Vivant !

Voici quelque temps, j’assistais à un excellent colloque CHOISIR LE VIVANT organisé par la fondation Denis Guichard. Anne de Constantin, la présidente, a osé – très brièvement – faire une référence à l’Apocalypse de Saint Jean : « Je suis le Vivant ». Ni elle ni les autres intervenants n’ont parlé de Dieu, car dans un colloque laïque, c’est une incongruité. Ce gros mot est réservé aux « cathos » entre eux ou, à la rigueur, aux philosophes pour évoquer des temps révolus. Mais alors que je me demandais : qu’est-ce que le vivant ? pour pouvoir le choisir - question gigantesque -, une image m’est apparue : celle d’une branche de cerisier, coupée au printemps, mise dans un vase décoratif. Magnifique ! Elle va fleurir, bourgeonner, et même faire du feuillage. Elle fait illusion de vie. Elle est admirée dans son décor qui la met si bien en valeur. Puis elle séchera et sera jetée aux ordures.

Est-ce que nous, gens ordinaires, ne sommes pas ainsi ?… NON ! répond fermement mon corps, de toutes ses fibres, comme s’il était outragé. La réponse se poursuit, surprenante : - Ceux qui essaient d’être de meilleurs humains, par des actes concrets, sont des rameaux vivants. Je te réponds. Ainsi tu es relié. Tu n’es pas coupé. Pour certains scientifiques et pour une grande part du public, le vivant se résume au monde végétal, animal et à l’homme. La vie est bien plus vaste. Tu es fait de minéral (les os par exemple). Les minéraux vibrent, chacun avec leur fréquence. Le minéral est vivant. Tu es fait aussi de végétal et d’animal. Et tu es humain, car tu te penses toi-même. Quatre règnes au dehors qui font le monde visible et qui sont en toi.
En toi, vit aussi celui qui te répond en ce moment.
En toi, vit aussi celui qui te permet de dire « JE SUIS ». Je suis celui qui aime, qui souffre pour la terre, celui qui se donne pour ses frères.
En toi, vit aussi celui qui te fait sentir tout petit devant l’espace infini, et si grand car tu en es une parcelle ; tu en fais partie. La branche non coupée, vit avec ces autres règnes, invisibles pour la branche coupée même fleurissante. Elle est morte avant la mort et elle ne le sait pas.

VIVANT, c’est appartenir consciemment à l’Arbre de Vie de tous les règnes, même non accomplis.

Christian Rœsch