Philippe Guillemant est un ingénieur physicien français diplômé de l’École centrale Paris et habilité à diriger des recherches. Spécialiste de l’intelligence artificielle, ses recherches au C.N.R.S. ont débouché sur de nombreuses innovations qui lui ont valu plusieurs distinctions. Il est l’auteur de la théorie de la double causalité, un modèle d’espace-temps flexible préservant le libre arbitre qui conduit, entre autres choses, à une explication rationnelle de la synchronicité et de l’influence du futur débouchant sur un véritable pont entre la science et la spiritualité. Il a écrit cinq livres dont le dernier Le grand virage de l’humanité vient d’être réédité chez Trédaniel en version illustrée.
Quel est votre point de vue sur le problème du transgénérationnel selon la transformation possible du futur telle que vous l’avez décrite ? Si on considère que le transgénérationnel, c’est ce que nous recevons inconsciemment et ce que nous léguons inconsciemment, que pouvons-nous transformer alors ?
Ce que j’ai compris du transgénérationnel, c’est le fait que des mémoires émotionnelles fortes, des traumatismes, des blocages se perpétuent de génération en génération. Si je considère cela du point de vue de la flexibilité de l’espace-temps, la théorie que je défends, je peux le comprendre comme résultant de l’évolution hors du temps de l’espace-temps. Il n’y a en effet pas d’évolution dans le temps, car le futur ne se crée pas dans le présent, il est déjà créé. La seule vraie évolution, et donc celle qui devrait permettre de résoudre des blocages qui se répètent, se produit hors du temps. Cela signifie que dans le présent, peuvent se produire des changements dans le futur et même dans le passé, sous l’égide de la conscience. Il s’agit donc d’une évolution de toute sa ligne de temps. Or il est évident que les blocages, les traumatismes agissent énormément sur une ligne de temps : si quelqu’un a un potentiel encore non manifesté en lui, ce potentiel peut être empêché de s’exprimer à cause d’un traumatisme. Donc, le travail sur un traumatisme peut déboucher sur un déblocage psychique qui peut changer complètement la ligne de temps de la personne.
Maintenant, pourquoi est-ce extensible au transgénérationnel ? Pour le comprendre, il faut considérer l’espace-temps de la mémoire de toute une histoire transgénérationnelle. Cette mémoire correspond à la psyché, aux émotions vécues selon les lignes de temps de plusieurs générations, et elle n’est pas dans le cerveau. C’est la mémoire de l’espace-temps lui-même, qui enregistre toutes les chaînes de causalités. Il est très important pour l’espace-temps de mémoriser toutes les chaînes de causalités pour qu’il puisse évoluer hors du temps, c’est-à-dire modifier ces chaines, défaire les anciennes et en refaire de nouvelles. Cela concerne des vies entières et ne peut donc pas se faire dans le cerveau. Et il est évident qu’une chaîne de causalités qui concerne une vie est forcément interdépendante de celle d’une autre vie lorsqu’elles ont un lien génétique. La génétique influe en effet sur le comportement face aux évènements et le fait d’avoir les mêmes gènes va générer des comportements similaires. La première question est de savoir si des traumatismes vécus par des grands-parents un siècle auparavant par exemple, peuvent générer des comportements qui se transmettent dans leurs gènes. Je pense que c’est le cas, parce qu’il y a un impact de la psyché sur le psychique.
Cet impact est quelque chose qui est oublié ou incompris par la science en général. Toute la science est tirée par la locomotive de la physique et celle-ci a toujours dit, jusqu’à il y a peu, que c’est le petit qui influence le grand, et non l’inverse. On pense que ce qui arrive à petite échelle influence ce qui arrive à grande échelle, et donc on croit que ce qui arrive dans le physique a une influence sur la psyché, et non l’inverse, bien que celle-ci concerne une temporalité beaucoup plus vaste que le physique. C’est là qu’on fait erreur, car les chaînes de causalités ne mémorisent pas l’information physique. Elles mémorisent l’information psychique parce que c’est à ce niveau que, par libre arbitre ou conditionnement, se font les choix qui déterminent les chaînes de causalités. C’est notre système de croyances qui crée notre futur à l’avance, et non pas les molécules de notre organisme, lesquelles n’agissent qu’à très court terme. La psyché agit donc bien sur le physique lorsqu’on considère les choses dans une plus vaste temporalité. C’est un conditionnement matérialiste qui nous incline à penser que seul le petit agit sur le grand, que seul le moléculaire ou le matériel agit sur la psyché. C’est vrai mais il y a aussi le contraire. Donc, tout ce que la psyché mémorise en termes de chaînes de causalités est forcément mémorisé dans la matière et ce sont les gènes qui jouent ce rôle, ce qui est connu sous le nom d’épigénétique. Il est tout à fait logique que les progrès faits par un individu au cours de sa vie se mémorisent dans ses gènes en modifiant ainsi les chaînes de causalités. Il est d’ailleurs reconnu, je crois, en épigénétique, que les traumatismes ont une influence sur les gènes. Donc, les progrès de la psyché se mémorisent dans l’espace-temps à travers les chaînes de causalités, ce qui se traduit physiquement dans les gènes. Une personne ayant des gènes appartenant à un ancêtre qui a vécu un traumatisme en hérite, mais sous une forme amoindrie. Si elle est un peu fragile, elle va reconduire le problème face aux mêmes évènements. Son système de croyances sera ainsi influencé et elle va créer dans son futur les mêmes évènements que ceux que ses ancêtres ont vécus.
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Pour lire l’article REFLETS n°48 pages 47 à 49
Cet article a 3 commentaires
Bonjour
Formée au FengShui énergétique et humain de Francoise Chevalier, je travaille sur le nettoyage des mémoires (traces émotionnelles transgenerationnelles) en partant du principe que l information (expérience traumatisante d un ancêtre est stockée dans notre système, notre construction et de façon inconsciente cette mémoire s active par automatisme lorsqu une situation est perçue par notre corps comme similaire et dangereux par exemple. Par réaction de recherche de solution et ou par protection notre pilotage automatique va activer une réaction émotionnelle en résonance avec le trauma transgenerationnel
Il y a possibilité de lever une mémoire transgenerationnelle qui agit comme croyance limitante en éclairant en conscience hors espace temps cette mémoire et en demandant avec gratitude de dissoudre ce programme obsolète
Et cela grâce à notre libre arbitre, le pouvoir de notre pensée en alignement avec les vibrations du cœur et les dimensions supérieures
Bonjour Philippe,
Je suis très intéressé par vos recherches que je suis depuis 4 ans. J’ai lu certains de vos livres et regardé vos vidéos YouTube. J’ai vécu une histoire assez incroyable qui ressemble je crois un peu à celle que vous avez vécu du moins j’en ai l’intuition… j’aimerais vous la raconter je pense qu’elle pourrait vous intéressé. J’en ai compris quelque facettes mais il me reste des zones d’ombre dont je pense vous pourriez m’éclairer…
Si le cœur vous en dit.
Merci d’avance.
Marc Salaün
salaunma@yahoo.fr
Toujours intéressant!. Étant boudhiste tibétain, la connaissance qu’ont les tibétains permet bien des nettoyages par l’initiation à un rituel adéquat:
Par exemple Le rituel de “purification” de Djorje Sempa avec son célèbre mantra “100 syllabes”. Ce rituel ne peut se faire sans la visualisation précise associée lors du déroulement du rituel.
Ces rituels montrent à quel point d’aboutissement est la connaissance de ces maîtres.