De nombreuses techniques
abordent les transmissions familiales cachées ou inconscientes. Depuis la recherche généalogique, le verbal, la mise en scène thérapeutique (psychodrame et constellations familiales) en passant par l’intuitif et la métagénéalogie, l’étymologie des prénoms, la recherche de dates anniversaires ou le chamanisme, l’offre est multiple ; les objectifs des praticiens sont parfois flous et l’utilisateur peut être un peu perdu. Qu’est-ce qui nous pousse donc à chercher nos racines familiales ?
Entamer une recherche
sur cette transmission démarre toujours d’un mal-être parfois vague, parfois très précis. Certains veulent se débarrasser des répétitions d’épisodes traumatisants, certains se sentent prisonniers de schémas familiaux, voire même redoutent des maladies, des malédictions. Certains espèrent un miracle et essaient de connecter la légende familiale pour s’en débarrasser.
Qu’en est-il ?
Est-il possible que nous subissions des « contrats » qui nous piègent dans des loyautés familiales ? Peut-on, finalement, se
libérer du transgénérationnel ?
Je ne me baserai ici que sur mon expérience personnelle et sur mes 20 ans d’accompagnement de la personne et de la famille par la psychanalyse corporelle.
Pour moi le rendez-vous a eu lieu
alors que j’étais toute jeune maman. Une douleur récurrente me travaillait : comment se fait-il que je sois à ce point bloquée dans mes tendresses, dans mes câlins avec mes enfants ? Je savais que j’avais grandi dans une famille intellectuelle et peu affective, et je voulais donc sortir de ces caractéristiques pour m’épanouir en maternité. J’avais beau me former au massage pour les bébés, cela ne libérait pas le geste, cela ne libérait pas la main… Le toucher était parfait, dans une méthode bienveillante et douce, mais je restais technique, j’avais toujours peur de porter préjudice à ces petits géants de tendresse et de confiance… Étrange réflexion à vrai dire !
Mon parcours m’a amenée à la psychanalyse corporelle,
et aujourd’hui, formée à cette technique, c’est un recul sur une expérience d’accompagnement de vingt ans – soit plus de 10 000 séances – qui me permet de pousser le questionnement et les observations plus loin.
Pour moi comme pour toute personne en démarche psychanalytique, la recherche a surtout été une conquête de sens plutôt qu’une
recherche d’héritage transgénérationnel. Mon vrai moteur était de trouver une solution à mon mal-être de maman, de jeune épouse :
j’avais besoin d’une mise en travail de ma problématique affective et même charnelle, car « savoir ma difficulté » ne faisait pas solution.
Le principe de la psychanalyse corporelle
est de donner la parole au corps pour revivre les instants clés du passé qui ont forgé notre personnalité. Ces sommets de douleur (le plus souvent d’ordre psychique, voire anodins pour un témoin observant l’instant de l’extérieur), nous les appelons traumatismes tant ils impactent une liberté d’être de l’enfant qui va alors renoncer à une part gigantesque de lui-même pour garder un lien avec l’adulte qui interagit dans cet instant décisif. Ce véritable traumatisme le fait rentrer en personnalité. Il construit définitivement un scénario comportemental, un fonctionnement pour rester adéquat dans sa famille ou son microcosme social.
Les données de l’Institut français de psychanalyse corporelle
fondée par Bernard Montaud s’appuient sur plus de 1 500 dossiers archivés et étudiés, soit plus de 150 000 séances corporelles consignées. L’analyse de ces dossiers met en évidence 4 instants constructeurs de la personnalité : celui de la naissance, un dans la petite enfance, un dans l’enfance et un à l’adolescence. Le corps a en lui toute la mémoire précise de ces moments décisifs, et lorsqu’on le laisse aller dans l’expression de cette mémoire corporelle, il peut revivre ces instants pour en livrer toutes les facettes.
Pour lire l’article en entier Reflets n °48 pages 16 à 19
Si cet article vous plaît, pensez à faire un don.
Le fonctionnement du site a un coût. Il n’y a pas de publicité.
Vous avez un bouton « don » sur le côté.
Merci de votre participation quel que soit le montant.