fois que nous faisons quelque chose dehors de se demander si on le fait avec le meilleur de soi ou avec le bas de soi. À chacun de trouver les milliers de manières de rejoindre le meilleur de soi (on en est que dans un balbutiement aujourd’hui) : celui qui aime, celui qui partage, celui qui sert, celui qui dit du bien de lui, des autres et de la terre, celui qui sert la vie à sa façon, en découvrant sa mission et en consacrant toute sa vie à servir. Ce qui me reste de Gitta, c’est sa question quotidienne « à quoi tu sers Patricia ? » Je n’arrivais pas à y répondre. Je ne savais pas qu’il fallait tant de temps pour arriver à percevoir sa propre Tâche.
Dans le livre Dialogues avec l’ange, il est dit : marche sur ton propre chemin, est-ce qu’il n’y a pas une contradiction ?
C’est seulement quand nous avons appris à lire à travers une école de la vie intérieure, à lire nous-mêmes et notre ange, que nous pouvons à notre tour écrire notre chemin, trouver notre propre route, c’est-à-dire notre mission sur terre. Là est notre propre chemin. Gitta disait que ce n’est pas suivre de manière servile un enseignement collectif, de manière soumise contre sa nature, mais se servir d’un enseignement collectif de son plein gré pour pouvoir faire naître notre propre être, se servir d’une route collective pour trouver la nôtre. Chaque expérience est unique.
Si je n’avais pas côtoyé Gitta, j’aurais mis combien d’années pour rencontrer mon ange. Quand Gitta s’est retrouvée avec nous, je crois qu’elle a vraiment découvert la difficulté de l’humain à dialoguer. Pendant les quatre années que nous avons vécues ensemble, elle a dû se résoudre à baliser la route en répondant à nos questions et à nos difficultés de dialogues dont elle-même ne revenait pas. Elle disait : « Pauvre ange, qu’est-ce qu’il s’ennuie avec toi. Tu as vu les questions que tu lui poses ? » Comment je pouvais savoir que mes questions n’étaient pas des questions à poser à un ange. Il est là cet enseignement collectif parce que c’est une route, celle des dialogues avec l’ange. Il y a plein d’autres routes, des petites ruelles, des moyens de locomotion que chacun va utiliser pour rejoindre sa destination.
Vous parlez de la difficulté de trouver la bonne question mais est-ce qu’il n’y a pas aussi la difficulté d’entendre la bonne réponse ?
L’aide de Gitta a été plus dans les yeux qu’elle avait (quand je lui disais certaines des réponses que j’avais eues) que dans la théorie de la route pour poser les questions et entendre les réponses. On doute toujours : est-ce que c’est bien mon ange ou est-ce que c’est mon intelligence ? On n’a pas de points de repère parce que le simple fait de se poser dans son silence et de questionner, déjà le simple bon sens nous offre des réponses que nous n’avions pas précédemment. On les confond parce que les réponses de bon sens ont déjà une pertinence au-dessus de notre moyenne ordinaire. Alors, on croit que c’est l’ange. Et puis des réponses générales nous parlent mais elles ne sont pas agissantes car trop générales.
Quand on a une réponse de son ange, on se sent en même temps tellement vu (mais comment il peut voir tout ça de moi), tellement reconnu, tellement aimé dans des recoins de soi-même. Et en même temps, on se dit mais c’est incroyable, mais c’est tellement ça. Quand c’est lui, tu ne peux pas vaciller, tu le sais. Alors, il te reste à le mettre en pratique. Parfois, nous le faisons de manière plus ou moins habile. Moi, il m’a d’abord fallu les yeux de Gitta disant « il t’a bien eu ton ange ». Et puis, un jour, j’ai cette intime conviction moi-même, c’était lui. Alors, cette expérience est possible pour tous. On n’a pas un grand pouvoir sur les évènements extérieurs. On a le pouvoir de bien vivre ou de mal vivre, de réussir sa vie ou de la rater.
Est-ce que la Tâche est toujours liée à l’enseignement qu’on a reçu ?
On confond souvent la Tâche avec l’aide humanitaire. L’aide humanitaire, c’est une générosité humaine (donc c’est déjà un sommet d’homme) qui va aider des êtres en difficulté, en détresse, une partie de la terre, des animaux. Elle demande que nous allions au bout de ce que nous pouvons faire mais elle ne demande pas que nous nous dépassions et que nous nous réalisions nous-mêmes à travers l’aide que nous apportons. C’est pour ça que la Tâche est toujours liée, non pas à ce que l’on a reçu matériellement et qu’on peut redonner, mais elle est liée à ce qu’on a reçu spirituellement et qu’on peut redonner. La Tâche ne s’occupe pas que du monde extérieur, il faut que soi-même on se soit élevé sur les deux parties du monde, le monde visible et le monde invisible pour qu’on aille à notre tour aider pas seulement le monde visible mais le monde invisible.
Que ce soit des plantes, que ce soit de la terre, le monde visible, ça s’appelle l’écologie. Si c’est le meilleur de nous qui va aider la terre, on trouvera des solutions que seul notre ange peut nous aider à trouver et qui ne sont pas des solutions extérieures mais qui emmènent les hommes vers leur accomplissement, vers leur grandeur. L’aide humanitaire ne réclame pas de dialogues avec notre ange ; nous pouvons être plusieurs à le faire. La Tâche, il n’y a que nous qui sommes nés pour ça. L’aide qui sort de nous doit nous étonner nous-mêmes et doit nous faire dire « « mais d’où ça sort ? Merci mon ange. »
En quelques mots qu’est-ce que dialoguer avec son ange ?
Dialoguer, c’est faire le lien entre le monde extérieur et le monde intérieur, entre notre monde visible et notre monde invisible, entre l’évènement et son sens, entre l’apparence des choses et la vérité des choses. C’est chercher derrière une apparence extérieure la nature intérieure, le sens, la vérité de toute chose.