La peur de manquer est une force terrible, irraisonnable. Et elle s’insinue partout, même dans Reflets.
Au début de la préparation de chaque numéro, elle est là, tapie dans notre subconscient. Peur de manquer d’articles surtout, peur de manquer de profondeur dans le dossier. Et puis nous nous retrouvons avec trop d’articles. Et nous voulons tout caser afin que le lecteur, sur qui nous projetons notre peur, ne manque pas de lecture, qu’il soit bien nourri, repu d’informations, de réflexion. Ainsi, de numéro en numéro, notre revue est devenue indigeste : trop à lire, trop dense, trop serré. Épuisant !

Finalement nous n’échappons pas aux souffrances basiques de l’humanité. Le miroir de Reflets nous accorde de la miséricorde pour notre société du trop. La peur de manquer a conduit aux excès dramatiques de la consommation. En cette période de fêtes, nos enfants ne sont-ils pas saturés de jouets banalisant l’offrande ?

Puisque nous en avons pris conscience, nous avons décidé d’alléger Reflets : moins d’articles, plus d’aération, des caractères plus lisibles.
Informant sans être plombant, profond sans être noyant, léger sans être superficiel.

Qu’il est bon de commencer l’année dans la légèreté !

Christian Rœsch