Frédérique Lemarchand
Une artiste hors du commun… Entre vie et mort presque chaque jour, Frédérique Lemarchand est embrasée d’un amour inexprimable. Elle dit d’elle-même: « Je ne suis pas née vivante, je le deviens ». À travers ses peintures et récemment ses sculptures, à travers chacun de ses écrits, de ses prises de parole, elle nous invite à un extraordinaire voyage dans des sphères inhabituelles.
Sortir de la mort, c’est faire le voyage pour la grande Vie
Sortir de la mort, c’est faire le voyage pour la grande Vie, là où il n’y a pas de commencement ni de fin et cela retourne toute la perspective !
Dans une période mortifère, tournée vers l’obscur, fascinée par l’immortalité, confinée derrière les écrans qui font écran, idolâtrant l’empire glacé de l’argent, l’irréel se propage au galop de la peur. Je bride ma cavale, je rends ma casaque d’avatar numérique, je préfère m’éveiller plutôt que de me dénaturer en poursuivant ce mauvais rêve.
Perdre au jeu de ce monde-là, c’est ne pas me perdre
Le parfum des jours s’enfuit de la mémoire morte et les anges qui emplissaient les alvéoles de nos cœurs disparaissent dans notre indifférence. L’amnésie fait de nous des créatures cruelles. Le troupeau enchaîné à sa nature temporelle piétine son éternité méconnue. Standardisé ou créature artificielle, virtuelle, infernale, l’humain transhumaniste se réduit à vouloir sauver sa peau. Mais celui qui veut sauver sa peau la perd !
Ignorant ses richesses subtiles, l’homme continue à refouler l’océan de vie à l’intérieur de lui, vomissant dans la mer les saints innocents. Le collectif inhabité par la conscience de son Principe de vie est hébété !
Mais voilà que le monde est rudement secoué
Mais voilà que le monde est rudement secoué, comme jadis le peuple hébreu du Livre de l’Exode, prototype de l’humanité encore esclave de Pharaon. La mer changée en sang des réfugiés, l’envol des ailes de cire de l’intelligence artificielle, les épidémies, l’orgueil et leur cortège de volonté de puissance et de gloire, la grêle de nos sexualités perverties, les dévorations du vivant, notre ténébreuse peur sont les plaies consécutives à toutes nos transgressions. Nous avons manqué aux lois ontologiques qui structurent pourtant le créé, et dont l’Homme est le couronnement.
Il m’arrive de comparer les épreuves actuelles aux contractions de la femme en travail, annonçant la mise au monde d’un Homme Nouveau.
Tel l’enfant qui se retourne dans le ventre de sa mère, le grand fœtus adamique est aujourd’hui retourné dans la matrice de l’humanité.
Comme si une immense mutation se préparait. Le monde la pressent et la redoute.
Les hostilités se renforcent, faute d’écoute de nos énergies inconscientes refoulées, ce qui provoque, entre autres, l’inquiétant écocide planétaire. Cette tragédie, dont nous ne conscientisons pas encore l’information de ce qui nous consume, nous pousse dans nos retranchements. La pioche du temps extrait un mystérieux minerai du fond de notre mine d’ombres. Nous œuvrons de concert avec le grand Alchimiste. Aux confins des ténèbres se dévoile le diamant de la Vie éternelle.
Celui qui meurt à lui-même délivre son âme captive et danse la vie. Ainsi les hommes libérés se reconnaissent et se retrouvent, ce qui atteste du passage de la compétition mortifère à la voie du cœur coopérant. Du grand détournement au grand retournement, les armes de distractions massives cèdent leur place de façon irréversible à une aventure de conscience qui nous désidentifie des croyances, des certitudes, des servitudes, des peurs, des images taillées. C’est le passage de la personne sociale et politique à l’être sensible et mystique. Du dehors au dedans, c’est un voyage à la douceur frontalière.
Ce grand retournement, je l’ai vécu pendant ma greffe cœur-poumons
Ce grand retournement, je l’ai vécu pendant ma greffe cœur-poumons. Durant 40 jours de coma, j’ai eu une expérience de mort imminente (E.M.I). Depuis, la mort est morte et j’évolue de mutation en mutation. C’est une renaissance qui ne souffre plus de mort car, que je vive ou que je meure, je suis Vivante. La vie incommensurable m’a permis de voir que derrière le pire, l’Amour est plus fort que la mort. Il est ce qui reste quand il n’y a plus rien. Cet Amour là croît en mon éphémère tissu biologique, rallongé grâce à une inestimable prouesse chirurgicale et la prise journalière de médicaments.
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