Ce terme de royaume
apparaît peu dans la Bible hébraïque. Dans ce dernier cas, il a plutôt une connotation historique en se référant aux deux monarchies historiques d’Israël et de Juda avant leur destruction par les empires environnants. Mais on le retrouve très fréquemment dans les Évangiles chrétiens où il a des sens complémentaires. Dans cette autre compréhension, le royaume renvoie à des éléments différents mais se rejoignant dans le UN du divin. Nous avons d’abord un royaume dans ce temps ici et maintenant au plus profond de nous et un autre qui se situe dans temps à venir ou dans l’éternité.
Le royaume du dedans
L’Évangile de Luc (18 :21) contient un verset assez mystérieux à compréhension multiple. Interrogé sur la nature de ce royaume des cieux, Jésus répondit qu’il était au milieu de nous ou alors au-dedans de nous suivant les traductions.
Il y a dans tout être humain une dimension intérieure dont nous ne sommes pas forcément conscients et qui échappe à toute réduction psychanalytique qui en ferait une simple rubrique catégorielle ou rationnelle. Elle est impalpable comme l’air mais son absence ou son rejet nous empêcherait de respirer et donc de vivre. Cette mystérieuse intériorité se poursuit aussi dans notre autre vie nocturne et onirique.
L’univers onirique
Le monde des rêves et des songes
est un pan alternatif et complémentaire de notre existence entièrement à explorer. Tout devient symbole et clef d’accès à une autre réalité qui nous appartient depuis la nuit des temps. Le tableau naïf haïtien en tête d’article dépeint la connexion de ces mondes dans ce UN décrit dans un précédent article de cette chronique.
Parfois même,
mais dans de rares cas comme celui de l’apôtre Paul dans sa deuxième épître aux corinthiens, il peut arriver que l’on soit emporté dans un troisième ciel.
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La Bible hébraïque
est remplie de rêves et de songes. Depuis peu, des scientifiques essaient de les décrypter mais en utilisant le plus souvent la méthode rationaliste courante depuis le XIXème siècle en couvrant la tête de patients d’électrodes pour trouver la source neuronale du rêve. Mais ils écartent ainsi d’office la mémoire archétypale qui a sans doute des milliers d’années, celle d’un message divin. La Bible hébraïque est pleine de ces messages qui ont tous un sens métaphorique précis, des songes d’Abraham à ceux de Jacob. Les Évangiles continuent cet héritage : songe de Joseph lui demandant de fuir en Égypte ou encore des mages se voyant enjoigner de rentrer chez eux sans repasser voir le roi Hérode. Et tout cela se passe dans l’intimité de leur intériorité à travers ces avertissements divins.
Sur le mode conscient,
cette infériorité se concrétise aussi par un climat particulier sensitif ou émotionnel. Nous avons la quasi certitude d’être habité par quelque chose de plus grand que nous. Les spirituels chrétiens l’ont nommé intériorité.
Dans notre vie de tous les jours,
cela nous demande de savoir nous orienter un moment où en permanence dans un silence ou une contemplation profonde du monde qui nous entoure.
Le royaume au milieu de nous
Il s’agit là d’une autre façon de témoigner d’un lien essentiel ou substantiel qui relie tous les êtres humains et la création toute entière. Cette reliance est souvent nommée Esprit Saint c’est-à-dire cet oxygène symbolique qui remplit tout. Il a des retombées éminemment matérielles et peut se traduire en bien des formes, empathie, entraide ou un simple sourire à à un inconnu.
Le royaume ou l’éternité c’est maintenant
Les versets de l’Évangile de Mathieu appelés couramment les Béatitudes sont l’un des sommets de la spiritualité chrétienne. Ils nous indiquent en quelques mots le chemin à suivre pour que ce royaume dans le temps et hors du temps devienne notre réalité. Ses versets sont éminemment parlants : « Bienheureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5 :2) etc. Relisons ce passage et si nous témoignons concrètement de ce message le monde changera comme si un ange invisible avait soufflé la paix sur notre monde agité.
Gérard-Emmanuel Fomerand