VIEILLIR ENSEMBLE
Un moment avec Frédérique HEBRARD et Louis VELLE
Frédérique Hébrard et Louis Velle ont eu et continuent une vie magnifique. Quelle complicité entre ces deux octogénaires ! Que d’aventures ! Que d’anecdotes ! Que de projets !Ce sont deux conteurs hors pair : impossible de s’ennuyer auprès d’eux T.R.
Qu’est-ce qui fait que votre couple dure depuis plus de 63 ans ?
L’amour !
Ils ont parlé ensemble, éclaté de rire ensemble. Complices.
LV : Que vous dire, c’est ainsi ! C’est comme gagner un gros lot à la loterie de la vie. On l’a gagné, il n’y a aucun doute.
FH : C’est quand même un petit peu plus compliqué parce que le hasard de la loterie ne demande pas au parieur de pratiquer un mode de vie. Tandis qu’il est évident que nous avons trouvé le nôtre. Nous n’avons pas fait ce qui aurait pu nous séparer et casser le couple, et nous avons tendance à rendre grâce et à ne pas trouver le bonheur normal et dû.
LV : Entre nous, ça a été un accord, un désir de compagnie. Par le mot « compagnie » j’entends que nous avons beaucoup de goûts en commun avec deux tempéraments différents. Je crois que cela contribue à l’équilibre. Qu’est-ce que tu en penses ?
FH : Oui, c’est vrai. J’aime nos différences. Il est catholique, je suis protestante. Sa famille était plutôt à droite, la mienne était franchement à gauche.
LV : Je chantais des cantiques au collège pendant que la petite Frédérique défilait sur les épaules de son papa, le poing levé, en chantant la Varsovienne.
Qu’est-ce qui vous paraît le plus important dans un couple ?
LV : L’envie de retrouver l’autre, d’être avec l’autre.
FH : De le toucher, d’être touché. D’être ensemble.
LV : Une autre chose est décisive : avoir envie d’échanger. Qu’est-ce qu’elle va me dire ? Qu’est-ce qu’elle va me raconter de sa journée, de son voyage, de son travail ? Et puis, il y a la descendance. C’est extrêmement important. Avec nos enfants, nous n’avons pas eu à traverser de crises d’adolescence ou de révolte. Pas du tout. Heureusement. Petits, je leur racontais une histoire, et puis tout d’un coup je disais : « À toi, Nicolas, continue ! », et une petite voix continuait là où je m’étais tu. Avant de dire à son frère : « À toi, François ». Mon souci a toujours été de les mettre en mouvement, pour qu’ils se mettent eux-mêmes en mouvement.
Maintenant, les enfants élevés, qu’est-ce qui fait que le couple demeure ?
Lire la suite de l’article…. Revue Reflets n° 7 pages 42 à 44