Au-delà de la mort, la vie !
Jean-Jacques Charbonier
Jean-Jacques Charbonier, né le 16 mai 1956, est un médecin anesthésiste réanimateur français, connu pour ses recensions de témoignages validant selon lui l’hypothèse de vie après la mort, l’expérience de mort imminente et l’existence d’une conscience indépendante de l’activité neuronale. Lors de ses conférences et dans son ouvrage, Les 7 bonnes raisons de croire en l’au-delà, il explique comment il est passé du rationalisme acquis au cours de son cursus universitaire à son adhésion aux hypothèses de la survivance de la conscience après la mort.
Alors que vous vous destinez à devenir médecin généraliste, vous êtes confronté à un évènement particulier qui vous conduit à changer de cap pour devenir médecin réanimateur. Pouvez-vous nous en parler ?
Je terminais mes études pour devenir en effet médecin généraliste et j’étais alors sur le point de racheter la clientèle d’un médecin traitant. Je me suis inscrit à un stage de SAMU au cours duquel j’ai vécu une expérience qui m’a fait comprendre que nous sommes un esprit dans un corps. Avant cette expérience, je n’y croyais pas du tout. Comme tous mes collègues matérialistes, je pensais que la mort était le néant et que le cerveau était un organe qui fabriquait la conscience. Cette expérience en SAMU m’a prouvé le contraire. Alors que j’étais le seul médecin à intervenir sur un accident de la route, j’ai dû perfuser rapidement un jeune blessé coincé dans les tôles de la voiture pour empêcher l’arrêt cardiaque. Du fait de mon émotion et de mon incompétence, je ne suis pas arrivé à le piquer et il est mort sous mes yeux. Étant très près de son visage, j’ai vu la pupille se dilater et j’ai perçu une lumière qui émanait de ce regard mais j’ai surtout senti une présence qu’il est difficile d’exprimer avec nos mots terrestres mais qui m’a frôlé le visage sur la droite. C’était à la fois vivant et joyeux. C’est alors devenu une évidence pour moi : on est un esprit incarné et, au moment de la mort, cet esprit quitte le corps. Quand je suis rentré chez moi, ma décision était prise de ne plus être médecin généraliste mais réanimateur. J’ai voulu alors étudier ces fameuses expériences de mort imminente que l’on appelle maintenant expériences de mort provisoire. Je tiens beaucoup à cette nuance. On sait que dans les quinze secondes qui suivent l’arrêt cardiaque, on a un électroencéphalogramme plat. On a pu le mesurer et dans les conditions optimales de surveillance de l’activité cardiaque dans une unité de soins intensifs de réanimation, on a une période incompressible de deux minutes avant de faire repartir le cœur. Donc pour les cœurs réanimés en SAMU, sur la voie publique ou ailleurs, les quinze secondes sont passées. On peut donc dire aujourd’hui sans se tromper que toutes les personnes qui ont vécu un arrêt cardiaque ont bien été en mort clinique. Dans un certain nombre de cas, elles nous racontent ce qu’elles ont vécu. C’est une expérience complètement transcendante. De l’autre côté, on ne leur dit pas la valeur de leur compte en banque, ni combien de personnes les dirigent dans leur vie, c’est-à-dire toutes les valeurs de notre société matérialiste occidentale que l’on inculque à nos enfants, non. Un être de lumière leur demande : « Qu’as-tu fait de ta vie ? Qu’as-tu fait pour les autres ? ». Alors, je ne sais pas qui est cet être de lumière. Je ne fais pas de prosélytisme. Beaucoup de récits relatent qu’il y a cette confrontation : « Qu’as-tu fait de ta vie ? Qu’as-tu fait pour les autres ? » comme si le plus important sur cette planète était d’aimer les autres et de donner aux autres. Ce n’est pas du tout l’objectif traditionnel. Par conséquent, les croyants, ce sont les autres, les matérialistes. Il n’y a aucun livre qui s’intitule La preuve de la mort au néant. Les croyants sont ceux qui sont intoxiqués par ce dogme matérialiste, qui pensent que nous ne sommes que de la matière, et que, lorsque celle-ci meurt, il n’y a plus rien. C’est une croyance sans preuve.
Est-il important de prouver scientifiquement qu’il y a une vie au-delà de la mort ?
Les preuves existent déjà. Mon livre, Les 7 bonnes raisons de croire à l’au-delà, met en évidence les preuves scientifiques d’une vie après la vie. Seulement, on reçoit tant d’informations stipulant le contraire durant notre enfance, notre adolescence et plus tard, au cours des années universitaires que beaucoup de médecins pensent encore, par idée reçue, qu’il n’est pas possible de revenir de la mort. Il est quand même surprenant que des gens soient capables, avec un cerveau qui ne fonctionne plus ou presque plus, de décrire leur propre réanimation, ce qui se passe dans une autre pièce ou à des kilomètres de là, sans se tromper. Et même s’il y avait une activité résiduelle, elle ne pourrait pas expliquer un hyperfonctionnement. C’est comme si on disait qu’une voiture roule plus vite quand le moteur est au ralenti ou éteint. Ce serait bien alors la preuve que ce n’est pas le moteur qui fait avancer la voiture plus vite. Ici, on a un cerveau qui se comporte comme un récepteur qui capterait des informations depuis ce que j’appelle une conscience intuitive extraneuronale qui serait complètement dissociée de la matière comme le sont les « Iclouds » perçus par nos ordinateurs. Finalement, nos informations sont délocalisées ; elles ne sont pas dans un lieu géographique particulier.
Pensez-vous que les matérialistes athées seront un jour convaincus ?
Oui, je le pense. À force d’entendre ce discours, ils vont peut-être commencer à douter puis à changer leur point de vue, car leur discours matérialiste ne tient pas : le cerveau sécréteur de conscience, glande sécrétrice de conscience, comme le foie sécrèterait la bile, c’est tout simplement impossible.
N’y a-t-il pas une expérience de foi, c’est-à-dire de transformation intérieure, qui donne le goût d’une vie au-delà de la mort ?
En effet, mais la foi est quelque chose de très personnel. Une preuve scientifique démontrable nous met devant l’évidence, quelle que soit notre croyance. Il y a une conscience analytique cérébrale reliée à nos cinq sens qui nous donne la perception de nous-mêmes dans le temps et dans l’espace. C’est la conscience telle qu’on la conçoit traditionnellement. Lorsqu’elle s’éteint, on a accès à une autre source d’informations qui est la conscience intuitive extraneuronale, ce que certains appellent l’esprit. J’ai dirigé une thèse de doctorat d’un étudiant en médecine. Pendant trois ans, il a étudié 118 cas d’arrêts cardiaques. La thèse concluait qu’il y avait probablement, compte tenu de toutes ces expériences, une autre forme de conscience qui serait une conscience intuitive extraneuronale dissociée de la matière. On aurait remplacé cette terminologie par le mot esprit ou âme, cela aurait été exactement la même chose. Cette thèse a été validée et, pour une fois, un document officiel de médecine acte cette possibilité comme étant une hypothèse de travail pour expliquer ces expériences. J’ai alors mis en connexion des médiums en bloc opératoire ou en réanimation avec des comateux ou des personnes sous anesthésie générale et les informations rapportées ont pu être validées : les personnes, à leur réveil, pouvaient dire : « Oui, c’est bien ça mais je ne me souviens plus de rien pendant mon anesthésie, c’était le trou noir. Je ne savais pas que j’étais capable de donner ces informations ». Des médiums, dans les box de réanimation vont pouvoir nous dire ce que ressent un comateux, ce qu’il a envie de dire aux autres, ce qu’il a envie de faire de sa vie, et non pas que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Des personnes rapportent que leur vie est très riche d’un point de vue spirituel et que l’on doit les laisser vivre.
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Cette conscience intuitive extraneuronale dont vous parlez est-elle seulement réservée à ceux qui vivent des expériences proches de la mort ? N’est-elle pas déjà une partie de nous-mêmes durant notre vivant ?
Oui, les vivants l’ont aussi, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer également. D’ailleurs, je le dis dans mon livre La mort expliquée aux enfants. Il faut considérer la personne âgée, le comateux, le malade Alzheimer comme s’il était capable d’entendre tous les messages d’amour que l’on peut lui donner parce que, de l’autre côté, ils veulent entendre. Même si le poste récepteur d’informations est un peu cassé, on s’adresse à l’esprit de la personne.
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Pour lire l’article en entier Reflets n° 23 pages 12 à 14