Bonne année !
Je grimace en écrivant cette banalité. C’est tellement répété sans conviction.
J’aurais même tendance à penser que chaque année écoulée est plus morose que la précédente.
2016 : année du terrorisme ; année de dégradation des relations sociales ; année de fissure de la démocratie… Et j’en passe : la guerre au Moyen-Orient, les flots de réfugiés, l’émigration massive en Europe, les catastrophes climatiques…
Alors faut-il baisser les bras ? Sombrer dans le pessimisme ?
Non, car chacun a le pouvoir de rendre son année bonne.
Non pas en se repliant sur soi, mais en agissant sur ce qui est à sa mesure.
Qu’est-ce que je peux faire pour que cette année soit bonne ?
Je peux faire en sorte que chaque jour soit un bon jour.
Mis bout à bout, sur 365 si j’en réussis la moitié plus un, j’aurai trouvé l’année bonne.
Qu’est-ce que je peux demain, voire même aujourd’hui ?
– Dire à mon épouse que je l’aime : je ne lui ai pas suffisamment dit cette année.
– Proposer à mes voisins un coup de main : ils n’osent pas demander quand ils en ont besoin.
– Et si je m’occupais vraiment d’une famille émigrée ? En poussant la porte d’une association caritative, je suis sûr que j’en rencontrerais et d’une autre façon qu’à la télé.
– Et si je prenais le même temps pour moi afin de ne pas m’épuiser et de ne pas me dégoûter d’aider ?
C’est bon un peu de chaleur, surtout en hiver.
On dit que la terre se réchauffe ; je perçois surtout qu’elle se dérègle. C’est pareil pour moi. L’agitation besogneuse ne me réchauffe pas ; elle m’épuise.
Par contre, la joie que procurent ces quelques serments réalisables me réchauffe le cœur et réoriente mes yeux : le monde est beau.
Christian Rœsch
Bonne année