André Cognard enseigne sur les cinq continents l’Aïkido reçu de son Maître,Kobayashi Hirokazu Sensei, au sein de la fédération Kokusai Aikido KenshukaiKobayashi Hirokasu Ryu Ha (Aïkido Kobayashi). En particulier au Japon qu’il connaît dans son âme comme en témoignent tous ses livres. (Voir Reflets n°4 et 7)
Les religions se sont de tout temps intéressées à la manière de manger. Elles ont essentiellement posé des interdits, peu de préconisation. Il y a pourtant une cène qui nous interpelle à propos de la convivialité. Si vous êtes réunis et partagez, alors vous mangez le divin. Cette question du partage est plus que jamais d’actualité. Les guerres s’enracinent toujours dans des questions identitaires dont le substrat est un amalgame de religion, de culture, de tradition qui masque la peur inconsciente de perte de soi. Bien sûr, la mort est là, menace qui plane réellement sur ceux qui ne mangent pas à leur faim, mais aussi dans la mémoire ancestrale de ceux qui mangent suffisamment. Alors, ils mangent trop, meurent de trop manger et font mourir de faim ceux qui manquent du minimum vital. Il est bien question de partage. Si nous continuons à manger de grosses quantités de viande, nous occupons, pour faire croître la nourriture des animaux, les terres qui produiraient les céréales pour nourrir ceux qui en manquent. Combien de kilos de céréales et de fourrage pour faire un kilo de viande ? Nous épuisons la terre et la polluons gravement et nous faisons souffrir les animaux à qui nous donnons des conditions de vie et de mort épouvantables. Viennent s’y greffer les conséquences sur la santé humaine : pesticides, engrais, antibiotiques, hormones utilisés pour cette production de viande ingérés au bout de la chaîne par le mangeur. En réponse aux objections éventuelles je ferai une courte liste non exhaustive : la grippe aviaire, la vache folle, la tremblante du mouton, etc…
Ce droit à faire violence aux animaux et aux humains dont on sait qu’ils sont dans le manque, ce droit que nous nous arrogeons est la porte ouverte à toutes les violences.
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Mon maître m’enseignait presqu’autant à table que sur les tatamis. Il considérait que manger ne pouvait jamais être un acte banal de réponse à un besoin biologique. C’était ainsi à condition que ce besoin soit exprimé avec toute sa puissance symbolique, celle d’élever les hommes en les réunissant. Pour cela, il voulait que tout repas, même le plus courant, soit une fête : réjouissons-nous, nous sommes réunis et le besoin de manger nous montre que nous sommes en vie.
À présent, accordons la plus grande attention à ce que nous mangeons car cela nous est donné. Recevons en conscience : Itadakimasu en japonais ne signifie pas « bon appétit » comme cela est souvent traduit, mais bien « je remercie de ce que je reçois ».
Lire la totalité de l’article… REFLETS n°14 pages 42 à 44