Alok Sharma, le président, clôturant la COP26 visiblement ému, s’est dit profondément désolé, en soulignant la difficulté de trouver
un consensus entre 196 pays.
Les pays réunis à Glasgow n’ont pas trouvé d’accord
qui soit efficace sur le réchauffement climatique – beaucoup de discussions houleuses sur les énergies les plus polluantes. Les pays utilisant le charbon en quantité comme les USA et la Chine refusent les restrictions. Les
banques continueront à financer de nouvelles installations. Mais on n’a pas trouvé de financement pour les pays pauvres qui subissent en premier chef le dérèglement climatique.
Le problème principal, qui n’a pas été abordé, est de mettre un frein à la surconsommation.
C’est le sujet de fond qui remettrait en cause nos systèmes économiques, bancaires et politiques. Les décideurs du monde voient les choses de tout autre manière. C’est la numérisation qui nous sauvera : le monde virtuel.
Selon l’entreprise informatique américaine Cisco,
le trafic décuple actuellement tous les 10 ans. Suivant cette « loi », il serait multiplié par 1 000 d’ici 30 ans ! Aujourd’hui, un tel débit est impossible : l’infrastructure cuivre-4G ne le permet pas. La 5G et la fibre optique rendraient possible une telle évolution. De toutes parts, on se passionne pour l’I.A. (intelligence artificielle). L’avenir de l’automobile ne semble plus pouvoir être pensé hors du véhicule autonome. Microsoft envisage un marché de 7 milliards de joueurs en ligne. L’e-sport se développe. L’industrie 4.0 et l’internet des objets (IdO) sont présentés comme des évolutions irréversibles. Le Big Data est le pétrole de demain.
Le hic, l’industrie numérique est très consommatrice d’énergie électrique.
Elle fait croire qu’elle n’est pas polluante, pas gaspilleuse, inventive de solutions. C’est faux.
Et nous y participons sans le savoir.
Une étude réalisée par l’ADEME démontre qu’un courriel avec pièce jointe de 1 Mo envoyé à une personne émet environ 20 grammes de CO 2 , soit l’équivalent de la consommation électrique d’une ampoule de 60 watt pendant 25 minutes, jusqu’à 50 grammes pour un long courriel avec des pièces jointes, soit deux heures ! Ce courriel, stocké dans un Data Center
pendant un an, émet 10g de CO 2 . Ainsi, un e-mail entraîne l’émission de 30 grammes de CO 2 (même non ouvert). 300 milliards de mails sont envoyés chaque jour. 1000 millions de tonnes de CO 2 par an sont ainsi générés.
La pollution ne concerne pas que le CO2 .
Le matériel informatique, dont nos Smartphones, utilise des métaux et des terres rares, très polluants et énergivores à la fabrication . Il n’y a pas de solution simple. Jeff Besos , venu prêcher pour sa paroisse numérique, lance des fusées spatiales.
Si bien que les pays qui en ont les moyens se tournent vers le nucléaire qui est en plein développement.
Au Moyen-Orient, après Israël et l’Iran, les Émirats, l’Arabie saoudite construisent des centrales ; en Asie, c’est la Chine et la Corée du Nord. Le motif officiel : peu de rejet de CO 2 . Mais c’est sans tenir compte de la production du combustible et de son élimination. La pollution nucléaire est invisible mais affecte la vie à long terme. Les centrales nucléaires sont le socle de l’arme atomique. La course a repris. Au danger de la bombe détenue par
des nations dictatoriales s’ajoute celui du cyber terrorisme. Des hackers peuvent faire croire à une attaque qui déclenche automatiquement une riposte… Le scénario à la James Bond devient très plausible.