Qu’est-ce que le jeu pour un adulte ?
Nous comprenons facilement son utilité pour un enfant.
À chaque âge, ses jeux.
Si pour l’enfant, le jeu développe son habileté, sa coordination, son intelligence, sa socialisation, quel rôle a-t-il pour l’adulte ? Qu’a-t-il à développer ?
À la fin de l’adolescence,
la personnalité est achevée ; le moi est opérationnel. Il se perfectionne avec la vie amoureuse, conjugale, parentale, avec la profession, la vie sociale. Le jeu a surtout un rôle de détente, de repos, de relation.
Puis l’adulte est attiré par le dépassement de l’activité autocentrée de l’ego.
Il éprouve le besoin de se tourner vers les autres, de servir la vie. Il est amené à découvrir le retournement intérieur, dépassement de l’ego. Ainsi il rencontre la lumière intérieure, chaude, aimante. Elle provoque un changement complet de point de vue sur la vie.
Si réussir dans la vie est une aventure, réussir sa vie en est une nouvelle. Le spectacle est moins au-dehors, plus au-dedans mais pas moins intense.
Et là, une nouvelle notion de jeu apparaît,
avec son frisson, pire que le « grand huit ». La vie devient un jeu où l’on n’est pas sûr de gagner. L’existence sur terre est le terrain de jeu.
Ce jeu, chacun peut le percevoir différemment.
Je le vois comme un puzzle
dont je n’ai pas la représentation. C’est plus facile quand on a le modèle à recopier. Je suis une pièce du puzzle – unique –, qui cherche sa place sur Terre. Celle-ci semble en être le cadre.
De retournement en retournement, d’échec en réussite, la pièce s’approche de sa place. En cherchant la mienne, j’ai côtoyé d’autres pièces. Certaines m’ont aidé à m’approcher, certaines s’emboîtent. J’en aide d’autres à trouver leur place, plus ou moins proche de la mienne.
Peu à peu, le tableau se dessine.
Stupéfaction, il est l’image de Dieu !
Le jeu est vraiment son image. Il est VIVANT par le jeu. C’est LUI qui a lancé les pièces du puzzle.
Il joue. Il attend le retour.
Je joue ma pièce, avec sa forme unique, qui s’emboîte avec d’autres, toutes aussi uniques. Servir la vie emboîte les pièces et le tableau se dessine. C’est un jeu d’entraide : trouver les bonnes complémentarités.
Difficile car parfois la vue est bloquée. Là, intervient celui qui connaît le décor, le Pareil de
Lumière, l’ange. Il me souffle :
– Regarde par là ! Cette pièce aurait-elle une bosse qui entre dans ton creux ?
– Si ! Elle va bien là. Je me sens bien avec elle, avec ton aide.
Le tableau de ma vie est encore bien incomplet.
Cependant à chaque pièce posée,
il paraît de plus en plus magnifique.
– Dis donc, je demande à mon ange, où es-tu pour savoir la place de chaque pièce ?
– Je suis dans l’envers du décor, là où il n’y a rien d’apparent. Je te guide et c’est toi qui agis.
– Le cadre est intrigant.
– Bien sûr, c’est l’archange qui le détermine.
Dieu sourit : celui-ci finira-t-il son puzzle ?