La conférence internationale de Durban sur le réchauffement climatique s’est achevée dans un accord obtenu in extremis.
La plupart des délégations s’en félicitent. Cependant il n’a rien de glorieux.
C’est juste un accord de façade pour masquer les divergences au regard les opinions publiques. « Voyez, nous avons réussi à nous mettre d’accord. Nous sommes des gens responsables et sérieux ! »
La réalité est toute autre. Il n’y a aucun engagement vraiment formalisé.
Le traité qui doit succéder aux accords de Kioto qui se termine fin 2012, sera finalisé …avant 2015. Il entrera en application en …2020!
Cet accord, de principe, présente comme avantage d’impliquer la Chine et les Etats-Unis qui ne sont pas signataires de Kioto. Seule l’Union européenne est vraiment engagée aujourd’hui. Mais, d’après l’agence Internationale de l’Energie, elle ne compte que pour 15% dans les émissions mondiales.
Le vague projet, applicable en 2020, sera de toute façon insuffisant pour stopper l’élévation de température. Toujours selon l’agence, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre (GES) décroissent à partir de 2017. Or elles augmentent chaque année ! Dans ces conditions, il est impossible de limiter l’augmentation de température au dessous de 2°C. Nous allons vers les 4 à 6 °C avant la fin du siècle. Ce qui serait catastrophique pour l’Afrique et de nombreux pays.
Le fonds Vert destiné à aider les pays pauvres à entrer dans le cadre, n’a toujours pas trouvé son financement. Il a été décidé depuis longtemps (2003 ?) mais les ressources ne sont toujours pas arrêtées. La taxe sur les transactions financières ou celle sur le transport maritime sont encore en discussion.
Avec la crise, la France tiendra t-elle ses promesses ? Elle s’était engagée en 2008 à reverser une partie des recettes de la taxe carbone dégagée en 2012 pour les pays les plus pauvres. A suivre …
Le plus frappant de la conférence de Durban est l’égoïsme des nations. L’intérêt national prime sur l’intérêt de la planète.
C’est quoi l’intérêt national ? Ce n’est pas celui des personnes. Nous subissons chacun les effets de la pollution avec les altérations plus ou moins visibles de notre santé. Mais comme nous ne sommes pas encore assez précautionneux de notre qualité de vie personnelle, nous autorisons implicitement nos représentants à Durban ou ailleurs, à être aussi négligents et insouciants.