Au mois de mars, Recep Tayyip Erdogan a annoncé le retrait de son pays de la Convention d’Istanbul, traité international pour prévenir la violence sexiste.
La Convention d’Istanbul, que la Turquie fut le premier État à signer en 2011, est un traité international visant à encadrer la lutte contre les violences faites aux femmes, en reconnaissant notamment leur caractère genré. Si la loi turque s’est dotée depuis de mesures d’éloignement et de protection, elle reste très mal appliquée, les victimes étant très souvent incitées par les pouvoirs publics à se « réconcilier » avec leur agresseur.
Dans cette période où tout ce qui ne va pas dans le sens du féminisme est lourdement attaqué,
qu’est-ce qui a poussé Erdogan à cet acte spectaculaire ?
La Turquie était entrée dans la modernité
avec le fondateur et premier président de la République de Turquie de 1923 à 1938, Mustafa Kemal Atatürk (père des Turcs). Depuis, ce pays tendait vers une occidentalisation et vers une évolution du rapport hommes/femmes parallèlement aux pays européens. Dix ans en arrière, au moment de la signature du traité, dans les grandes villes, peu de femmes étaient voilées.
La Turquie a tenté d’entrer dans l’Union européenne dès 1999.
Cela lui a été refusé sinon au prix de concessions importantes. Erdogan, considérant que la Turquie serait un pays européen de seconde zone, a choisi de le mettre au premier plan dans le monde islamique. Sa situation géographique en fait un lieu d’échange entre l’Asie, le Moyen-Orient et la rive sud de la Méditerranée. Il s’appuie sur un développement économique considérable ces dernières années (croissance à deux chiffres).
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Lui-même, en tant que chef d’État, préfère se voir en leader au Moyen-Orient plutôt que pièce rapportée en Europe. Si bien qu’il a tourné son pays vers l’Islam. Pour asseoir son pouvoir, à l’intérieur il flatte les musulmans nostalgiques de la grandeur de l’Empire ottoman. Il fait une surenchère vis-à-vis des pays conservateurs arabo-musulmans en se montrant capable de s’opposer aux Occidentaux.
Pour lire l’article en entier, REFLETS n° 40 pages 8 à 9
Que pouvons-nous faire ?
Apparemment rien. Si ce n’est pour nous, hommes comme femmes, essayer de mettre à leur place, en nous, le masculin comme le féminin, tenter de repérer le dominé, la dominée, et tout autant le dominateur, la dominatrice.