Lampedusa, le naufrage de l’accueil
« Une petite page sur les vingt de conclusions prérédigées : la question des “flux migratoires” était bien le sujet du jour au menu du Conseil européen, vendredi 25 octobre. Mais, à l’évidence, les dirigeants des Vingt-Huit auraient préféré, malgré la catastrophe de Lampedusa et ses 360 morts, éviter ce sujet trop sensible à l’aube d’importantes échéances électorales. Le dossier était susceptible de mettre une fois encore en évidence les nettes divergences entre les pays confrontés à l’afflux de clandestins et ceux qui rechignent à la “solidarité concrète” que réclament l’Italie, Malte, l’Espagne ou la Grèce. » www.lemonde.fr/europe/ Par Jean-Pierre Stroobants
Après le drame de Lampedusa, l’UE s’émeut mais ne bouge pas.
Le monde s’émeut. Mais les politiques européens tardent – à cause des élections à venir- à envisager des décisions. Ces migrants sont victimes de la guerre et de la pauvreté. Le secours qu’ils n’ont pas eu sur place, ils viennent le chercher en Europe, au risque de leur vie. Mais pour eux, le risque est encore plus grand de rester. Leurs ultimes économies servent à payer des passeurs. Faut-il les accuser de profiter de ces pauvres hères ? Eux-mêmes seraient dans les bateaux s’ils n’avaient ce moyen de subsister. Les candidats à la roue de la fortune prennent ce risque de monter dans des bateaux surchargés rafistolés pour cette ultime traversée. Ils acceptent de partir même dans des conditions météo délicates. Pourquoi ? Parce que rester constitue la certitude d’une mort lente à cause de la pauvreté extrême, ou brutale par la guerre.
Il est normal dans ce temps de crise et de chômage en Europe que nous soyons réticents devant un affut d’étrangers, habités par le besoin de nous protéger. Il est normal que nous nous sentions incapables de les intégrer.
Ceux qui arrivent sont des SUR-vivants. Ils ont connu la frontière de la mort. Ils ont besoin d’être protégés. Eux aussi se sentent incapables dans ces circonstances. Nous leur proposons un destin de sous-vivants. Les structures d’accueil sont notoirement insuffisantes sur l’ile. Puis après être parqués, ils sont acheminés vers des centres de tri. Pour faire quoi après ?
Pourquoi les états européens n’arrivent pas à s’entendre sur une politique commune concernant l’immigration ?
Lire la suite de l’article… Revue Reflets n°10 page 8