Selon l’enseignement de Gitta Mallasz et de Bernard Montaud, le Dialogue Essentiel mène à la Tâche dont elle est la concrétisation.
Qu’est ce que la Tâche ? Le service à la vie qui couronne la phase active de l’existence, car il est l’application des qualités uniques déposées en chacun. Ces qualités ne sont autre que le retournement –par le Dialogue Essentiel– des misères qui constituent notre personnalité.
Ci dessous, quelques exemples de Tâches issues de cette filiation.
Marcher et Aimer, Alain Sicot
Pendant de nombreuses années, j’ai pratiqué l’Assise immobile dans l’association Artas, fondée par Bernard Montaud. Mes premières actions ont été de prendre la force de vie qui me manquait, et cela est passé par apprendre à écrire, à m’exprimer, à m’engager de plus en plus jusqu’à enseigner dans l’association Artas, puis dans
4 saisons-marche, l’association que j’ai fondée. Moi qui suis un ancien illettré mutique, il me faut trouver les mots qui me manquent, et seuls mes dialogues avec mon ange le rendent possible.
Aider les égarés, Ramon Junquera
Alors que j’étais un marginal, issu des cités, avec des problèmes d’addiction aux drogues, je rencontre Bernard Montaud qui me dit : « Suivre une voie spirituelle, c’est être un adulte responsable avec un métier assumant ta vie et celle de ta femme et de tes enfants. »
Je comprends alors qu’il faut une terre en ordre pour recevoir un ciel en ordre.
Grâce à ma relation avec cet homme et à l’enseignement reçu, je suis en mesure aujourd’hui d’accomplir ma Tâche en aidant ceux qui me ressemblent, c’est-à-dire les égarés, afin qu’ils retrouvent une vie juste et responsable et redeviennent des citoyens à part entière. Le but consiste à redonner une noblesse à ceux qui ont perdu l’estime d’eux-mêmes et à faire la différence entre travailler sur soi et se doper. Progresser, c’est autre chose que transgresser. Le travail sur soi, c’est la véritable ivresse, bien différente de celle produite par des drogues.
Association A.D.D.I.C.T .(Accompagnement des dépendances individuelles consciemment transformées)
junqueraramon@gmail.com
Accompagner les mourants, Colette Junquera
La maladie et la mort ayant fortement interpellé ma vie, j’ai fondé en 2011 une association d’entraide d’accompagnants de grands malades et de mourants.
La mort me faisait peur, au point de disparaître, dès qu’un proche était en fin de vie.
Et puis mon papa est tombé gravement malade. Aidée par mon mari et par l’amour spirituel qui m’unissait à Bernard Montaud, je suis parvenue à me dépasser pour aller à ses côtés.
Quelle chance ! Sans cette force spirituelle, je serais passée à côté d’une incroyable expérience d’amour avec ce papa mourant.
Depuis cette expérience fondatrice, la mort n’était plus source d’impuissance mais source de vie !
Et cela m’a été bien utile, quand, peu de temps plus tard, mon mari est tombé soudainement très gravement malade.
Là encore, mon chemin spirituel a été déterminant, et j’ai appris les lois essentielles de l’accompagnement d’un grand malade
AAMM (Association d’accompagnants de malades et de mourants)
junquera.colette@gmail.com
REFLETS, un besoin de sens Christian Roesch
Sans le coup de main de l’ange – coup de pied, je dirais même – pas de Tâche.
Certes, de dialogues en actes, le chemin auprès de Bernard Montaud m’a préparé dans des compétences diverses : l’enseignement de la Psychologie nucléaire et des textes traditionnels, la responsabilité des « cahiers d’Artas », l’organisation d’un congrès de la spiritualité laïque (JISL).
Je m’étais fait le serment de commencer ma Tâche avant la retraite. Celle-ci approchait et je ne voyais toujours pas ce qui pouvait me faire changer de vie. Un accident de moto en sortant de mon cabinet de chirurgien-dentiste a tout fait basculer. Le dialogue le plus dense que j’ai expérimenté a décidé de la suite : dans la douleur du choc contre une voiture, le temps du cri servant à rester conscient, j’ai dû choisir : « Vas-tu en vouloir à ce conducteur et ça restera un accident ou vas-tu lui pardonner et c’est une autre vie qui t’est proposée ? » J’ai décidé de pardonner. J’ai dit OUI.
AER : Accompagnement Écriture Reflets
redaction@revue-reflets.org
Médecine des Actes, Jean-Patrick Chauvin
J’ai toujours eu ce sentiment que la médecine resterait « boiteuse » si l’on ne prenait en compte que la dimension visible de l’homme sans intégrer sa vie intérieure.
Un pas à pas premier de découverte de cette « vie intérieure » me conduit à rencontrer un homme – Bernard Montaud – qui vient de fonder une voie spirituelle de pratique des Dialogues Essentiels dans le concret de l’existence.
Il nous apprend à rencontrer notre vie intérieure à travers le corps s’affrontant à l’immobilité et au silence.
Au fil des années, je vais recevoir un double enseignement : une véritable « biologie de la vie intérieure » [1] et la pratique du dialogue intérieur.
Chaque jour, s’arrêter sur une petite douleur d’existence (physique ou psychique) ; chaque jour, s’entraîner à identifier la réalité de la souffrance intime ; chaque jour, apprendre à questionner et à mettre en pratique les réponses reçues.
Cela a été une première étape d’apprentissage de ce Dialogue Essentiel.
Puis assez « naturellement », ce sont mes douleurs de médecin qui sont venues sur le devant de la scène. Même jeu de questions-réponses, mais sur « ma » médecine ; ainsi pas à pas, s’est construite Médecine des Actes, issue de mes propres dialogues, intimement accompagnés au début de ceux de Bernard Montaud. Le fondement de Médecine des Actes verra le jour dans la construction d’une véritable « pédagogie » de la santé humaine.
[1]. MONTAUD Bernard & Coll., La Psychologie nucléaire Un accompagnement du vivant, éd. Éditas.
Chœur de Mamies, un jardin d’enfants défavorisés
Josiane Guillaume
Lors d’une rencontre avec la directrice adjointe d’une structure d’accueil aux SDF, je m’entends dire : « J’ai mal de ne servir à rien. Je sais que c’est ici que je peux aider et j’ai à découvrir qui et comment. »
Le service Urgence-Familles accueille des mères ayant subi des violences et leurs enfants. Je fais connaissance de l’éducateur de permanence, désabusé, qui me confie : « La structure fait tout pour aider les adultes à retrouver leur dignité, un toit et un travail, mais est démunie face aux enfants. Les mères arrivent après avoir subi des violences, et leurs enfants sont marqués par le drame. Ces femmes se sous-estiment, n’arrivent pas à communiquer avec les autres résidents et se terrent. Plus elles vont mal, plus leurs enfants vont mal. Si, prises de colère, elles usent de violence, nous sommes obligés de faire un rapport, et leurs enfants leur sont enlevés. »
Une intuition me traverse. Se superposent le point d’orgue de ma douleur de petite fille de trois ans, abandonnée dans un centre d’accueil, qui se sent une mal-aimée, désespérément seule, et l’évidence que je suis attendue pour fonder un jardin d’enfants pour les sortir du drame, leur donner de la tendresse et de la joie, réveiller leur sourire et offrir aux mamans un temps de liberté. Là est la réponse aux besoins de la structure et à mon besoin de servir mes pareils.
www.choeurdemamies.org
Pour lire les articles en entier, Reflets n° 32 pages 33 à 36
“A lire : Rétrospective du dialogue essentiel légué par Gitta Mallasz “